Le Sénégal est dans les dispositions requises pour faire face à toute menace sur le plan sécuritaire. L’assurance est du ministre des Forces Armées, Augustin Tine et de son collègue de l’intérieur, le Général Pathé Seck qui répondaient hier, mardi 4 juin, à des interpellations orales des députés relatives aux « récents développements de la situation au Mali » et à «la sécurité des citoyens et de leurs biens».
«Le Sénégal est prêt à faire face à toute menace terroriste. C’est par ces mots que le ministre des Forces Armées a tenu à rassurer hier, mardi, les députés de l’Assemble nationale. Invité à l’hémicycle pour répondre à une question orale relative aux récents développements de la situation au Mali, formulée par le député Mamadou Diop « Decroix » (opposition), Augustin Tine a demandé aux « élus du peuple » d’avoir l’esprit tranquille. «L’Etat a pris toutes les dispositions pour faire face à toute menace venant de ces groupes terroristes», a-t-il fait savoir. Faut-il le rappeler : ce débat intervient dans un contexte régional marqué d’une part par la menace proférée par les groupes djihadistes actifs au nord du Mali. Ces groupes avaient promis des frappes terroristes contre tout pays intervenant aux côtés de l’armée malienne, dans le cadre de l’opération de libération des territoires tombés entre les mains de ces groupes terroristes. L’autre fait marquant le contexte du débat est la récente attaque opérée, en territoire nigérien, dans les installations de la multinationale française Areva, une attaque revendiquée par les Djihadistes en signe de représailles contre l’intervention de l’Etat du Niger au Mali.
Bien que la menace soit réelle dans nos frontières, un risque de frappe terroriste dans notre pays, à l’exemple de ce qui s’est passé au Niger n’est pas à l’ordre du jour au Sénégal, si l’on en croit le ministre des Forces Armées. Pour Augustin Tine, les forces armées sénégalaises sont en alerte dans tous les cantonnements du pays mais également dans tous les points sensibles du pays dont il préfère cependant taire l’identification pour des raisons de sécurité. «Le territoire sénégalais et l’ensemble de ses points sensibles sont préparés à faire face aux menaces des groupes terroristes », a dit avec force et conviction le ministre. Une manière de rassurer aussi bien les députés que les citoyens sénégalais qui craignaient un risque de représailles ou une quelconque action violente des groupes djihadistes dans notre pays.
LA POLICE PRETE POUR TOUT, SELON LE GENERAL SECK
A la suite du ministre des Forces Armées, le Général Pathé Seck a apporté lui aussi des éléments de réponse à la question orale du député Djibo Leïti Kâ, relative à «la sécurité des citoyens et de leurs biens». Sur ce plan, le ministre de l’Intérieur s’est voulu rassurant tout comme son collègue des Forces Armées. «L’Etat ne faillira pas à sa mission régalienne qui est d’assurer la sécurité des personnes et des biens», a-t-il soutenu. Interpellé par ailleurs sur les problèmes d’insécurité constatés dans certaines zones, le Général Seck a assuré que cette situation sera bientôt un vieux souvenir pour les populations.
De son avis, les forces de sécurité sont en passe d’en finir avec tous les fauteurs de trouble, grâce à la nouvelle stratégie de prévention et de maintien de l’ordre. Laquelle est basée sur une présence effective, une action permanente et un maillage du territoire par les forces de sécurité. Par ailleurs, a fait remarquer le Général Pathé Seck, le recrutement de 1000 nouveaux agents de la police permettra de rendre effective cette stratégie.
Dans la foulée, le ministre a fait état des actions quotidiennes que les forces de sécurité mènent dans certaines zones pour assurer la sécurité des populations. Ces actions tournent, selon lui, autour de l’«Opération Suxali Kolutee» qui est menée dans les zones urbaines et périurbaines par les forces de sécurité pour sécuriser les populations à travers une présence permanente. Le Général Seck a également fait mention de l’ »Opération panther», menée par la police pour lutter contre le phénomène nouveau des vols au moyen de scooters et des vols avec violence, ainsi que du plan «Karanga» exécuté conjointement par les éléments de la police et de la gendarmerie nationale. Cette opération vise à faire face à la menace terroriste sur l’ensemble du territoire national.
«Les soldats sénégalais sont bien traités au Mali»
En marge du débat, les « élus du peuple » ont aussi interpelé Augustin Tine sur les conditions d’existence des « Jambars » au Mali, ce pays frère. Sur ce plan-là encore, le ministre des Forces Armées a tenu à rassurer son auditoire. «Les soldats sénégalais sont bien traités et ils se portent bien au Mali», a-t-il martelé. Avant de souligner cependant que les conditions climatiques ne sont pas en faveur du contingent sénégalais. «Les difficultés sont inhérentes au terrain. Mais nos soldats sont préparés à ce genre de situation», a-t-il ajouté.
70.000 INTERPELLATIONS ET UNE BAISSE DE 1, 84% DES CAS DE VIOLENCE, EN 2012
Le Général Seck est également revenu sur quelques statistiques liées à l’action de ses hommes, dans le cadre de la sécurisation des personnes et des biens. De son avis, les cas de vol avec violence ont diminué de 1,84% par rapport en 2011. Cette baisse est consécutive aux actions des unités de police qui ont interpellé plus de 70.000 individus parmi lesquels 590 étrangers pour diverses infractions, contre un peu plus de 61.000 individus en 2011. Cette action de la Police n’a pas épargné les groupes organisés en bandes, puisque le ministre de l’intérieur indique «que 295 bandes spécialisées dans les vols à main armée avec violence ont été démantelées et 113 bandes autres spécialisées en cambriolage, ainsi que 54 bandes spécialisées en meurtre, 28 en vols de véhicules alors que 321 pour atteinte aux meurtres ont été également démantelées dans le courant de l’année 2012.
Au vu de ce résultat, le Général Seck a estimé que la pression a changé de camp au Sénégal. De son avis, les délinquants ne dorment plus aujourd’hui, car ils savent que les forces de sécurités vont les traquer partout pour les mettre à la disposition de la justice. D’ailleurs, il a fait savoir que, parmi les individus interpellés, 12.700 dont 400 étrangers ont été déférées au parquet.