France : Ibrahima, 16 ans, footballeur prometteur, tué d’un coup de couteau pour avoir dit qu’il habitait Bagnolet !

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XALIMANEWS-Attaqué par un jeune du même âge sur fond de rivalité territoriale, l’adolescent, apprécié et éloigné des rixes, est décédé des suites de ses blessures à l’hôpital. Une marche blanche est organisée ce samedi.

Décrit comme discret, généreux et sérieux, Ibrahima, 16 ans, se rêvait footballeur avant qu’un couteau dans la poitrine, sur fonds de rivalités territoriales en Seine-Saint-Denis, vienne mettre un terme à sa vie. Pour lui rendre hommage, une marche blanche partira samedi à 11 heures du centre socio-culturel Anne-Frank de Bagnolet où Ibrahima avait ses habitudes.

«C’était quelqu’un de gentil, quand on ne le connaissait pas il était timide mais après il s’exprimait et rigolait», décrit Nathan Fondja, camarade de classe et coéquipier de Kandji El Hadji, qui se faisait appeler Ibrahima, tué lundi soir aux Lilas, à l’âge de 16 ans. Dans un sourire, l’adolescent se souvient de leurs nombreuses conversations sur le foot, lui fan du Real alors qu’Ibrahima soutenait le Barça.

«Il ne se prenait pas la tête, il était tout le temps joyeux et positif», ajoute Rayan Cincinnatus, un autre coéquipier, en marge d’un tournoi organisé vendredi soir en son honneur par son équipe des U17 de Montfermeil, à la place de l’entraînement habituel. Milieu défensif, Ibrahima était arrivé en mai après trois ans au Red Star. Il ne nourrissait qu’un rêve: devenir footballeur. Sur la pelouse, la trentaine d’adolescents, divisés en deux groupes, se passe la balle et enchaîne les buts.

«Pas associé aux rixes»

Une affiche «Repose en paix» avec une photo d’Ibrahima plus jeune, regard doux et sourire franc sera déployée lors des prochains matches. Ceux prévus ce week-end ont tous été annulés. Mercredi, dans le couloir menant à l’appartement familial dont la porte a été laissée ouverte, des chaises étaient installées pour recevoir proches et voisins venus présenter leurs condoléances. En deuil, sa famille originaire du Sénégal n’a pas souhaité s’exprimer auprès de l’AFP.

Ses amis insistent: Ibrahima, qui avait un petit frère de 15 ans, «n’aimait pas les histoires» et «n’était pas associé aux rixes». Dans son quartier, le même récit tourne: Ibrahima était allé voir un ami jouer au foot aux Lilas. Sur le chemin du retour, accompagné de deux amis, il croise vers 20H un autre jeune, qui leur demande de quelle ville ils sont originaires. «Bagnolet», répond Ibrahima; Il n’en faudra pas plus: il est poignardé à mort. Touché par un seul coup de couteau au thorax, l’adolescent est décédé des suites de ses blessures à l’hôpital, près de deux heures plus tard.

«Le fait qu’il soit de Bagnolet, ça lui a porté préjudice», confiait à l’AFP un de ses amis, rencontré mardi à la sortie de leur lycée, à Montreuil. «Il y a toujours eu une rivalité entre Les Lilas et Bagnolet», selon l’adolescent de 16 ans. D’après une source proche de l’enquête, une rivalité territoriale entre les deux communes voisines est bien à l’origine du déchaînement de violence du meurtrier présumé. Âgé de 16 ans, il a été mis en examen pour «homicide volontaire» et placé en détention provisoire, a annoncé le parquet de Bobigny jeudi.

Un espoir du football

Au lycée Jean-Jaurès, la victime était «très appréciée de ses camarades», témoigne Karima Nakara, son enseignante de management. «C’était un élève respectueux, sur la réserve. Il attendait de voir comment ça se passait avant de s’ouvrir», raconte-t-elle. Ibrahima avait intégré en septembre une classe de Première STMG. «Ces derniers temps, il se plaisait bien en cours», d’après son ami Nathan.

Lundi à 17 heures, pour sa dernière heure de cours, l’enseignante avait choisi d’illustrer la différence entre un groupe d’individus et une organisation avec un exemple footballistique. «Durant cette séance il a participé, il a dit qu’il aimait le foot», se remémore Mme Nakara. Au club, «il était combatif, il avait envie de progresser, il était très sérieux et investi», témoigne Fabio Frasconi, son entraîneur, louant un garçon avec «une aura positive» sur le groupe. «Il avait largement les compétences pour être au niveau national et avec du travail il aurait pu aspirer à plus», analyse-t-il.

Un t-shirt avec son numéro, le 6, a été remis à sa famille. Avec une inscription «Repose en paix, on ne t’oubliera jamais», accompagnée du prénom de chacun de ses coéquipiers écrits dans et autour d’un cœur noir.

Avec Afp

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