Nommés ministres de la République, ils sont nombreux à changer de standing de vie. Et en dehors de quelques rares hommes d’affaires, banquiers… nommés dans le gouvernement, les autres ne comptent que sur les sous des contribuables pour se faire une nouvelle vie. Entre voiture neuves, nouvelles maisons, garde-robe à renouveler, nos ministres usent souvent de subterfuges pour s’en sortir.
En réalité, après la formation d’un gouvernement, chaque nouveau ministre bénéficie d’un bon de commande d’une valeur de 10 millions de francs pour notamment équiper sa maison de fonction en meubles. « En fait, ce n’est pas de l’argent que l’on donne au ministre. C’est juste un bon dont le coût est évalué à 10 millions de Francs », renseigne cet enseignant ministre et membre de la direction du PDS. Et c’est à ce niveau que certains ministres se font des sous.
Selon cet ancien ministre, sous le régime d’Abdoulaye Wade et même sous, certains ministres préféraient prendre une infime partie du bon en matériel pour récupérer le reste du bon de commande en argent liquide. C’est souvent un deal entre le ministre et certains membres de la direction du matériel et du transit administratif. « Il arrive qu’un nouveau ministre récupère six à sept millions avec ces bons de commande », révèle notre interlocuteur.
Pourtant, les privilèges ne s’arrêtent pas aux bons de commande ; car l’Etat prend soin de ses ministres. Un nouveau ministre a, par exemple, un salaire de base qui tourne au tour de 2millions de Franc et des frais de mission qui varient selon les destinations. Pour les réunions statuaires, le ministre se déplace avec son conseiller technique, le point focal et parfois son conseiller en communication. Ces fonctionnaires bénéficient tous de frais de mission qui varient entre 150 à 200 mille francs Cfa par jour et selon la destination.
Des charges exorbitantes que l’Etat supporte pour chaque ministre de la république, sans oublier les bons de carburant, le logement et la ligne téléphonique. Tout cela sur le dos du contribuable sénégalais.
