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Fronde supposée contre Macky : Les faucons autour du fauteuil de Moustapha Diakhaté

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Il n’y a pas fronde, réagit-on du côté du parti présidentiel. Mais des arguments convergent vers une «destitution» du président du groupe Benno bokk yaakaar de son poste. Les noms de Thierno Alassane Sall, Mor Ngom et Mahmoud Saleh ne sont cités, confie-t-on, que pour «envelopper la stratégie des faucons du Palais pour faire partir Moustapha Diakhaté».

Fronde en gestation a-t-on dit. Les intéressés l’ont appris surpris et atterrés. «Moi comploter contre le Président ?». C’est l’étonnement d’une des personnes mises en cause. Mais au fond, il n’y a jamais de fumée sans feu. Et en politique, l’on peut créer ce qui n’existe pas et l’entretenir. Ce pourrait être le cas dans cette affaire. Et là, pour cette «fronde», ce serait une stratégie des faucons de la Présidence qui ne voudraient plus de ces quatre. Mais principalement Moustapha Diakhaté. Le président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby) «n’a jamais été dans le cœur des apéristes». Sur des questions de ligne politique, il n’hésite pas à aller dans un autre sens. La dernière affaire qui lui a valu des remontrances de ses camarades de parti est l’article 80 qu’il a qualifié de «fourre-tout qui doit disparaître du code pénal sénégalais». Une affaire politique est passée par là puisque ledit article s’est abattu sur la tête d’un adversaire, en l’occurrence Samuel Sarr, poursuivi, entre autres, pour offense au chef de l’Etat après avoir attribué un compte de 7 mil­liards au président de la République.

Les premières salves de la destitution de Diakhaté
Me Djibril War est l’un des premiers à prendre le contre-pied du président du groupe Bby, suggérant d’ailleurs une destitution de Diakhaté. Au lendemain du départ de Mimi Touré de la Primature, conséquence de sa défaite face à Khalifa Sall à Grand-Yoff, Me War n’avait pas caché son hostilité à celui qui était le coordonnateur du comité électoral national de la coalition au pouvoir. Il disait : «On attaque Mimi Touré. Qu’en est-il de Moustapha Diakhaté ? Où est-ce qu’on a vu dans le monde un président de groupe parlementaire qui ne va pas en campagne ?»
C’est l’une des salves contre le président de la majorité parlementaire. En effet, dans l’émission Amoul nëbbo de Africa 7, le même Djibril War avait laissé entendre, en wolof, que le coordonnateur du comité électoral de Bby aux Locales de juin dernier n’avait pas «suffisamment mouillé le maillot». Pour lui, M. Diakhaté a laissé Khalifa Sall dérouler sa coalition Taxawu Dakar qu’il qualifie d’«illégale» parce que «prônant un régionalisme».

«Il a la confiance du Président»
Mais à l’Apr les appréciations divergent sur le choix de Diakhaté aussi bien pour la présidence du groupe parlementaire que pour la coordination du comité électoral. «C’est que Moustapha a de la mesure. Il a la confiance du Président et considère que ce n’est pas tout ce qui vient du pouvoir qui est bon pour le peuple. Il a toujours été comme ça et il l’a démontré quand il était avec le Président Wade», confie un responsable de l’Apr sous l’anonymat. Logé dans le camp des «modérés», il suscite de la «jalousie» de ceux qui lui reprochent d’«idéaliser la politique», ses prises de position «ressemblant parfois à celles de l’opposition». Seulement, un député du parti présidentiel se veut clair : «Nous n’avons pas besoin d’un Président comme Doudou Wade. Nous savons ce que cela a coûté à Wade.»

Et Macky Sall dans tout ça ?
Toutes ces intrigues politiques inter-apéristes donc seraient de l’ordre de la grosse manœuvre qui se joue d’ici au renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale en octobre prochain. La tête du président du groupe Bby est mise à prix. Ces «petits maures» du Palais ont-ils appris cette stratégie sous la tente présidentielle ? Qu’en pense le chef de l’Etat qui choisit l’intégralité des membres du bureau de l’Assemblée nationale dont le président de son groupe ? «C’est une imagination toute faite. Il n’y a aucun nuage entre le Président et Moustapha Diakhaté. Sa confiance en lui est encore entière et il n’y a pas meilleur profil que lui. Je suis sûr que s’il ne voulait plus de lui, Diakhaté serait le premier à décliner le poste», souffle un conseiller du Palais.
En 2013, l’attraction du renouvellement du bureau était le perchoir occupé par Moustapha Niasse. Cette fois-ci, la présidence du groupe de Bby pourrait occuper les débats. Les prétendants ne manquent pas et se manifestent. Dans le silence.

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