Louga, Aminata toujours là
A Louga, Aminata Mbengue Ndiaye du Parti socialiste (Ps) et Amadou Mberry Sylla de l’Alliance pour la république (Apr) sont les deux adversaires potentiels les plus sérieux pour la mairie. Selon des sources bien informées Mourinou Sy, directeur général du Bsda ; le journaliste Cheikh Yérim Seck (recalé pour des affaires de mœurs) et d’autres « célébrités médiatiques » nourrissent le secret désir de prendre la tête de cette institution. Mais il s’agit de poids plume, comparés aux politiciens des grandes formations politiques. Dans cette guerre des places, les pronostics vont à l’avantage d’Aminata Mbengue Ndiaye. L’actuelle ministre de l’Elevage et maire de Louga, n’est pas une « stagiaire » dans la chose politique. Cette femme au caractère d’acier trempé peut se flatter d’avoir été deux fois maire, deux fois ministre et de connaître son fief comme sa poche. On se rappelle de l’accueil mouvementé qu’elle avait réservé au président Abdoulaye Wade, au plus haut de sa popularité. Par un tour de génie, Aminata Mbengue a réussi à gâcher le meeting des libéraux qui étaient pourtant appuyés par les forces de l’ordre. Pour son endurance et sa pugnacité, l’ancien président Abdoulaye Wade a tout fait pour la débaucher. Sans succès. Baignée dans l’univers politique depuis sa tendre enfance, Aminata M. Ndiaye fait partie des « enfants » de l’école du Parti socialiste. Elle s’est frayé son propre chemin dans un cosmos politique profondément phallocrate. Actuellement, elle est incontournable au Ps. Son rival, Mberry Sylla, n’a pas cette riche trajectoire politique. Mais le 2ème adjoint au maire compte avant tout sur son courage infaillible, ses réseaux familiaux et les moyens de son parti au pouvoir. Entré en politique en 2000, Mberry a fait quelques pérégrinations dans différentes formations. D’abord représentant de l’Alliance des forces de progrès (Afp), il rejoint ensuite le Parti démocratique sénégalais (Pds) avant d’atterrir à l’Apr. Tête de liste de la coalition Benno Bokk yakaar aux législatives de 2012, Amadou Mberry Sylla occupe le poste de 1er secrétaire élu à l’Assemblée nationale. Il est issu de la grande famille « Sylla » de Louga et peut s’appuyer, à chaque fois de besoin, sur les liens filiaux de solidarité. C’est par exemple le cas lorsqu’il change de parti : proches et amis l’ont suivi dans cette « errance ». En plus, Mberry a la faveur d’être dans un parti aux affaires. Et la tendance peut lui être favorable, puisque beaucoup d’électeurs comptent sur les rentes politiques pour adhérer à la cause d’un parti au pouvoir. D’ailleurs, juste après le changement de régime, des hordes compactes de Présidents de conseils ruraux (Pcr) ont annoncé leur adhésion à l’’Apr, à l’instar de Mamadou Bâ dit Diam Yodi de Léona.
Cette bagarre qui se profile à l’horizon sera très épicée, tant la détermination des deux acteurs est sans faille. Quelques saillies dévoilent l’ardeur certaine de la confrontation future. Déjà au mois d’octobre 2012 plusieurs adjoints au maire, dont lui-même, avaient mené une fronde. Il monte au créneau pour dénoncer une « gestion solitaire » du maire. Certains voyaient dans ce mouvement d’humeur une volonté manifeste des anciens alliés d’Aminata Mbengue d’organiser un putsch avant l’heure. Mais, en politicienne futée elle a su éteindre l’incendie. Mberry ne s’arrête pas là. Dès son installation à l’Assemblée, il attaque à nouveau. Il est retourné sur le terrain faire des dons aux populations nécessiteuses et aux Asc, non sans saisir cette opportunité pour crucifier sa rivale déclarée Aminata Mbengue Ndiaye. « La mairie roule à zéro. C’est une gestion solitaire dont on ne sait pas grand–chose. Beaucoup de choses se passent sans que l’on ne soit au courant », déplore-t-il avec véhémence, devant un parterre de militants et de sympathisants. Avec ce bagarreur infatigable, dopé par l’accession de son leader au pouvoir, la bataille gagnera en férocité. Comme en 2001 où les mots et les petites phrases volèrent bien bas.
Saint-Louis, DUEL entre Apéristes
Dans la vieille ville, plusieurs mastodontes se préparent à monter sur le ring. Alioune Badara Cissé (ABC), ex-ministre des Affaires étrangères, ne ratera pour rien sa revanche sur Cheikh Bamba Dièye, l’actuel maire de Saint-Louis. En 2009, lorsque Benno avait raflé la mise, ABC n’a dû céder que sous la pression des leaders de la coalition. Aujourd’hui, la tendance lui donne une occasion en or. Seulement, les ambitions de l’ex-numéro deux de l’Apr peuvent être menacées par ses rivaux de parti. Parmi les plus en vue, il y a Mansour Faye, frère de la Première dame, qui ne fait pas mystère de ses intentions. Certes, la légitimité de ABC au sein de l’Apr ne fait pas l’ombre d’un doute ; mais dans lutte des tendances, celle de la famille de Marième Faye pèse lourdement. Cheikh Bamba Dièye dont la gestion est âprement contestée n’arrêta pas la déferlante Apériste. De même, le Pds moribond a perdu pratiquement toutes ses grosses têtes dans la localité. Ces libéraux sont traqués dans le cadre des enquêtes sur l’enrichissement illicite. Il s’agit de Madické Niang, Ousmane Ngom et Awa Ndiaye qui encourent, chacun en ce qui le concerne, le risque de séjourner en prison. A cela s’ajoute la mort d’Ousmane Masseck Ndiaye.
Fouta, acquis d’avance
Dans le Fouta, la messe est dite. L’Apr règne sans partage dans la zone. Le parti y compte de grosses pointures, dont les argentiers du candidat Macky Sall. Harouna Dia, Khalidou Wagué et consorts sont originaires de la localité. De même le député Farba Ngom, Daouda Dia, Abou Lô et Abdou Rahim Agne nouvellement recruté, sont des alliés non négligeables, pour ne pas dire de poids. En effet, depuis que Macky est candidat déclaré à la présidentielle, le Nord dont il est originaire a été son second fief derrière Fatick. Les résultats de la présidentielle l’ont suffisamment prouvé, au point que certains analystes ont parlé de vote ethnique. Rien n’indique que cette tendance sera inversée. Surtout que ces leaders bénéficient désormais de l’appareil du pouvoir. Oumar Sarr du Pds qui pourrait peut-être contrebalancer la force de l’Apr, risque de passer sous les fourches caudines de la justice. Me Aïssata Tall Sall, également, bien que portée à la tête de la mairie de Podor par une large coalition de Benno, n’est pas sûre d’endiguer l’avancée de l’Apr sur ses terres. Et si cette alliance se fissure, elle aura bien peu de chances de conserver son poste de maire. Et l’Apr est à l’affût pour au cas où. Sa consœur Aminata Mbaye à, quant à elle, perdu son lustre d’antan.
Thies, Idy en maitre
Dans la capitale du rail, l’Apr représentée par Thierno Alassane Sall n’a aucune chance. L’indéboulonnable Idrissa Seck affirme vouloir mener la tête de liste. Même s’il ne veut plus être maire. Mais, la modification envisagée du mode de scrutin en suffrage universel direct risque de fausser les calculs des « rewmistes ».
Dakar, jeu d’alliance
Dans la capitale, les tendances sont moins nettes. Khalifa Sall actuel maire de Dakar qui se taille le costume d’un présidentiable, a fait beaucoup de réalisations au cours de son mandat. Appuyé par l’appareil bien huilé du Ps, il peut engranger des soutiens de quelques partis pour décrocher un second mandat. Mais, il butera inéluctablement sur l’Apr qui avait fait le plein dans la banlieue lors de la présidentielle. « Qui remporte la banlieue gagne l’élection », avait-on l’habitude d’entendre. Or, l’Apr a un solide ancrage dans la zone. Le scrutin à Dakar se jouera inéluctablement sur les jeux d’alliance, car les résultats risquent d’être trop serrés.
Baye Makébé Sarr lagazette.sn
Khalifa SALL est maire de DAKAR pas de la banlieue. Pour son élection, Guédiawaye, Pkine, Thiaroye et toute cette banlieue que Macky a raflée au 1er tour de 2012 n’a aucune importance. Khalifa est Maire de la Ville Dakar (qui s’étend du cap manuel à lla limite de sPA et de la pointe des almadies aux maristes soit 19 communes d’arrondissement): si vous voulez que votre cartographie soit prise au serieux , apprenez à connaître d’abord la carte electorale du Sénégal. La banlieue de la Ville de Dakar est Parcelles assainies (unité 1 à 26). et l’expression correcte est: « Qui gagne les parcelles gagne la ville » car les PA ont la plus forte population électorale du départemet de Dakar.