XALIMANEWS-Au PSG, à côté du dossier Mbappé qui agite le club francilien, est venu s’ajouter l’affaire Gana Gueye. Le Sénégalais, depuis son refus de disputer la journée passée en Ligue, concidant avec le jour dédiée à la lutte contre l’homophobie, est pris à partie par l’opinion public hexagonal. Dernièrement, c’est le Conseil d’éthique de la Fédération française de football qui est entré dans la danse.
Le conseil d’éthique de la FFF s’est s’adressé d’abord au Champion d’Afrique 2022, voulant le mettre devant le fait accompli : «de deux choses l’une, soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs. Nous vous invitons par exemple à accompagner votre message d’une photo de vous portant le maillot en question.»
Le CNE d’argumenter ensuite : «soit ces rumeurs sont exactes. Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise. La lutte contre les discriminations dont font l’objet les différentes minorités, quelles qu’elles soient, est un combat indispensable et de tous les instants. Qu’il s’agisse de la couleur de peau, de la religion, de l’orientation sexuelle, ou de toute autre différence, toutes les discriminations reposent sur le même fondement qui est celui du rejet de l’autre parce qu’il est différent du plus grand nombre. En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l’autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI +.» L’affaire Gueye est loin d’avoir tiré son épilogue.
Cette affaire n’est que l’arbre qui cache la forêt ! Et à y regarder de près, c’est la « laïcité à la française » qui pose problème ; elle est véritablement au coeur d’une éternelle polémique politico-religieuse, du fait de la volonté de certains républicains de neutraliser toute référence religieuse dans l’espace publique. Et pourtant d’autres souhaitent par contre l’inscription des racines chrétiennes de la France dans la Constitution de la République – ce que tout musulman devrait partager, pourvu que les droits fondamentaux des minorités (des musulmans en particulier) soient garantis – et c’est essentiellement la liberté d’opinion et donc de culte (entre autre, le mode de vie), dans les limites de l’acceptable (au plan moral et éthique). Mais très curieusement, même ceux-là qui défendent le maintien des signes de la chrétienté – jugés comme un patrimoine culturel inaliénable de la France -, s’opposent au port du foulard, aux menus de substitution dans les cantines scolaires (à la place du porc) et à toutes formes d’’’aménagements raisonnables’’ pour les musulmans ; et c’est-là, à l’évidence, une démarche irrationnelle – pour ne pas dire ‘’islamophobe’’ !!!
Il est temps que les français acceptent que la France n’est plus ce qu’elle était en 1905 ; elle est devenue cosmopolite et le sera davantage dans les années à venir – une richesse ; et son avenir ne doit plus être envisagé, en dehors de la diversité culturelle. Et il est bon de rappeler aux français que l’Islam fait partie intégrante du patrimoine de l’Europe ; en témoigne l’important apport linguistique de la langue arabe à la langue française (à titre d’exemple, les mots : alcool, café, chimie, algèbre, orange, sucre, chemise, logarithme, etc.) ; les apports philosophiques (Averroès), médicaux (Avicenne ; Razès, le père de la pédiatrie), littéraires et artistiques sont indéniables ; sans compter le ‘’savoir vivre’’ (règles de bonne conduite) inspiré du Coran. Oui, incontestablement, la Renaissance européenne doit beaucoup à cette présence islamique (sept siècles en Andalousie). Ainsi, selon H. Laurens, ‘’… On ne peut plus penser l’Europe et le monde musulman en opposition, … . Si les Européens rejettent l’Islam, ils rejettent une partie d’eux-mêmes …’’