D’une pierre, deux coups ! C’est ce que les responsables de Nestlé ont fait hier pour éclairer les pans d’ombre qui entourent deux questions d’actualité : le contentieux douanier et l’affaire des tonnes de Maggi récemment saisies à Mbeubeuss. Dans les deux cas, ils ont nié sur toute la ligne à eux reprochés.
C’est un double exercice auquel se sont adonnés hier les responsables de Nestlé, face à la presse. D’abord, c’est le directeur financier régional de Nestlé, Frédérick Duranton, qui est monté au créneau pour retracer les péripéties de ce que certains qualifient de fraude douanière. « Ce qui s’est passé, c’est que le 31 juillet 2009, le directeur général de la société Nestlé Sénégal s’est présenté au Bureau des enquêtes et du contentieux de la douane sénégalaise, suite à la convocation qui lui avait été adressée », dit-il. C’est alors, ajoute-t-il, « qu’on a pris connaissance des faits reprochés à Nestlé Sénégal, à savoir la non-intégration des redevances dans la valeur transactionnelle en douane, l’écart entre le montant des ventes hors Uemoa comptabilisées et le listing des déclarations d’exportation au titre des exercices 2004, 2005, 2006, 2007, 2008 ».
Entre autres griefs portés contre Nestlé, figurent aussi la demande de paiement des frais d’assurance sur les importations de matières premières. Et concernant le Code des investissements, la contestation des exonérations sur une liste de matériels relatifs à la production de bouillons en poudre. Au motif que l’agrément portait sur l’extension de l’usine de bouillons en tablette (ce chef de redressement sera abandonné plus tard et remplacé par un autre concernant la non domiciliation bancaire des recettes d’exportations) ».
Ainsi, « un délai a été accordé à Nestlé Sénégal par le Bureau du contrôle et de la vérification, pour apporter des précisions quant à ces points, et Nestlé Sénégal a toujours manifesté sa bonne volonté de coopérer avec l’administration douanière », soutient Frédérick Duranton. Qui ajoute : « malheureusement, le 30 septembre 2009, nous avons appris que son dossier a été transmis au recouvrement, et ce, avant la clôture de la phase de contrôle, et sans qu’elle ait pu faire valoir son argumentaire de défense ». Mais, renchérit-il, « il est dans tous les cas admis et démontré que Nestlé n’a été à l’origine d’aucune malversation et activité répréhensible telle que la fraude fiscale ou douanière ».
La transaction avec la Douane en phase de finalisation
Quid de l’acceptation par les responsables de la société de transiger ? « On n’a pas transigé ; la réalité, c’est que nous sommes en phase de finaliser une transaction avec les autorités douanières. Même si vous conviendrez avec nous que nous ne saurions révéler la valeur transactionnelle en cours », rétorque Alvaro Labarca, le Dg de Nestlé Sénégal. Concernant les dix tonnes de Maggi saisies à Mbeubeuss, le Dg de Nestlé Sénégal dégage en touche : « la police de Rufisque nous a informé avoir été alertée par un agent qui a repéré une personne vendant des mélanges culinaires dans des pots en plastique vierges, n’affichant aucune marque ». Poursuivant, il ajoute : « dans la mesure où aucune marque n’est affichée sur le produit saisi, il n’y a pas lieu de parler de contrefaçon ». Mais la vérité finira par triompher, de l’avis du patron de la société, car une « enquête est en cours et nous faisons totalement confiance à la police ».
Daouda THIAM
lasquotidien.info