Depuis plusieurs semaines qu’ils sont en mouvement d’humeur, les autorités étatiques semblent adopter l’omerta. Ils sont passés à la vitesse supérieure en décrétant un mot d’ordre de cent quarante quatre heures. Les médecins internes ne reculent devant rien car même les urgences ne sont pas respectées. Ils sont conscients de la morale mais que faire devant une situation qui n’est pas des meilleures. Ainsi, comptent ils aller jusqu’au bout pour obtenir gain de cause.
A l’hôpital Aristide le Dantec où se trouvent la majeure partie des médecins internes la grève des médecins internes est totale sans respect des urgences car selon cet ancien interne « les Ces qui sont en spécialisation sont là, ils peuvent assurer les urgences et opérer ». C’est dans leur stratégie de lutte car depuis 24 jours qu’ils sont en grève ils revendiquent trois points dont « le relèvement du plateau technique au niveau pour prendre correctement les populations malades et en intégralité dans les hôpitaux, le statut de leur corporation et leur recrutement automatique au niveau de la fonction publique soit comme assistant au niveau de l’Université, soit comme médecin praticien des hôpitaux au niveau des hôpitaux nationaux et régionaux ou tout simplement etre affecté au niveau des hôpitaux pour occuper des postes de médecin chef de spécialité » a dit le porte parole du mouvement, le docteur Ibrahima Ka.
Dantec très sollicité…
Dantec étant l’un des hôpitaux les plus sollicités de la region de Dakar, les malades viennent de partout pour se faire soigner. Les internes en sont conscients. Les accompagnants sont assis dans la cours en attendant de voir celui qui doit s’occuper de leur malade. Ils sont sollicités même en grève. Une accompagnante qui a reconnu l’un d’eux s’avance vers lui presque en courrant pour demander des indications. Malheureusement pour elle c’est « madame allez voir dans la salle en bas je ne suis pas de service » qu’on lui sert comme réponse.
…mais, ils ne veulent pas sacrifier les générations futures
Le docteur Ka précise que leur seule raison d’etre est de pouvoir prendre en charge correctement les populations malades. « Si on va jusqu’à partir en grève pour réclamer entre autres de bonnes conditions de travail je pense que, au finish quand la grève sera terminée et qu’on aura un bon plateau technique adéquat, on serait mieux à l’aise pour prendre ne charge les malades correctement. C’est mieux que de vouloir prendre en charge les malades alors qu’on n’a pas tout le matériel qu’il faut, toute l’expertise » a-t-il ajouté. La prise ne charge des malades requiert une certaine expertise avec un plateau technique qui répond aux normes ce qui n’est pas le cas selon les internes trouvés dans leur salle à manger plus connue sous le nom de popote. Malgré leur rencontre avec les autorités étatiques, les médecins semblent etre déçus c’est pourquoi ils comptent aller jusqu’au bout pour obtenir gain de cause et « ne pas sacrifier les générations futures » a confié Dr Ka.
C’est quoi un médecin interne ?
Selon cet ancien interne trouvé à la popote, pour pretendre à l’internat, il faut etre titulaire du baccalauréat série S1 ou S2, « etre parmi les meilleurs et les plus jeunes ». C’est à partir de ce moment que commencent les études médicales qui durent entre 07 et 08 années. A partir de la cinquième année, ils ont la possibilité de faire le concours d’internat qui est « un concours d’excellence » a-t-il ajouté.
Pour cet interne, il fut un temps où les internes étaient directement recrutés dans la fonction publique. Un autre assis à coté de lui poursuit que certes leur rôle est de soigner mais, « comment on peut soigner si on n’a pas la paix sociale » s’est t il interrogé. Selon eux, le pays manque de bonne politique de santé car « ceux qui sont dans les ministères et prennent les décisions pour eux ne sont pas allés très loin dans leurs études ». Ils fustigent l’attitude des autorités et soulignent que « ce pays est dirigé par des médiocres et les médiocres ont la haine de l’excellence ».
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