Le préfet de la police de Paris, Michel Delpuech, craint une radicalisation “plus affirmée” des “Gilets jaunes”, lors d’une nouvelle journée de manifestations samedi dans la capitale. “Nous nous préparons à une situation où, à la fois le volume de participants pourrait être supérieur mais encore la radicalité de leurs comportements pourrait être encore plus affirmé”, a-t-il dit sur CNews. “Nous observons semaine après semaine une dérive vers des comportements plus violents, des comportements qui visent les institutions, des comportements qui visent les forces de l’ordre”, a-t-il ajouté.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, qui a annoncé lundi un durcissement de la loi à l’encontre des casseurs en réponse aux violences ponctuant les défilés des “Gilets jaunes”, a prévu de déployer 80.000 policiers et gendarmes sur tout le territoire samedi, dont 5.000 à Paris. Aucune manifestation n’a été déclarée à Paris pour le 12 décembre, à part quelques petits rassemblements “représentant des groupes peut-être d’une trentaine de personnes”, a précisé Michel Delpuech.
Il a dit craindre des actions visant les quartiers du palais présidentiel de l’Elysée, de l’Assemblée nationale, des ministères et des Champs-Elysées. “Il faut être partout et l’idée c’est de quadriller le terrain (…), être mobile, être réactif, interpeller très vite dès que des dérapages se produisent”, a-t-il expliqué. Quatorze véhicules blindés à roues de la gendarmerie seront aussi mobilisés dans la capitale, où une cinquantaine de “détachements d’intervention rapide” se concentreront sur les interpellations.
Des consignes ont été envoyées pour que les engins de chantier ou les barrières de chantier soient retirés des rues et que les voitures soient garées dans des parkings. C’est avec un engin de chantier que des “Gilets jaunes” ont défoncé samedi dernier le portail de l’hôtel particulier qui héberge les bureaux du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Un filtrage sera par ailleurs organisé en amont pour empêcher les casseurs de rejoindre la capitale, a encore expliqué le préfet de police.
Des contrôles auront ainsi lieu aux péages autoroutiers, dans les gares de départ vers Paris, dans les rames de la SNCF, du RER et du métro, pour détecter les personnes détenant des armes par destination. La journée de manifestations de samedi dernier, la huitième depuis mi-novembre, a été également marquée, notamment, par l’attaque de la mairie de Rennes et du tribunal de grande instance de Perpignan, ainsi que par l’agression de deux gendarmes mobiles par un ex-boxeur professionnel, Christophe Dettinger, à Paris.
Caroline Pailliez, édité par Emmanuel Jarry
Reuters