L’idée d’une candidature unique étant désormais une simple vue de l’esprit, les alliances se font et se défont au sein de Benno Siggil Senegaal. Et, de sources dignes de foi, trois Pôles qui ont déjà pris corps veulent se partager l’électorat en vue de la prochaine Présidentielle de 2012. Il s’agit des blocs dirigés par Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niass et Macky Sall, même si Mamadou Lamine Diallo constitue encore une énigme pour ses camarades. Dans tous les cas, ajoutent nos sources, tous les leaders qui ont reçu le projet de Constitution et dont ils vont discuter le 10 février prochain, ont convenu de signer un pacte de non agression entre eux, d’ici au lendemain du scrutin.
Les tractations font rage au sein de Benno Siggil Senegaal où différents Pôles sont en train de se constituer en perspective de la prochaine élection présidentielle de 2012. Selon nos mêmes sources, les leaders de l’opposition significative ne cessent de se rencontrer en coulisses, histoire de nouer des alliances. Celles-ci, d’ailleurs, font jaillir trois grands blocs. Il s’agit du Pôle qui se construit autour du patron du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng ; du bloc décidé à accompagner le chef de file de l’Alliance des forces de progrès, Moustapha Niass ; et la troisième entité est structurée autour du président de l’Alliance pour la République, Macky Sall.
Les contours des visages des différents blocs
Même si, pour l’instant, il est difficile de citer nommément les partis qui sont membres de chacun des trois Pôles, il reste qu’on s’achemine droit vers les mêmes scénarii que ceux de la dernière Présidentielle de 2007. À la seule différence que le secrétaire général de la Ligue démocratique, Abdoulaye Bathily, pourrait ne pas être en lice en 2012. D’un côté, l’enfant de Keur Madiabel sera flanqué de ses traditionnels alliés de la Coalition alternative (Ca 2007) ; de l’autre, le patron des Verts de Colobane dirigera les leaders de partis qui le soutenaient en 2007. Et au milieu de ces deux blocs, s’érige celui de Macky Sall qui, dit-on, est aussi en train de tisser sa toile en menant des négociations avec certains Partis, notamment ceux membres des Initiatives citoyennes pour la République (Icr).
Mamadou Lamine Diallo, une énigme pour ses camarades
Outre ces différentes entités qui ont fini de prendre forme, parce que l’idée d’une candidature unique est une vue de l’esprit, c’est le patron du Mouvement Tekki qui constitue une sorte d’énigme pour ses camarades de Benno Siggil Senegaal. Certes, il n’a pas encore fait une déclaration publique de candidature, mais les rues de la capitale sont arrosées de posters annonçant la candidature de Mamadou Lamine Diallo à la prochaine échéance électorale. Commentaire d’un membre de la Conférence des leaders : « si on le voit mal se ranger derrière l’une des têtes de file des différents blocs, Mamadou Lamine Diallo a trouvé, selon nous, une manière singulière de déclarer sa candidature, sans faire de bruit ».
Tous vont jurer pour le respect du pacte de non agression
Dans tous les cas, les différents membres de Bss ont décidé de jurer pour un respect scrupuleux de leur pacte de non agression, qu’ils vont d’ailleurs signer dans les prochains jours. Pour certains, le projet dudit pacte devra être soumis à l’appréciation des partis membres de Bss, jeudi prochain, lors de la rencontre de la Conférence des leaders. « En notre sein, on va jurer que nul ne s’attaquera à un candidat issu des rangs de l’opposition et ce, quelles que soient les circonstances », dit une source digne de foi. Qui précise qu’également, tous vont jurer de respecter les axes programmatiques qui ont fait l’objet d’un consensus lors de la tenue des Assises nationales.
Le projet de Constitution déjà remis aux différents membres de Bss
Pendant que les alliances se font et se défont en leur sein, les partis membres de l’opposition vont vers une réunion décisive prévue le 10 Février prochain. Il s’agira, selon des sources dignes de foi, de la rencontre qui aura pour objectif de finaliser la Constitution qui remplacera celle actuellement en vigueur, en cas de nouvelle alternance. Mieux, nos interlocuteurs confient que le projet de Constitution vient d’être remis aux différents leaders de Benno Siggil Senegaal. Afin de s’y pencher une dernière fois, avant la réunion du 10 Février.
Quid des grands axes de ladite Constitution ? « L’élément essentiel sera le rééquilibrage des pouvoirs, avec à la clé une Assemblée nationale dotée d’un véritable pouvoir. En d’autres termes, nous avons tous convenu de parvenir à un recentrage, pour que l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire aient les mêmes pouvoirs », confie un leader de Bss. Qui ajoute : « en cas d’alternance au soir du scrutin présidentiel de 2012, on ne parlera plus de Conseil constitutionnel. Mais plutôt d’une Cour constitutionnelle ».
Daouda THIAM
lasquotidien.info