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Gaz naturel Sénégal: les plus grandes réserves, politiques fiscales les plus raisonnables »( expert)

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Le Sénégal « offre les plus grandes réserves de gaz naturel pour les politiques fiscales les plus raisonnables », estime le président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie, Ayuk NJ, citant un rapport de cette organisation à paraître bientôt.

Contrairement à certaines politiques fiscales « floues (qui) limitent souvent la rentabilité de ses énormes réserves », le Sénégal et la Mauritanie « ont mis en place des politiques assez raisonnables pour des projets tels que Tortue, Bir Allah, Orca, Cayar et Yakaar-Teranga », écrit-il dans un éditorial. 

« Comme l’explique en détail la Chambre africaine de l’énergie dans son rapport « Petroleum Laws – Benchmarking Report for Senegal and Mauritania », qui sera bientôt publié, le Sénégal offre les plus grandes réserves de gaz naturel pour les politiques fiscales les plus raisonnables », ajoute-t-il dans ce texte dont copie a été transmise à l’APS.

Il rappelle que les deux pays voisins ont signé en 2018 un accord de coopération intergouvernemental ayant « permis aux partenaires Kosmos Energy, BP et leurs partenaires d’aller de l’avant avec le projet de champ naturel en eau profonde de Tortue dans le bassin d’Ahmeyim (…) ».

« Depuis lors, fait-il observer, le projet a progressé et la phase 1, un navire flottant de gaz naturel liquéfié (FLNG), devrait commencer à fonctionner cette année. D’autres projets de gaz naturel se profilent également à l’horizon pour le Sénégal et la Mauritanie ».

 Le projet Grande Tortue Ahmeyim est basé sur le développement de deux champs de gaz offshore : les champs Tortue et Ahmeyim, à cheval entre le Sénégal et la Mauritanie, avec des réserves estimées à 1.400 milliards de mètres cubes de gaz. Cela fait du projet GTA l’un des plus importants en cours de réalisation en Afrique.

Selon Ayuk NJ, « BP et Kosmos prévoient de lancer un autre grand projet dans le champ gazier en eaux très profondes de Yakaar-Teranga, au large du Sénégal, qui recèle des réserves de gaz naturel de 2 739 milliards de pieds cubes ».

Le Sénégal et la Mauritanie « montent rapidement dans le monde du gaz ».

Il cite le ministère sénégalais du Pétrole et des Energies selon lequel une décision finale d’investissement « sera prise d’ici la fin de l’année » dans ce cas, et « la première production aura lieu en 2024 », alors même qu’en Mauritanie, « BP a entamé des études sur sa découverte de gaz offshore de BirAllah ».

Le champ gazier Yakaar Teranga est un projet national sénégalais « Gas to Power » situé sur le bloc de Cayar Offshore Profond et dont le potentiel pourrait aider le pays à sécuriser l’énergie du Sénégal pour les décennies à venir.

Aussi malgré un contexte international jugé difficile avec la crise de Covid-19, ajouté à « une hostilité occidentale croissante à l’égard des hydrocarbures et une baisse de 33 milliards USD des dépenses d’investissement dans les projets africains, le Sénégal et la Mauritanie montent rapidement dans le monde du gaz naturel – et cette trajectoire doit beaucoup à leur coopération mutuelle ainsi qu’à l’environnement favorable qu’ils ont créé pour les compagnies pétrolières internationales (CPI) ».  

« En fait, écrit Ayuk NJ, en 2018, le Sénégal a rejoint la liste des cinq pays les plus réformateurs d’Afrique subsaharienne, ce qui signifie qu’ils ont fait des progrès considérables pour améliorer le climat des affaires et accroître leur attractivité pour les investisseurs. Pour ne pas être en reste, la Mauritanie arrive à la 10e place de la liste des pays les plus réformateurs au monde ». 

Il note que parmi les réformes à mettre au crédit des deux pays, le Sénégal et la Mauritanie « se sont attaqués aux principales menaces qui pèsent sur les investissements étrangers, notamment les taxes élevées et les limites de recouvrement des coûts ».

Il précise qu’à la faveur de ces incitations favorables aux investisseurs pour les projets récents, les taux d’imposition sont faibles, il n’y a pas de redevances, et la part gouvernementale des bénéfices pétroliers – c’est-à-dire le montant de la production, après déduction de la production affectée aux coûts et aux dépenses, qui sera divisé entre les parties participantes et le gouvernement hôte en vertu du contrat de partage de la production – est plafonnée à 42 % pour Tortue et à 58 % pour Yakaar-Teranga.

« Tout aussi important, leurs limites de recouvrement des coûts montrent clairement que le Sénégal et la Mauritanie souhaitent entretenir des relations chaleureuses avec les compagnies pétrolières internationales sur le long terme, et pas seulement lors des premières étapes de l’investissement étranger », soutient le président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie. 

« Avec une limite de recouvrement des coûts allant jusqu’à 75 %, indique-t-il, ils suppriment une grande partie des inquiétudes et des incertitudes inhérentes aux investissements étrangers », en comparaison par exemple avec « la limite de recouvrement des coûts dans le champ gazier offshore géant de l’Égypte, qui tombe à 20 % 11 ans après le démarrage ».

  Dakar et Nouackchott invités à « clarifier systématiquement les autres politiques »

« En bref, constate-t-il, la Mauritanie et le Sénégal ont des politiques fiscales parmi les plus favorables aux opérateurs sur le continent, ce qui ne manquera pas d’attirer des investissements supplémentaires. Seuls le Mozambique, l’Afrique du Sud et le Ghana offrent actuellement de meilleures conditions, mais ce contraste ne compromet en rien la voie du succès du Sénégal et de la Mauritanie ». 

S’y ajoute que la stabilité politique constitue « un avantage pour le Sénégal et la Mauritanie. Si les compagnies pétrolières internationales ont souvent réussi à persévérer dans des nations instables, les investissements souffrent inévitablement des retombées politiques », fait-il valoir.

« Après avoir toléré pendant des décennies des environnements aussi violents au nom de la richesse des ressources, les compagnies pétrolières internationales se tourneront inévitablement vers le Sénégal, qui combine de manière efficace d’énormes réserves et un environnement pacifique », prédit-il.

Le président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie insiste toutefois sur la nécessité pour les deux pays de « mettre à jour et clarifier systématiquement leurs autres politiques, telles que les lois sur le contenu local ». 

« Si le Sénégal a récemment révisé ses politiques, les mécanismes d’application restent quelque peu vagues. La Mauritanie, pour sa part, n’a pas revu les siennes depuis près d’une décennie », fait-il savoir.

Il estime que les deux pays « ont une occasion unique de façonner ces politiques de manière à continuer à accueillir les CIO, à maintenir la compétitivité de leurs industries et à poursuivre sur la voie de l’indépendance énergétique ».

La Chambre africaine de l’énergie (CAE), dont le siège social se trouve à Johannesburg, en Afrique du Sud, se veut « la voix du secteur de l’énergie en Afrique ». 

Elle réunit « des intervenants clés », autour d’un « réseau solide animé par des intérêts communs », dans le but d’aider les entreprises autochtones à croître, de favoriser la collaboration entre les entreprises et le gouvernement et d’encourager les entités internationales à faire affaire en Afrique.

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