Je remets ce texte sur la Franceafrique faisant suite au récent débat de Montpellier et les positions de certains intellectuels.
Ce que les gens ne savent pas, c’est qu’en réalité la francophonie sert de leurre. C’est une distraction par rapport à la vraie Françafrique. Je suis étonné que des intellectuels de haut vol ne puissent pas comprendre cela. La France a ses propres stratégies en Afrique et ses instruments de « coopération » à travers ses réseaux dormants, l’AFD, ses entreprises, etc. Ils maintiennent une présence symbolique dans la francophonie (sans d’ailleurs y mettre beaucoup de ressources). D’ailleurs La défense de la langue française n’est même plus le combat de la France. Ce sont les pays et provinces à enjeux linguistiques comme le Québec , la Wallonie, etc. qui se battent pour cela. Je suis désolé ..On leur offre un punching-ball pour se défouler et être endormis. C’est L’écrivaine Leïla Slimani qui représente Macron pour la Francophonie. C’est une stratégie de communication. La France a pendant longtemps contrôlé la cellule gouvernance et droits de l’homme de la Francophonie. Pour symboliquement les communiqués de presse pour les atteintes aux « droits de l’homme » et les observations des élections. Maintenant c’est un canadien qui est à ce poste. Leila est certes une bonne écrivaine (prix Goncourt 2016) et à des origines maghrébines mais son rôle est totalement bénévole. D’ailleurs la France, manipule nos pays en faisant admettre à la francophonie des pays comme le Qatar, le Ghana, le Mexique et peut être bientôt l’Arabie saoudite ou l’Irlande. D’ailleurs, on voit bien le leurre avec le Rwanda qui a pris la tête de la francophonie.
Pourtant, nos « experts » sont censés comprendre ces ressorts. Ils prennent des vessies pour des lanternes. Même sur l’esclavage en Lybie. On est tombé dans le panneau. En offrant la meilleure communication possible à l’Union européenne. Une fuite savamment organisée et l’émotion prend le dessus. On marche, on tweet, etc. Pour dissuader les migrants et les ramener à la case départ, ce que tous les programmes de surveillance des frontières payés par l’UE n’ont pu faire. Deux, on nous fait « découvrir » un secret de polichinelle, la déliquescence de la Lybie et les trafics de personnes et d’armes légères. Trois on en profite pour « phagocyter » l’épineuse question de la jeunesse africaine qui symbolise à elle seule la faillite de nos régimes et on le « simplifie » en une question migratoire. Pour éviter de faire face à ceux qui « restent » et pour qui on a aucune solution depuis 1960. On occulte l’ingéniosité des jeunes africains qui sont entrepreneurs, créateurs, diplômés et qui sont en exil dans leurs pays. Et on orchestre la venue de macron qui vient parler aux jeunes africains. Le père de famille défaillant qui appelle un étranger à venir raisonner ses enfants. Et pour couronner le tout on convoque un sommet Union africaine-UE pour parler de l’investissement » dans la jeunesse africaine. Alors qu’aucun de ces pays n’est capable de brandir une stratégie jeunesse cohérente, centrée sur les priorités des jeunes et démontrer que des ressources nationales sont consacrées à cela. En dehors du clientélisme politique. La preuve il faut regarder le profil de nos ministres de la jeunesse. On va peut-être aussi miser sur la lutte et lez différents championnats mondiaux pour les calmer. Parce que la cartographie des écuries épouse celle du désœuvrement. Et puis enfin, on peut observer le silence des capitales européennes sur la question de l’esclavage.
Je ne sais si les gens se rendent compte du symbolisme de ces africains qui en 2017 « marchaient » contre l’esclavage dans toutes les villes africaines et européennes. Ou étions nous quand la Libye se faisait dépecer ? Et puis on nous vend une sorte de césure entre une Afrique du nord (esclavagiste) et une africaine noire subsaharienne – peut être francophone aussi – qui est la victime. Le Cameroun est illustratif. Un ancien protectorat allemand, puis divisé encore entre les reliques de la colonie française et celle britannique . Bilingue (sous tension permanente ) et modèle de mal gouvernance. Qu’ a t-on fait depuis 1960 pour gérer et intégrer ce que j’appelle « les nord problématiques ». En Mauritanie, au Mali, au Niger, etc. l’Azawad, le conflit touareg, le problème au nord du Nigeria, etc. datent d’avant al Qaïda. Ces dernières années il y’a eu une sorte de « marchandisation » des migrations. Aidez nous sinon ils vont vous envahir et on ne pourra les retenir. Et on exhibe nos pauvres pour se faire aider. Comme le font nos mendiants sur les grandes artères et feux rouges de nos villes. Programmes de lutte contre la pauvreté. Ou maintenant les raccourcis de l’émergence avec des cibles minimalistes, de préférence très « visibles » et basées sur l’endettement et le bradage des ressources. Soyons clair. On ne dit pas qu’ il faut rester silencieux devant l’esclavage. Ou que la Francophonie est innocente (ce n’est pas vrai). Mais nous devrions faire plus d’efforts pour ne pas confondre l’accessoire de l’essentiel pour passer aux côtés des vrais enjeux manipulateurs d’un monde et d’un système de propagande et de manipulation internationales qui nous ont souvent fait perdre du temps. Ou juste faire perdre du SENS, ce qui est la défaite fondamentale d’un intellectuel.
NKEN – Ndukur Kacc Essiluwa Ndao