Le Parti socialiste, qui contrôlait la moitié de l’Assemblée sortante, s’effondre dès le premier tour des législatives et devrait recueillir avec ses alliés de 15 à 40 sièges, soit encore moins que les 57 de la débâcle de 1993.
Entre la large majorité de La République en marche dès le premier tour et l’abstention record, le Parti socialiste a été balayé aux élections législatives, dimanche 11 juin. Une défaite sans précédent qui devrait lui laisser, avec ses apparentés, entre 15 et 40 sièges à l’Assemblée, soit moins qu’en 1993, où 57 députés PS avaient franchi les portes du Palais Bourbon.
Depuis le siège du parti, le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a reconnu un « recul sans précédent de la gauche dans son ensemble et notamment du Parti socialiste », un échec qui vient après la « lourde défaite de la présidentielle », où Benoît Hamon avait obtenu 6,3% des suffrages, loin derrière La France insoumise (19,6%).
« Le tourbillon était trop puissant (…) les deux scrutins étaient beaucoup trop rapprochés pour permettre un véritable sursaut », a déploré Jean-Christophe Cambadélis, lui-même éliminé dès le premier tour dans la 16e circonscription de Paris, devancé par le secrétaire d’État Mounir Mahjoubi (LREM) et la secrétaire nationale du Parti de gauche Sarah Legrain (LFI).
J’ai reconnu ma défaite dans la 4eme circonscription des Bouches du Rhône je souhaite bonne chance à ceux dont la tâche est de gouverner.
— Patrick Mennucci (@patrickmennucci) 11 juin 2017
D’autres socialistes de premier plan ont échoué, tels Benoît Hamon (à 80 voix près), les anciens ministres Matthias Fekl et Christian Eckert, le député des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci (devancé par Jean-Luc Mélenchon), les numéros deux et trois du PS Guillaume Bachelay et Christophe Borgel, les lieutenants de Martine Aubry François Lamy et Jean-Marc Germain. Présent dimanche soir au siège du parti, rue de Solférino, le journaliste de France 24 Karim Yahiaoui décrivait une « ambiance de fin de règne, très morose ».
L’ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, qui n’avait pas de concurrent LREM, sort en revanche en tête dans la Sarthe (30,3%), devant le candidat LR. Également qualifiés, le chef de file des frondeurs, Christian Paul, le président du groupe PS à l’Assemblée Olivier Faure, et l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem, pour qui la partie sera néanmoins difficile. « Ceux qui ont une chance d’être élus la semaine prochaine, ce sont eux qui n’avaient pas de candidats En Marche ! contre eux dans leur circonscription », précise la politologue Anne Jadot sur France 24.
Je remercie tous les electeurs qui m’ont fait confiance. Je souhaite rassembler et porter une voix forte et vigilante à l’AN. ?
— Stéphane Le Foll (@SLeFoll) 11 juin 2017
« Je ne crois pas que la gauche puisse mourir dans ce pays », relativise sur France 24 Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Qualifiant Emmanuel Macron de « centre-droit, libéral » au vu des premières mesures sur l’éducation, le code du travail et l’action économique, il affirme que « la gauche doit se réinventer » pour y faire face. Dans la droite ligne des propos de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui soulignait pendant la campagne la nécessité de « rebâtir la gauche de gouvernement sur des bases saines et rénovées ».
Benoit Hamon a, de son côté, promis de participer quoi qu’il arrive à la refondation de la gauche, et doit lancer le 1er juillet son mouvement transpartisan. Mais lundi matin, il ne semblait pas remis de la douche froide…
Lundi matin. #Sisyphe pic.twitter.com/OgXccztgpL
— Benoît Hamon (@benoithamon) 12 juin 2017
Avec AFP