La police bissau guinéenne a lancé un appel à témoin après l’évasion dimanche dernier d’un prisonnier de nationalité cap-verdienne jugé « très dangereux et probablement armé » selon le communiqué de la direction de la police judiciaire qui nous est parvenu.
« Nilton César Texeira Barbosa, de nationalité cap-verdien, très dangereux et probablement armé s’est évadé des locaux de la police judiciaire où il était incarcéré depuis le 10 février 2010.Si vous avez une information le concernant, informez vite la police » peut-on lire dans le communiqué.
La police ne donne cependant aucune indication sur l’aspect physique du fugitif.
Le parquet a saisi les autorités militaires au niveau des postes de frontière et deux vedettes ont été mises à contribution pour effectuer les recherches dans les îles au larges de Bissau.
Nilton est entré à Bissau le 05 février dernier par avion, muni d’un sauf-conduit en cour de validité, en provenance de Praia (Cap-vert) selon les services de migration et frontières à l’aéroport de Bissau. Il a posé ses valises à l’hotel TAMAR, au centre de la capitale bissau guinéenne. Sur sa fiche d’identification, il a marqué profession: Officier de Interpol.
Notre « officier » bien installé, est sorti le soir pour une randonnée nocture, vers Bairro Ajuda, point de rencontre des noctambules.
C’est au cour d’un contrôle de routine que l’armée l’a arrêté. Des fouilles dans la voiture à bord de laquelle il circulait ont permis de découvrir, 03 pistolets de marque glock équipés de silencieux et des munitions.
Interrogé par les enquêteurs, il avoua que les armes appartenaient à un commerçant libanais de la place. Celui-ci a été interpelé le lendemain. Il s’est trouvé que le libanais en question, avait demandé et obtenu des autorités guinéennes une autorisation d’importation d’armes à feu de Dubaï. Mais pour quelle fin ? mystère. Toujours est-il qu’il a été libéré quelques jours après son arrestation, « faute de preuves » selon le parquet.
Nilton, lui n’a pas eu la même chance. Il a été détenu dans une prison vétuste de la police judiciaire. Entre-temps une enquête a été ouvert.
Le 01 mai, profitant d’un moment de flottement de l’étau autour de lui, le prisonnier a prit la clé des champs. La police après des recherches infructueuses a lancé un appel à témoin. Son pays d’origine a également été saisi.
Selon une source de la direction de la police judiciaire rapportant une information obtenue du Cap vert, Nilton Barbosa est connu des services de police de l’archipel. Il a été plusieurs fois incarcéré pour falsification de documents, vol avec violence et détention illégale d’armes à feu…
L’évasion de Nilton Barbosa, relance l’épineuse question du manque criant de prisons de haute sécurité en Guinée Bissau, depuis la destruction lors du conflit militaire de 1998 de l’unique centre pénitencier de Bra. Aujourd’hui, seuls quelques prisons, dans un état de dégradation très avancée existent. Dans des cellules surchargées se côtoient des prisonniers de délits commun et les criminels, surveillés par des agents mal préparés et mal payés. Résultat, des évasions de malfrats sont monaie courante.
Faute de coopération entre les structures policières des pays de la sous-région, la porosité des frontières aidant, les bandits évadés de prisons dans un pays voyagent sans encombrement dans un autre.