Après 3 ans d’absence de la scène musicale, le groupe Safary refait surface avec un single intitulé ‘’Fat Ndiaye Coumba Anta’’. Et c’est lors du tournage de la vidéo de cette chanson que les deux Khadidja et Deffa Sow ont accordé un entretien à EnQuête. Un prétexte pour les Queens sénégalaises de la pop de revenir sur leur divorce d’avec Gelongal et présenter leur nouveau label ‘’Savane’’ ainsi que leur prochain album qui sera sur le marché en début 2017.
Vous êtes restés longtemps sans production. Qu’est-ce qui explique ce long silence du groupe Safary?
Actuellement, nous sommes en studio pour un nouvel album qu’on mettra sur le marché d’ici avril 2017. Cela nous a pris beaucoup de temps. On était dans un label, maintenant on se lance dans une autoproduction. Donc, il nous fallait refaire le temps de retourner en studio et préparer de nouvelles choses.
On vous appelle les ‘’Queens sénégalaises de la pop’’. Est-ce que vous vous identifiez à ce nom ?
Oui, c’est en adéquation avec les perspectives et ambitions qu’on a. Cela répond également à nos aspirations artistiques. Disons que Safary a toujours une pensée pour la femme, sa protection, sa défense et surtout l’amour qu’on doit lui vouer. Safary est là pour dire que toutes les femmes sont des reines comme l’a chanté notre tonton et grande vedette mondiale, Ismaëla Lô qu’on salue très respectueusement.
Pourquoi le label Gelongal ne vous produit plus ?
Actuellement, Safary se lance dans la production. Mais les membres de Gelongal restent nos frères et cela ne va jamais changer. C’est grâce à eux qu’on est arrivée sur le marché musical et on a travaillé avec eux pendant un bon moment. Maintenant, on a tracé notre chemin et on essaye d’aller vers de nouvelles choses, partir à l’aventure à trois.
Qu’est-ce qui n’a pas réellement marché entre vous et Gelongal ?
Rien ne s’est passé entre nous encore une fois. Ce sont nos frères et amis. C’est juste qu’on arrive à des moments où on a envie d’aller vers de nouveaux horizons.
Parlez-nous un peu de votre label, dénommé ‘’Savane’’, que vous venez de mettre en place
On y travaille. On y est, même si ce n’était pas évident au départ parce que ce n’est pas un label de renom. On essaye de lancer notre propre structure. Il faut savoir que cette autoproduction est couverte par une autre structure qu’on a nous-mêmes mise en place, qui s’appelle ‘’Savane’’. C’est cette dernière qui nous produit. Depuis notre départ de Gelongal, on a préféré structurer ce label qui renferme beaucoup de projets. On prévoit aussi à l’avenir de produire d’autres personnes.
Pourquoi avez-vous senti le besoin de vous autoproduire ?
Il arrive des moments où on a envie d’aller vers de nouvelles choses, scruter d’autres horizons. En plus, Safary a beaucoup d’ambitions. Et en tant que groupe de femmes, il est devenu une référence pour de nombreuses dames. Donc, on essaye de donner un bon message et motiver toutes les femmes à aller toutes seules. Leur faire comprendre que quand on croit en quelque chose, il faut foncer et ne rien lâcher.
Changer de producteur ne signifie-t-il pas pour vous changer de style musical ?
Pas forcément ! Parce qu’on est venue avec notre style et c’est un répertoire qu’on a proposé dans ce label. Aujourd’hui, on est dans de nouvelles choses. En plus, on est des artistes et cela demande plus de créativité. C’est avec le temps qu’on y arrive mais on reste toujours fidèles à notre style. Mais on continue de chercher et de créer. On ne change pas de direction car c’est un style qui nous est propre, depuis 2007. C’était avant Gelongal. On est venues avec ce que nous avons, eux, ils ont mis leur contribution et cela a marché.
Pouvez-vous nous faire un bilan de la promotion de votre dernier album ‘’Inata’’ ?
Inata, c’est l’album qui a fait découvrir au grand public Safary. Un album riche en couleurs et qui a beaucoup marché au Sénégal et à l’international. On a eu beaucoup de retours concernant cet album. Il a fait son chemin depuis 3 ans qu’on l’a sorti. Maintenant, on est sur un autre produit, espérant que ça va dépasser le succès de ‘’Inata’’.
Est-ce que vous pouvez donner des détails sur votre prochain album ?
C’est un album qui sera dans le registre où l’on connaît Safary. C’est-à-dire une musique africaine et hip-hop. L’afro pop, c’est notre style. On fait une musique moderne qu’on a l’habitude de jouer dans les pays occidentaux mais on essaye d’y rajouter toujours cette coloration qui rappelle l’Afrique. On ne change pas de style et Safary ose. On a osé de nouvelles choses, de nouveaux instruments, toujours dans l’esprit d’imposer notre style et de faire plaisir à tout le monde.
Quels sont les thèmes développés dans cet album ?
Pour les thèmes, on ne peut pas en dire beaucoup pour le moment. On attend juste que l’album soit disponible. Tout ce que je peux vous dire est que c’est un album très varié et très riche en couleurs. En 2017, avec Safary qui revient sur le marché, c’est juste des nouveautés ; on va vous faire voyager. Safary va vous faire plaisir. Et à travers nous, le Sénégal va oublier ses soucis. C’est un défi.
Pour montrer que vous êtes à nouveau sur le marché, vous avez servi à votre public le single ‘’Fat Ndiaye Coumba Anta’’. Pouvez-vous revenir sur le contenu de cette chanson?
Il est vrai qu’on a baptisé ce single ‘’Fat Ndiaye Coumba Anta’’ et il est sorti depuis le 21 décembre passé. ‘’Fat Ndiaye Coumba Anta’’ est une femme sénégalaise qui travaille sans arrêt et sans pour autant penser à se faire plaisir. Sur ce morceau, on a voulu rendre hommage à toutes ces femmes qui travaillent sans relâche et qui n’ont pas un moment pour s’ouvrir. A la base, c’est une chanson de fête. On dit que c’est le week-end, on a envie de nous lâcher et ‘’Fat Ndiaye Coumba Anta’’ illustre toutes les femmes qui se lèvent et qui ont un quotidien pesant, compliqué et difficile. C’est une sorte d’hommage à ces femmes qu’on a envie de valoriser à travers cette chanson, histoire de faire baisser un peu la pression. On a eu un bon retour de nos fans qui nous attendaient parce que cela faisait un moment quand même qu’on n’a pas été visibles.
Est-ce que ce n’est pas le fait de ne plus travailler avec Gelongal qui a créé cette absence ?
Non, pas forcément ! Il faut dire que notre séparation avec Gelongal ne date pas de très longtemps. Mais l’aventure continue, on ne lâche pas. On continue de se faire plaisir car pour nous, la musique, c’est une passion.
Actuellement, quels sont les projets de Safary ?
Il faut dire que ce single annonce notre album qui va sortir bientôt. Et c’est un de nos projets qui nous tient à cœur et pour l’instant, on est concentrées dessus en studio. On est aussi sur la scène avec un orchestre, avec des programmes à venir et on verra plein de choses. Safary se lâche et va vous faire régaler. Faire le tour du monde, nous imposer à travers le monde, gagner le Grammy, que les Africains soient fiers de nous, c’est notre ambition ultime et faire partie demain de ces gens qui vont contribuer à l’évolution de la musique sénégalaise.
On voit de nos jours que beaucoup de groupes finissent par se séparer après un succès. Qu’est-ce qui fait que vous êtes toujours ensemble ?
Ce n’est pas quelque chose qu’on force. C’est juste de l’amour vrai, la sincérité. Il n’y a pas à chercher de gauche à droite ce qui maintient le groupe Safary. Mis à part qu’on est un groupe de filles, c’est qu’on est des sœurs. On n’est pas du même sang, mais c’est au-delà de la musique et de beaucoup d’autres choses. C’est juste de l’amour, du respect, de la confiance. Il n’y a pas de secret.
Interview réalisé