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Front social: l’été sera très chaud

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xalimasn.com-Les nombreux délestages qui deviennent plus sauvages et les prochaines inondations constituent à n’en pas douter un cocktail explosif auquel il faut  désormais ajouter les multiples grèves dans les secteurs de la santé, de l’éducation, et maintenant des télécommunications avec l’affaire Global Voice que Wade ressortie des tiroirs. A celà s’ajoute la grogne à la Poste qui traverse une crise historique. Tour d’horizon d’un front social en ébullition.

Déjà des émeutes de l’électricité

 

Actuellement, au Sénégal, la norme c’est de ne point disposer d’électricité. D’ailleurs la distribution est maintenant rationnée comme en temps de guerre. Les populations subissent des délestages qui peuvent avoir une durée de douze heures. Une situation qui pousse les gens à sortir dans les rues pour brûler  des pneus. Un tel scénario s’est produit à Ngor. Les jeunes du village lébou, privés d’électricité durant le match Cameroun-Sénégal, ont même saccagé l’usine de tabac Phillip Morris se trouvant dans cette localité. Pourtant, la veille du match, les responsables de la Sénélec avaient garanti la bonne distribution du courant dans l’ensemble du territoire afin que les Sénégalais suivent le match en intégralité. « Avoir de l’électricité pour un petit laps de temps n’est plus possible dans ce pays », se lamentent les sénégalais qui visiblement n’en peuvent plus de cette situation. « Nous avons assez des promesses formulées depuis 2000.  Elles se révèlent toujours être un tissu de mensonges », se plaint Arona Thiam. Le week-end dernier, une radio de la place avait annoncé que des mareyeurs de l’ex usine de Sofrigal avaient jeté leurs captures en  mer faute de glace pour la conservation.

Pendant ce temps, l’Etat par le biais de Karim Wade, ministre de l’Energie s’accroche à son plan Takkal qui s’est avéré être un véritable pétard mouillé. Au-delà de ces conséquences visibles, il y a d’autres qui sont sources de tension. Ce fameux plan Takkal contourne les travailleurs de la Sénélec. Bref on peut dire que Sénélec est plutôt géré l’Apix. Comment un plan censé sauver une société met hors jeu les travailleurs de cette entreprise ? Une chose est sûre, les syndicalistes ne comptent pas se laisser faire. Les récentes sorties de Mademba Sock montrent qu’il est prêt à en découdre avec l’Etat. Outre ce fait, il y a le financement du plan qui pose problème. La Banque mondiale a accepté de financer ce plan mais ce sera en juin 2012. Quant à l’Agence française de développement, elle va mettre 40 milliards pour l’entretien des centrales. Une manne qui ne va pas régler  le problème de la disponibilité du courant. Toute chose qui font que les problèmes sont loin d’être réglés.  En attendant, nos compatriotes n’ont qu’à prendre encore leur mal en patience et l’inquiétant, c’est que nous ne sommes pas encore en  période de forte canicule. Alors, il ne nous reste qu’à nous préparer à vivre encore et toujours des nuits sombres, chaudes et sans sommeil.

Education : Risques de boycott des examens

 

L’année dernière, le ministre de l’Education, Kalidou Diallo, se targuait d’avoir vécu une année scolaire sans grève majeure. Et bien ce ne sera pas le cas pour cette année. La fin d’année risque d’être très perturbée avec les multiples grèves des différents syndicats d’enseignants en l’occurrence, le Cuse qui est en train de dérouler son plan d’action, le Cusems, le Saems-Cusems. Certains menacent même de boycotter les examens. Tous réclament le respect des accords signés depuis 2003 et 2007 pour certains points. Fustigeant l’attitude des autorités en charge de l’Education, Mamadou Diouf disait récemment que depuis plus de 4 ans, les syndicats d’enseignants n’ont pas fait de nouvelles revendications. Ils courent derrière des accords signés. A l’en croire, ?le gouvernement fait du surplace et de la mauvaise volonté?. Ce qui met  les élèves et leurs parents dans une situation plus que difficile. Cependant, il faut reconnaître que les grèves cycliques sont également de rigueur dans le monde scolaire depuis plus de 10 ans. Des grèves qui ont fini d’étrangler l’école publique.

 

Santé : les médecins veulent un vrai bon ministre

 

Et pour ne rien arranger, le secteur de la Santé entre également dans la tourmente. Depuis  presque un mois, les blouses blanches, affiliées à la Convergence Sutsas/ Sas observent un mouvement d’humeur. Chaque semaine, les patients ont droit à trois jours de grève durant lesquels seules les urgences fonctionnent correctement. Bénéficier de soins dans certains hôpitaux et centres de santé est devenu chose délicate. Et le pire c’est qu’il n’y a pas encore de négociation sérieuses allant dans le sens de résoudre définitivement cette crise. Modou Diagne Fada, le ministre de la Santé, interpellé sur cette question, n’a rien trouvé à  dire que c’est son calendrier trop chargé qui l’empêche de recevoir les syndicalistes. Les malades peuvent donc souffrir le temps que M. le ministre trouve du temps à accorder aux responsables syndicaux. Poussant certains observateurs à se poser des questions quant aux priorités de Modou Diagne Fada. Est ce qu’on est ministre de la Santé pour voyager à travers le monde ou régler les problèmes liés à ce secteur?

Sonatel : les agents menacent de couper Internet

 

Après avoir mis à terre les piliers des secteurs de l’Energie, de l’Education et de la Santé, l’Etat du Sénégal s’attaque à la Sonatel, jusque là fleuron de l’économie nationale. L’Etat a émis la ferme volonté de ressusciter le contrat de Global Voice.  Les autorités sont plus que jamais décidées à avoir la mainmise sur les énormes sommes d’argent générées par les communications téléphoniques en direction du pays. L’enjeu, un pactole de 50 milliards de francs Cfa.   Des ressources qui, selon l’Etat, vont servir à la création de trois fonds destinés à accompagner le développement du pays. Une première partie de l’enveloppe de 50 milliards, générés par ces appels, devrait constituer un fonds de 25 milliards et sera destinée au soutien de l’énergie, notamment l’électrification rurale. Mais cela à quel prix s’interrogent les Sénégalais. Surtout ceux qui devront trinquer pour supporter ce taxe. Ce sacrifice en vaut-il la peine surtout que cet Etat a du mal à respecter ses engagements.

Les travailleurs de la Sonatel ont déjà donné le ton. Ils comptent se battre jusqu’au bout. ?S’il faut perturber encore le maintien du réseau internet, nous n’allons pas hésiter?, tonne Aïdara Diop, responsable syndical au niveau de la boîte. Tout un cocktail explosif qui risque d’exploser durant cet été. Espérons que le gouvernement saura pendre les devants pour cette fois.

Ngoundji DIENG, xalimasn.com

 

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