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Fermeture annoncée du Consulat général du Sénégal à Bordeaux : Le Ministre des Affaires Etrangères interpellé

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XALIMANEWS : Le Collectif Touche Pas A Mon Consulat a adressé une lettre au ministre des Affaires Etrangères à propos de la fermeture annoncée du Consulat général du Sénégal à Bordeaux.
« Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères.
Depuis la fin du mois de juin 2019, les Sénégalais de la région Nouvelle Aquitaine sont plongés dans l’émoi et la perplexité, suite à la diffusion, dans la presse sénégalaise et relayée par les réseaux sociaux, de l’information selon laquelle le consulat général du Sénégal à Bordeaux allait être fermé, dans le cadre de la politique de rationalisation de la dépense publique décidée par le Président de la République.
Interrogé à ce sujet, le consul a publié un démenti, très vite infirmé par un communiqué de votre ministère en date du 5 juillet 2019 qui confirme la fermeture du consulat, sans en indiquer ni le calendrier, ni le périmètre et la forme de représentation qui vont lui être substitués.
Cette attitude qui consiste à ne rien préciser quant aux réelles motivations de cette décision et qui, de notre point de vue, frise le mépris tant elle fait fi de la singularité de la situation des sénégalais de l’extérieur et des problèmes auxquels ils sont confrontés, suscite de nombreuses interrogations que le « Collectif Touche Pas A Mon Consulat » (CTPAMC), constitué dès l’annonce de cette regrettable nouvelle, se charge de vous transmettre.
D’abord en commençant par vous rappeler, monsieur le Ministre, que la création du consulat général du Sénégal à Bordeaux, notre Consulat, correspond à une vieille revendication de la diaspora, satisfaite à la faveur de la première alternance politique au Sénégal, par le Président Abdoulaye WADE. Cet outil diplomatique, la communauté se l’est appropriée dès son installation, d’abord comme l’expression de son attachement à la mère-patrie et du lien qu’il représente à cet égard, et ensuite comme une réponse à sa demande légitime d’une structure de proximité capable de satisfaire tous ses besoins, qu’ils soient administratifs, politiques et/ou sociaux. C’est donc devenu un acquis fort qui ne saurait être sacrifié à l’aune d’une simple logique comptable.
Puis, en vous demandant, monsieur le Ministre, si l’objectif de rationalisation des dépenses publiques reste le crédo de la nouvelle politique adoptée par le gouvernement, quels sont les critères retenus qui ont permis d’aboutir à la conclusion selon laquelle Bordeaux et par extension toute la juridiction, constitue, comparativement aux autres consulats, un tel gouffre financier ?….alors même que les effectifs des personnels y ont été accrus, que le siège est une propriété de l’Etat du Sénégal et que la population sénégalaise de la région composée de familles de travailleurs, d’étudiants et de chercheurs ne cesse de croître.
Au demeurant, rationaliser étant en soi un objectif noble, – le CTPAMC vous le concède sans difficultés -, pourquoi ne pas s’attaquer, d’emblée, au sureffectif en termes de personnels, aux dépenses somptuaires de fonctionnement (logement de fonction attribué à certains postes, voitures, chauffeurs, prises en charges familiales, etc…)
Ensuite, en vous conviant monsieur le Ministre, à un examen attentif de la carte de France et à remarquer la rupture territoriale qu’induit cette décision de fermeture qui, si elle est appliquée, prive la plus grande région de l’hexagone (en termes de superficie) d’un service diplomatique acquis de haute lutte.
Les Sénégalais de France, quelle que soit la zone géographique dans laquelle ils résident ont les mêmes droits. Pourquoi ceux du Sud-Ouest devront-ils entreprendre un voyage long et coûteux jusqu’à Paris pour toute démarche à effectuer ? Sont-ils moins sénégalais que les autres ?
« Ku sarakhul gumbëu, bayyi ko ak yalwanam » !
Enfin, monsieur le ministre, à l’ère de la globalisation et au moment où le Sénégal s’affiche comme un pays aspirant à l’émergence, ouvert aux investisseurs, comment peut-on envisager de fermer la première porte d’entrée ouverte à ceux du Sud-Ouest ? Plusieurs personnalités politiques et décideurs économiques locaux, que nous avons rencontrés, avouent ne pas comprendre cette décision et craignent de devoir se passer d’un vecteur qui était et restera toujours une lucarne perceptible de la Téranga et de la douceur de vivre de notre cher pays, mais aussi de son dynamisme économique.
C’est pour ces raisons – et sans aucun doute pour de nombreuses autres que nous nous ferons le plaisir de vous exposer prochainement -, Monsieur le Ministre, que le CPTAMC vous invite à entendre la colère des Sénégalais de la région Nouvelle Aquitaine et de leurs frères et sœurs de l’autre côté des Pyrénées (beaucoup de Sénégalais vivant en Espagne profitent des services du Consulat de Bordeaux) et de revenir sur cette décision jugée brutale et inique. Car une pétition allant dans ce sens a déjà recueilli plus d’un millier de signatures, et la communauté sénégalaise de Bordeaux et ses amis sont résolus à obtenir une réponse équitable et adaptée à leur demande.
Et si tant est que le Sénégal, Notre Pays, reste encore un pays de dialogue, nous ne désespérons pas de vous retrouver autour d’une table (ou une délégation mandatée par vos soins), afin d’évoquer ensemble les voies et moyens d’aboutir à une solution qui pérennise ce bel outil qu’est le consulat général du Sénégal à Bordeaux.
C’est dans cet état d’esprit que nous vous prions, Monsieur le Ministre, d’agréer l’expression de notre profond respect ainsi que de notre inébranlable détermination ».

2 Commentaires

  1. La norme, c’est 25 000 sénégalais pour un Consulat. Votre pétition qui n’a récolté qu’un millier de signatures est très éloignée du ratio. Rapprochez vous de Paris comme tous les pays qui sont déjà visés par la mesure.

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