Football-Botola Pro Maroc : Bouly Junior Sambou (WAC), « Quand je rentre sur le terrain, je me considère comme le meilleur de tous »

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XALIMANEWS-L’ancien meilleur buteur de la Ligue 1 sénégalaise et ex-attaquant du Jaraaf, Bouly Junior Sambou, aujourd’hui au Widad de Casablanca, est entrain de reussir de belles choses dans le championnat du Royaume chérifien. Dans un entretien accordé à Wiwsport, celui qui a marqué 15 buts avec le club casablancais, s’est laché sans détours.

Comment vis-tu la première partie saison avec Wydad ?

Je suis venu, on m’a accueilli comme il se doit. Sur le terrain j’ai juste manqué le premier match, disons que j’étais sur le banc de touche. J’ai par la suite été aligné comme titulaire le match suivant. Depuis, je suis resté dans le groupe. J’ai commencé à prendre mes marques. J’avoue qu’au début j’avais des petits problèmes, ce qui était normal. C’était un  environnement différent, loin de ma zone de confort, des nouveaux coéquipiers. Cela demandait du temps pour s’acclimater et je pense l’avoir réussi à un temps record. Et je pense que les statistiques sont là pour le prouver. En gros, je suis satisfait de ma première partie de saison.

Justement, quelles avaient été les difficultés rencontrées au début avec ton nouveau club ?

C’est l’environnement, des nouvelles têtes avec qui je n’avais pas l’habitude de jouer. On ne s’entendait pas trop dans le jeu. On se cherchait. Nous avions besoin de temps pour que la mayonnaise prenne. Ce qui est normal, comme je l’ai dit tantôt. On a retrouvé nos marques au fur et à mesure qu’on jouait ensemble. Maintenant, ils mes coéquipiers me cherchent sur mes qualités, de mon côté j’essaye de les valoriser. Pour le reste tout va à merveille.

Tu as su maintenir le cap malgré le changement de championnat et d’environnement. Qu’est-ce qui explique cela ?

C’est la continuité, j’ai été forgé comme ça depuis le bas âge, de continuer tout ce que je commence, d’être toujours parmi les gagneurs et surtout de marquer mon empreinte là où je passe. J’ai l’habitude de mettre de côté mes performances antérieures et de me concentrer sur le présent. Dans ma tête je me dis toujours qu’il me reste beaucoup de choses à réaliser. Je suis un éternel insatiable pour être plus clair. C’est une force mentale qu’on m’a inculquée depuis petit. Figurez-vous que quand je rentre sur le terrain, je me considère comme le meilleur de tous. Que je peux toujours réaliser un triplé et faire gagner mon équipe. Ce qui me pousse à vouloir toujours dépasser mes limites.

Entre-temps Wydad a changé deux entraîneurs et pourtant tu es resté le choix numéro un des attaquants, selon toi qu’est-ce qui a fait la différence ?

Effectivement, dès mon arrivée j’ai trouvé un entraîneur que je considère d’ailleurs comme celui qui a approuvé ma venue à Wydad. Il a aussitôt validé mon profil après avoir visionné les vidéos. On a travaillé ensemble. Il me faisait confiance et j’ai saisi ma chance. Il est malheureusement parti, remplacé par quelqu’un d’autre qui a décidé de me titulariser lors de son premier match. Malheureusement j’ai été blessé dans ce match-là, touché aux adducteurs, je suis resté éloigné des pelouses quelques moments avant de signer mon retour. Comme je revenais d’une blessure, il a commencé à me mettre sur le banc. Et honnêtement, j’ai accepté cela. J’ai aussitôt répondu présent lorsqu’il a décidé enfin de me faire débuter. Seulement, les dirigeants ont décidé de le changer. Le troisième est venu et il m’a sur le coup fait confiance. C’est dû à un très dur travail et un esprit saint. Je suis là pour jouer au football.

Ne crains-tu pas la concurrence ?

Je vous le dis, je ne pense même pas à la concurrence. Je les côtoie, on s’entend très bien. Mais j’ai des principes qui font que j’aime m’imposer dans tout ce que je fais. Et je ne compte pas changer cela. Ceci dans n’importe quel club ou avec n’importe quel attaquant de calibre en face. J’ai trouvé à Wydad trois attaquants. Ils ont résilié le contrat de l’un d’eux. On est maintenant trois. Je continue mon travail, je crois en moi, en mes qualités. Je me suis dit que ce ne sont pas mes concurrents qui vont m’arrêter. Ils se sont renforcés avec un autre attaquant au moment où j’étais blessé. Quelqu’un qu’on présentait comme un joueur expérimenté, un grand attaquant qui a vécu en France et en Belgique. Il a disputé l’Europa League et la Champions League, je pense. Certes, c’est un excellent joueur, un grand attaquant mais je ne me focalise pas sur ça. J’ai une mentalité qui m’impose de dire que je suis le meilleur même si on me mettait en concurrence avec Benzema ou Lewandowski.

Que penses-tu de certains amateurs de football qui affirment que le championnat marocain est plus relevé que celui du Sénégal ?

Je pense que la différence est uniquement financière. C’est mon avis, en tout cas. Parce qu’en termes de qualité, nous avons de très bons joueurs au Sénégal, comme ici au Maroc. J’ai vécu là-bas plusieurs saisons mais franchement je peux dire qu’il n’existe pas une grande différence. Au contraire, quand j’étais là-bas, je rencontrais plus de difficultés face aux défenseurs. Parce que c’est plus combatif et plus physique. Je dirai que la seule et unique différence est sur le plan de l’infrastructure. Les Marocains investissent beaucoup dans leur football, ils injectent beaucoup d’argent. Si le Sénégal arrive à faire cela, je pense qu’on sera parmi les meilleurs. Aussi, les clubs sénégalais ne paient pas assez leurs footballeurs comme ils le font ici. Sans oublier que sur le plan médical, le Maroc est bien devant le Sénégal. C’est une triste réalisation malheureusement. Mais sur le terrain, le championnat sénégalais est très relevé cela m’a d’ailleurs beaucoup aidé à rapidement m’intégrer.

Peut-on savoir à combien s’élève le plus petit et le plus gros salaire d’un joueur de Botola Pro ?

Ça dépend. C’est comme au Sénégal, chacun négocie son salaire, son contrat. Quelqu’un peut être d’accord avec un salaire de 100.000 de nos francs comme avec plus d’un million. Ça se négocie je pense. Ça dépend de la qualité du joueur mais également de l’engagement du club. En termes de salaire, je pense que, c’est le championnat égyptien qui paie le plus. Ici je ne pense pas qu’on peut parler de 10 millions de salaires. Ils ont de la visibilité d’accord. Et le salaire minimum dépasse un million.

Wydad est qualifié pour les quarts de finale de LDC CAF, en bonne course pour le titre du championnat, n’est-ce pas tout pour va bien ?

Oui, on est qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des Champions / CAF. On est très content et fier. On espère continuer notre aventure dans cette compétition jusqu’au bout. On est deuxième au classement du championnat marocain. L’idéal serait de finir champion de la Botola et de remporter la Ligue des Champions. Personnellement, j’aimerai remporter les deux trophées InCha’Allah. Je vise aussi le titre de meilleur buteur des deux compétitions.

Sur le plan des statistiques, tu comptes 15 buts avec Wydad, figurant parmi les meilleurs buteurs sénégalais cette saison avec Sadio Mané, Habib Diallo ou encore Iliman Ndiaye. Ça te fait quoi ?

Une grande fierté déjà. Je me suis dit que je suis sur la bonne voie. Que je dois redoubler d’efforts parce que je veux toujours être parmi les meilleurs. C’est une grande source de motivation de figurer parmi ces joueurs. Je suis là, je représente mon pays, ma patrie, donc je dois relever le niveau. Je me considère comme un ambassadeur du Sénégal donc mon rôle est de bien porter le drapeau. J’espère terminer en tête de ce classement en tant que meilleur buteur de tous les sénégalais de l’extérieur. Je sais que je peux le faire.

Es-tu en contact avec les autres joueurs sénégalais qui évoluent là-bas? Comment tu apprécies leurs performances ?

Effectivement, beaucoup de mes compatriotes évoluent ici. Il y en a ceux qui sont en Ligue 1 d’autres en Ligue 2 et en national. On se croise souvent sur le terrain, ceux qui sont en première division. Avec Paul, (Bassene), Lamine Camara, Konaté de Tanger et Bacary Mané, on se voit à l’occasion de nos matchs. Mais pour l’instant, on n’a pas organisé quelque chose ensemble. Le temps nous fait souvent défaut. Mais on s’organisera pour le faire, peut-être pendant les trêves. Ce serait une bonne chose. Concernant leurs performances, vraiment rien à dire, ils sont énormes avec les clubs respectifs. Ils sont vraiment très performants. Je l’ai dit tantôt, le championnat sénégalais a de bons joueurs donc ils peuvent s’imposer dans n’importe quel championnat. Nous avons beaucoup de choses au Sénégal, y’a que les moyens qui manquent. Ils explosent ici que ce soit Lamine Camara, Paul qui fait partie des ténors de Mouloudia Club d’Anger, Bacary pareil, il fait partie des meilleurs de FAR Rabat. Konaté (El Hadji Youssoupha) également avec Tanger. C’est une grande satisfaction.

Tu dois sans doute penser à la sélection A avec tes belles performances, as-tu déjà été contacté par Aliou Cissé ?

Je l’espère bientôt incha’Allah (rires). Mais pour l’instant je n’ai pas été contacté par le sélectionneur Aliou Cissé. Mon premier contact avec lui, je pense, était quand j’étais avec la sélection locale. Il nous avait rendu visite au stade après un entraînement. Le deuxième était lors de notre match aller contre la Guinée. Il était dans les vestiaires avec nous. On a discuté. Il m’a fait savoir ce qu’il attendait de moi. Il m’a demandé de me surpasser. Pour lui, je peux dépasser mes limites. J’ai beaucoup apprécié notre échange. Je pense qu’il me suit. Je vais continuer mon travail, mon heure arrivera si plaît à Dieu.

Avec Wiwsport

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