Le portefeuille des interventions de la Banque africaine de développement au Sénégal a été estimé à environ 218 milliards de francs Cfa, a dit, hier, à Dakar, la représentante-résidente de l’institution. Selon le chargé des opérations de la Bad au Sénégal, Olivier Breteche, le volume des opérations en cours en 2012 est estimé aujourd’hui à 115 milliards de francs Cfa. Plus des 2/3 de l’enveloppe sont destinés à l’agriculture, à l’eau et à l’assainissement ainsi qu’à l’appui aux réformes économiques. Les secteurs sociaux de base et le développement des infrastructures ne sont pas en reste, a indiqué Olivier Breteche.
La Bad intervient aujourd’hui dans le financement de certains projets de développement rural tels que le Projet d’Appui à la petite irrigation locale (Papil), le Projet d’appui au développement rural en Casamance (Paderca), le Programme d’eau potable et d’assainissement du millénaire (Pepam).
Un centre des ressources et d’information à Dakar
L’électrification rurale, la santé et l’éducation ont occupé aussi une importante part dans le portefeuille alloué au Sénégal. Notre pays, à en croire la représentante-résidente de la Bad à Dakar, pourrait également bénéficier d’un appui budgétaire de l’institution en juin prochain, dans le cadre de la réponse urgente à apporter à l’insécurité alimentaire. « La banque va bientôt engager, avec le Sénégal, la revue à mi-parcours du document stratégique de développement pour appréhender les secteurs prioritaires à travers une démarche inclusive », a conclu Leila Mokadem.
Pour apporter une réponse scientifique à certaines interrogations sur le fonctionnement de l’institution et mettre à la disposition du public et des chercheurs une base de données fiable, le groupe de la Bad a ouvert, à son siège à Dakar, un centre des connaissances et des ressources virtuelles. Il s’agit, selon ses initiateurs, de contribuer à développer et à partager le savoir économique en matière de développement en Afrique. Le centre est destiné aux étudiants, aux chercheurs, aux professionnels des secteurs publics et privés et à toute personne et institutions des pays membres de la Bad, a indiqué Awa Camara Sakho, agent au siège de Dakar. On y trouve un large éventail de ressources numériques, des données statistiques, des archives en ligne et en texte mais aussi des publications périodiques électroniques et des liens vers des sites web pertinents entre autres éléments.
Prévision d’un taux de croissance de 6 % pour l’Afrique en 2012
En dépit de la crise mondiale, l’Afrique pourrait se retrouver avec un taux de croissance de 6 % en 2012, a déclaré, hier, Mme Leila Mokadem, représentante-résidente du bureau régional de la Banque africaine de développement au Sénégal.
La représentante-résidente du groupe de la Banque africaine de développement (Bad) au Sénégal est convaincue que l’atteinte des Objectifs de développement pour le millénaire (Omd) pour certains pays africains n’est pas impossible d’ici à l’horizon 2015. Mme Leila Mokadem avance, entre autres arguments, la réalisation prochaine d’un taux de croissance de 6 % en Afrique en 2012, la découverte de nouvelles ressources et les réformes de politiques de gouvernance économique et financière ainsi que l’émergence d’une classe moyenne de plus en plus en croissance. « Avec cette dynamique, l’atteinte des Objectifs de développement pour le millénaire n’est pas impossible pour nombre de pays africains », a-t-elle soutenu, hier, au cours d’une conférence de presse au siège de l’institution à Dakar, en prélude aux assemblées générales du groupe de la Bad prévues en juin prochain en Tanzanie. Elle estime toutefois que les changements fondamentaux survenus dans les schémas traditionnels de flux de fonds propres destinés au développement appellent à l’adoption d’approches beaucoup plus novatrices et ingénieuses qui auront des incidences majeures sur le mode de gestion et de gouvernance. A ce sujet, la Banque africaine de développement, selon elle, doit renforcer son rôle en sa qualité de conseil et de pôle de savoir au service du développement en Afrique. C’est tout le sens qu’il faut donner aux prochaines assemblées annuelles.
Faire face aux défis à travers une croissance verte inclusive
En plus du thème général portant sur « l’Afrique et le nouveau paysage mondial : défis et opportunités », la représentante-résidente de la Bad au Sénégal a indiqué que cet important rendez-vous du financement du développement en Afrique sera également l’occasion d’aborder la problématique des interventions de la Banque désormais centrées sur la croissance verte inclusive. Il s’agira d’appréhender le développement à travers une approche intégrée dans la gestion des projets destinés aux populations notamment en milieu rural. « La Bad va œuvrer à maintenir un climat favorable au partage équilibré de la croissance à travers une gestion durable des ressources et de l’environnement », a souligné Mme Mokadem. Elle demeure convaincue qu’il urge de repenser les économies afin de mieux prendre en charge la croissance démographique en Afrique et le développement local ainsi que les questions d’emplois des jeunes. A ce sujet, elle salue « les courageuses réformes programmées par les nouvelles autorités du Sénégal » tout en réitérant l’engagement de la Banque africaine de développement à appuyer et à accompagner notre pays dans son développement économique et social.
Seydou Prosper SADIO
lesoleil.sn
La Bad peut constituer un partenaire efficace au développement. Grâce à ses financements dans des secteurs primordials pour l’économie. il est donc crucial de fructifier cet partenariat.
La possibilité de pousser l’économie vers les voies du développement s’offre avec la Bad dans le cadre d’un partenariat rentable pour le Sénégal.