L’ancien gouverneur de la région de Ziguinchor, le général de brigade Amadou Abdoulaye Dieng, a confié, hier à la presse, que l’idée ne lui trotte pas dans la tête qu’il puisse jouer un rôle central dans le règlement du conflit au sud du pays, en devenant une sorte de «Monsieur Casamance».
«La fonction de «Monsieur Casamance» revêt un caractère politique. (…) Ce n’est pas notre travail, je ne me vois pas dans ce rôle. Ce que nous pouvons, c’est conseiller les jeunes et les encourager», a expliqué le général Dieng interpelé à ce sujet, peu après avoir reçu hier au camp Dial Diop aux côtés de 30 récipiendaires la médaille d’honneur de l’Armée de terre.
Pour l’ancien commandant de la Zone militaire n°5, d’autres personnalités sont mieux placées que lui pour s’occuper du dossier de la Casamance.
Selon lui, lorsque la situation est redevenue tendue en Casamance, certains parmi les anciens gradés de l’Armée sont montés au créneau pour indiquer la voie à suivre. «Nous pensons qu’on a été entendus et que l’autorité de l’Etat a été restaurée», a-t-il déclaré.
Revenant sur la période durant laquelle il a exercé les fonctions de gouverneur militaire de Ziguinchor (début des années 90), Amadou Abdoulaye Dieng a souligné que, «ça a été un moment intéressant et palpitant».
«J’étais en fin de carrière. J’ai été choisi pour rétablir l’ordre et l’autorité de l’Etat. Ca a été difficile au début, mais avec la participation des uns et des autres et la bonne volonté des populations, nous avons réussi à rétablir la sécurité», a-t-il rappelé.
D’après le général Dieng, avec l’insécurité qui régnait à l’époque, «il fallait que les populations retrouvent la confiance». Il s’agissait, a-t-il souligné, de «faire en sorte que les écoles soient rouvertes» et que «les populations puissent vaquer à leurs occupations». «On a pu faire ce qu’on a pu», a-t-il indiqué.
Si les actions engagées ont pu ramener le calme, le général Amadou Abdoulaye Dieng regrette cependant qu’il n’y ait pas de suivi par la suite, de façon à mettre fin définitivement au conflit.
La Casamance, région naturelle située au sud du Sénégal, est, depuis près de trente ans, en proie à un conflit armé lié à la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc).
Aps
GENERAL AMADOU ABDOULAYE DIENG : «Je ne me vois pas dans un rôle de “Monsieur Casamance”»
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