Général Moussa Fall: Plus jamais ça ! (Par Adama Gaye*)

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Les services sécuritaires et judiciaires ont trahi la nation…

Son faciès renvoie à un joli minois; on le prendrait pour un chaton inoffensif au premier abord mais, sitôt le vernis enlevé, c’est, plus que d’un chien enragé, la projection d’un tigre déchaîné, déterminé à écraser, terroriser, tuer, voire bouffer du citoyen

Telle est l’image hideuse, dévoyée, bête et méchante, loin de la centralité de l’humain que l’on enseigne dans les écoles de sécurité, que donne, jusqu’à devenir une terrifiante légende, le Général Moussa Fall.

Ci-devant Chef suprême de notre gendarmerie, nul ne doute plus qu’on peut désormais le considérer comme l’incarnation du mal, des dérives et de la faillite, des forces de défense et de sécurité du Sénégal, durant cette peu glorieuse période d’où, réduits en zombies, nous sortons. Quand le peuple vivait la peur au ventre, ayant perdu la plus petite confiance en ces forces pourtant payees avec ses propres deniers pour le proteger.

Elles ont trahi leurs missions régaliennes pour se muer en pilier d’une dictature sombre et sanglante, sale, qui avait presque fini d’achever la démocratie et la bonne gouvernance dans ce pays, après avoir mis fin à l’irenie, cette paix perpétuelle, presque Kantienne, qui était le label de notre pays…

Les images défilent en boucle. Repoussantes Froides. Inhumaines. Ses cerberes, lâchés dans la nature, n’avaient qu’un mandat, celui de traquer arithmetiquement le plus grand nombre possible de personnes dans une logique macabre.

Les unes jetées dans des fourgons, les autres déversées dans des cachots de fortunes ou vers ceux où, les yeux fermés, sans recul, en envoyaient des juges sans foi ni loi ni respect des règles de la justice tandis que, les moins chanceuses, tels les jeunes Cheikh Wade et Adja Diallo, recevaient une balle mortelle sur leurs tempes, quand, plus féroces encore, il y en avait qui se voyaient embarquées à bord de récifs ou bateaux pour être jetées au fond du ventre de l’océan Atlantique pour servi de festin a des requins ravis d’une telle aubaine.

J’ai étudié, dans ma vie, les questions de paix, défense et sécurité, mais de cette utilisation dévoyée de nos forces dites de sécurité, sous les ordres directs et impératifs de Macky Sall, s’écartant de la définition de Max Weber sur ce monopole de la violence légitime d’Etat, on peut dire, sans risque d’être démenti, qu’elle est ce que l’histoire retiendra de plus dégueulasse dans la mal-gouvernance dont les résultats du scrutin présidentiel de dimanche 24 mars viennent de nous tirer. Elle est pire que les pillages de l’économie Sénégalaise ou le démantèlement de sa démocratie.

Quand il fut mon professeur à l’université du Maryland, aux Usa, l’amiral Stansfield Turner, un ancien directeur général de la CIA, sous Jimmy Carter, m’avait fait découvrir l’importance primordiale du rôle de ses agents dans la puissance américaine. « La Cia compte le plus grand nombre de titulaires de Phd », aimait-il à rappeler lorsque dans notre classe gauchisante nous nous amusons à vouloir présenter l’institution basée à Langhley, près de Washington DC, comme un repaire de ripoux.

Depuis lors, j’ai en tête que les forces de défense et de sécurité, par leur contribution au développement national, sont des auxiliaires essentiels dans tout processus qui y est consacré.

Construire des routes, des ponts, des chemins de fer, assurer la quiétude de leurs compatriotes, aider au déploiement dinfrastructures fondamentake est l’une de leurs nombreuses tâches en societe. Il y a mieux: elles doivent aveiller à ce que ce bien public, pré-requis à tout progrès national, que sont la défense et la sécurité, soit une réalité.

Alliées et non ennemies, elles n’ont pas vocation à se poser en repoussoir. Bien au contraire. Il suffit d’évoquer la douceur des Bobbies, ces policiers Britanniques, dans leurs tenues d’un rouge écarlates surplombent d’une perruque noire, sous forme d’un casque, que l’on voit déambuler dans les rues de leurs pays. Quel touriste perdu sur place n’a-t-il eu le réflexe instinctuel d’aller vers eux pour se tirer d’affaire? Dans l’accomplissement ferme de leur travail, la bienveillance envers les populations les grandit. Même si nul n’est dupe: ils ont aussi une capacité de coercition, confirmant l’adage selon lequel la carotte et le bâton allaient de pair.

Quand je me suis inscris en Master 2 du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds), mes oreilles furent ravies d’entendre qu’en une ère d’asymétrie dans les défis sécuritaires, exprimée notamment par le surgissement d’un terrorisme sur fond d’extrémisme autant religieux que de trafics soit de la drogue ou de l’argent sale, la prise en charge de la sécurité humaine, comme recommandée par kes Canadiens, promoteurs de cette école, était la meilleure voie à suivre.

Il en decoulait un appel pressant et constant à former une alliance pieuse entre les tenants d’un fusil intelligent et les citoyens.

C’est, en réalité, le concept d’une armée, d’une sécurité, d’une défense, au service, et de mèche, avec la nation, que cette institution, créée pour se positionner dans la réponse à fournir face aux nouveaux défis transversaux et transnationaux, se devait de populariser dans la société Sénégalaise.

Hélas, il est connu que les discours non traduits en actions conséquentes ne sont rien d’autres que du verbiage. Quand ils sont trahis, c’est encore plus graves…

Or, c’est ce que, le Général Moussa Fall, de la gendarmerie, mais aussi ses pairs de la police nationale et le Chef d’Etat-Major de l’Armée, le Général Mbaye Cisse, ont fait, soutenus par tous les gradés de la nation, en appliquant les consignes criminelles données, au mépris de leurs devoirs de les récuser, par un Macky Sall auquel ils ont semblé être plus loyaux qu’à leurs serments de servir la nation, de protéger le peuple, de défendre les valeurs qui nous unissent.

Ils ont été des traitres. Jusqu’à saffucher avec le Gigolo, Thierno Ndom Ba, comme des hyènes, pour participer au partage des depouilles des trafics d’armes, vaste criminalité financière qu’ils ont couverte par leur silence…

Au lieu de prouver qu’ils préféraient être tués et non deshonorés, ils ont lâchement accepté la présence illegale, en leur milieu, d’escadrons de la mort; exécuté sans trembler les ordres de tueries qu’un Macky Sall, pire que les sanguinaires jamais connus sous les cieux africains ont osées; et, illégalement, n’ont pas bronché quand on leur a demandé d’aller cueillir, en des heures indues, sans mandat légal des citoyens, comme ce fut mon.cas, n’ayant commis que le tort d’exercer leurs prérogatives démocratiques.

Général Moussa Fall restera, dans l’histoire, comme un Edgar Hoover le fut au FBI, dans l’immédiat après deuxième guerre mondiale aux cotes du Sénateur McCarthy au nom d’une lutte contre les communistes aux Usa transformée en traque des mal-pensants.

La plupart des exécuteurs de basses besognes, zélés serviteurs de régimes democraticides, comme Ratko Mladic, le fut dans les Balkans, ont fini derrière les barreaux des tribunaux internationaux ou spéciaux.

S’imaginer que ce qui s’est passé en ces longues nuits et années où l’Etat a tué tout ce qui s’opposait à la résistible mise en œuvre de l’effacement d’une vieille démocratie et de ses libertés, c’est s’assurer que le renouveau, la renaissance, le retour d’un espoir pour lesquels le peuple Sénégalais a magistralement voté ce dimanche aura été vain.

Plus jamais donc ça! De ces forces de sécurité, de justice, fonctionnaires ou dirigeants politiques, accoudés sur la puissance publique pour transformer, cyniquement, le peuple en gibier, dans ce qui n’est rien d’autre qu’une gestion ou un projet que ne renieraient pas les plus crapuleuses mafias.

L’Etat Sénégalais devra être réinventé ou ne sera plus…

Adama Gaye* diplômé Major de la 1ère Promotion du Centre des Hautes Études de Défense et Sécurité (Cheds) est un exilé politique Sénégalais.

PS: Je rentre d’exil au plus tard le 4 Avril.-inchallah ! La date précise sera confirmée moins pour jouer les héros puisque c’est le peuple qui est le vainqueur mais pour mettre en garde les restes en débandade de l’état mafieux…

4 Commentaires

  1. Mon grand, je vous suis depuis des annees mais je n’ai jamais su que vous faisiez partie de cette longue liste d’exiles politiques. Du courage mon grand. Comme dit l’adage, plus l’arbre est plus il attire de mouches. Allah est avec les patients.Concernant la situation du pays, j’ai votè pour Diomaye mais avant d’adherer a son projet, je me reserve le droit d’attendre le traitement que recevront ces traitres y compris Macky Sall et sa famille. On verra si justice Sera faite ou si Diomaye va continuer cette tradition malveillante de maslaa qui a gangrainè le Senegal depuis belles lurettes.

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