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Fracture au sein du mouvement du 23 juin: Les jeunes refusent une mort « programmée » par le Palais

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Né de la volonté spontanée du peuple à préserver ce qu’il restait des acquis démocratiques, le Mouvement du 23 juin, autrement appelé Mouvement des forces vives de la Nation (M 23) n’a pas résisté à sa propre victoire. Seize mois après « son triomphe », l’unité l’a lâché. Les raisons…

La fracture est devenue abîme entre les jeunes du M 23, regroupés au sein de la Commission orientations et stratégies (COS), et les « leaders » dudit Mouvement. Refusant toute subordination, les premiers ont saisi l’occasion de l’assemblée générale du M23 tenue ce samedi, pour réitérer leur refus d’homologuer le changement statutaire qui devait muer le Mouvement du 23 juin – populaire spontané – en une (simple) « Association ». Sous la houlette d’Abdourahmane Sow, les jeunes de la COS ont battu en brèche les arguments des tenants de la thèse de la « métamorphose ». Et, pour contrer la marche de cette mutation, l’idée semble réaliste. « Nous ne voulons pas que cette association à naître soit une obligée du régime qui pourrait lui octroyer quelque avantage sous forme de subventions », explique Abdourahmane Sow, joint au téléphone par L’Office. Ainsi, pour les défenseurs de la mouture « classique » du M 23, le moment est toujours à la vigilance et à la défense des intérêts du peuple. « Nous (…) estimons que cette dernière (la Commission orientations et stratégies, Ndlr), demeure la seule force populaire, apolitique, non partisane, (…) capable de réunir les populations dans un rôle de veille, d’alerte et de lutte pour la défense des intérêts de la nation », signent les membres du COS dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Selon la même source, les jeunes du M 23 partent du constat selon lequel « les motifs de la naissance du combat du M23 tels que, la lutte contre la corruption, le népotisme, le clientélisme, la gabegie, l’impunité, l’assujettissement du peuple, entre autres sujets », pour refuser tout alignement, toute dépendance à un quelconque organisme. Et, dans la perspective de leur combat qu’ils comptent mener « par principe », ces jeunes continuent de regretter le traitement « discriminatoire et sélectif dans la démarche du pouvoir concernant les audits et les dossiers à traiter (l’ANOCI, le monument de la renaissance, l’Autoroute à Péage, l’AIDB, certaines recommandations indispensables des Assises nationales, les contrats miniers, le foncier…), le non-respect de certaines promesses électorales ». Suffisant pour que le Palais programme la mort du M 23 ?

« La voix du Palais »

L’assemblée générale de ce samedi sera une date repère dans la vie du M 23. Outre leur amendement visant les articles 1er et 22 (transformation en Association et dissolution du M 23) des statuts de l’Association finalement mise en place, les jeunes de la COS avaient sans doute en tête, cette « confidence maladroite » d’une langue bien pendue de la cellule communication de la Présidence. « Le Palais veut tuer le Mouvement du M 23, seule force de veille ». À entendre Abdourahmane Sow, cette furtive émane d’un jeune membre de la Cellule de communication de la Présidence qui siège actuellement au M 23. Mais, s’il en est une, cette menace n’a pas encore une force dissuasive. Au contraire, soupçonnant Alioune Tine, (coordonnateur du M 23) de vouloir « amalgamer », jusqu’à dire que les « jeunes (du M 23) sont manipulés », Abdourahmane Sow, tranche net : « Nous ne sommes à la solde de personne. Au contraire, toute personne, membre de la Commission qui veut un poste ou un avantage, devra le négocier au sein de sa formation politique et non au sein du M 23 ». L’idée est surtout de demeurer libres et garder cette posture autonome qui permet à la COS de lutter pour « le respect des promesses électorales telles que la réduction des pouvoirs du Président de la République, la réelle séparation des pouvoirs, l’éradication d’une justice sélective, la révision de la Constitution, la réduction des prix des denrées de premières nécessités et la résolution définitive (des crises) scolaire et casamançaise entre autres ». En attendant une grande mobilisation incluant tous les défenseurs des aspirations populaires, la COS persiste et signe : « Dans le souci de préserver ses acquis et de continuer sa mission de veille, d’alerte (…), le M23 doit être totalement indépendant (…). C’est forts de tout cela, que les jeunes préconisent (…) le maintien de la structure dans sa forme actuelle ».

Mansour NDIAYE

loffice.sn

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