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Fête des dix ans de l’Alterance. Entre huées, jeunes convoyés, matraques électriques… tout y était

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MOBILISATION MONSTRE DES LIBÉRAUX POUR FÊTER LES DIX ANS DE L’ALTERNANCE

Entre huées, jeunes convoyés, matraques électriques… tout y était

La marche de la mouvance présidentielle pour fêter les dix ans de l’alternance a té une réussite totale du point de vue de la mobilisation. Le groupe des marcheurs du reste de la région de Dakar, à l’exception du Département, a sillonné l’avenue Lamine Guèye jusqu’au palais présidentiel. Seulement, à l’image de la gestion désordonnée des libéraux durant 10 ans, la marche a tout simplement a été chaotique.

15 h 30 à l’avenue Lamine Guèye. Devant la porte de la Sgbs, les batteurs de Tam-tam font le maximum de bruit pour marquer le coup en plus des tubes de Pape et Cheikh pour mettre l’ambiance. Les militants de Ndiawar Touré, Aminata Lo Dieng et Mamadou Seck ont déjà investi les lieux. Ndiawar Touré, Kansoumbaly Ndiaye et Sada Ndiaye sont déjà sur place. « On attend juste Mamadou Seck pour partir », confie un militant. « Je viens de Bargny, je suis là depuis 12 h et nous n’avons rien mangé », poursuit-il. Un de ses amis s’approche et s’invite dans la discussion : « je suis hyper fatigué et malheureusement ils vont nous donner 1000 F CFA, c’est vraiment dommage ». Devant la porte de la Sgbs, des jeunes filles dansent et chantent, elles confient qu’elles viennent de Mbao et ont reçu des tee-shirts et 1000 Francs. D’autres jeunes en provenance de Tivaouane, et Rufisque soutiennent aussi que leurs convoyeurs doivent leur remettre 1000 F cfa à la fin de la manifestation. « Au moins, on aura notre part du butin. Chaque jour, on entend à la radio des détournements, maintenant c’est à notre tour de manger, même si c’est 1000 Fcfa », déclare l’un d’eux.

16h, le président de l’Assemblée Nationale n’est pas encore sur les lieux. Farba Senghor, qui ne rate jamais ces genres de manifestations pour étaler sa puissance, débarque d’une 4×4 et donne le feu vert. Pas la peine d’attendre Mamadou Seck puisque ce dernier est au Palais. Et ce fut le coup d’envoi pour la bataille des banderoles. En effet, les militants de Ndiawar Touré, Aminata Lô Dieng et ceux de Mamadou Seck se disputaient les premières places. Les militants de Aminata Lo Dieng prennent les devants et décident de ne pas attendre les autres. Les forces de l’ordre, impuissantes, tentent de maîtriser la situation tant bien que mal. Les militants de Mamadou Seck forcent le barrage des limiers et se dirigent vers le Palais. Ceux de Aminata Lo Dieng suivent les instructions des forces de l’ordre. Ndiawar Touré, Kansoumbaly Ndiaye suivent la scène de près. Et ce qui était parti pour être une marche s’est finalement transformé en marathon. Il faut courir pour arriver le premier avec la banderole de son leader. Sur le chemin, les quolibets ne manquent pas pour caricaturer les militants : « les corrompus de l’alternance, les moutons de Abdoulaye Wade en route vers 2012, les ignares du Sénégal derrière Wade pour 2012 », crient les marchands ambulants ou les passagers des bus Dem Dikk. Au niveau du rond-point Sandaga, les militants sont hués et sifflés. « J’ai pitié de ces gens, car certains d’entre eux ne vont même pas manger ce soir et pourtant ils scandent le nom de Wade » confie un chauffeur de Taxi.

Deux personnes subissent les foudres des matraques électriques

Ce sont les défenseurs des droits de l’homme qui vont se tirer les cheveux quand ils sauront que les matraques électriques ont repris du service. En effet, deux individus ont été sévèrement réprimés. Alors que les bodygards de Mamadou Diop Decroix tentent de lui frayer un chemin afin qu’il accède à la tente des autorités, un jeune s’est révolté, ne pouvant supporter d’être bousculé par les gardes du corps. Un des limiers, sans chercher à comprendre, « foudroie » le révolté qui tombe sur le coup. Ses amis commencent à rouspéter et le plus bavard d’entre eux reçoit une décharge électrique d’un élément du Gmi. Et, comme son ami, il s’affale.

Au rond-point de la Médina, c’est quasiment le même film

15 h 28 mn. Ce n’est pas encore le grand rush au rond-point de la Médina, autre lieu de convergence. La circulation, très dense à cette heure de la journée, n’est pas encore interrompue. Lles éléments du Gmi qui ont fini de prendre place dans le camion prépositionné pour veiller au grain donnent l’impression de somnoler dans la station totale qui fait face à l’agence de la Sonatel. Les rares jeunes venus de l’université Cheikh Anta Diop et des autres écoles de la place aux couleurs du Pds-L savourent tranquillement les notes de musique qui proviennent des baffles d’un camion de sonorisation chargé de mettre de l’ambiance dans les lieux. De temps à autre, un Car rapide, rempli de militants, déverse des dizaines de jeunes. C’est pour la majorité des militants de Gnagna Touré. L’ambiance sonne bon enfant. Les vendeurs de cartes et accessoires de portables observent une pause jusqu’à 15 h 43 mn. Iba Der Thiam vient de signer son entrée. Certains militants jusque-là sages comme des enfants se dirigent vers sa voiture, mais il ne descend toujours pas. Ses gardes du corps et d’autres éléments qui étaient dans une pajero descendent pour prendre langue avec les préposés à la sécurité de la Sonatel. Sans doute pour avoir un endroit ou garer mais sans succès.

Les agents de la Sagam refusent de donner à la voiture du député une place dans le parking. Une autre voiture parvient tout de même à se garer. Au grand dam du chauffeur du professeur, obligé d’occuper l’espace piéton le temps que démarre la marche. Et c’est à 16 h 43 mn, finalement, que commence la procession avec Pape Diop, Mais dans un désordre indescriptible. En fait, dès que les policiers ont arrêté la circulation, tout le monde s’est mis en ordre de marche. Point de responsables devant. Le Camion de sono, scooters et personnes… se disputaient le chaussée, sous bonne escorte policière. Ce sera comme ça jusqu’à l’arrivée, au niveau du centre commercial El Malick. Et là, comme si les commerçants s’étaient passé le mot, ils se mettent à chahuter et à balancer des propos du genre : « combien vous a-t-on payé ? 1000 F, 5000 F… Foutez-nous la paix. On en veut plus de vous ». Le cortège est arrivé au palais à 17 h 05 mn.

Samba THIAM et Madou MBODJ

lasquotidien.info

2 Commentaires

  1. Et ce qui était parti pour être une marche s’est finalement transformé en marathon. Il faut courir pour arriver le premier avec la banderole de son leader.

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