C’était il y a vingt ans. Le 2 août 1999, les corps de deux jeunes adolescents guinéens étaient retrouvés dans le train d’atterrissage, selon la version officielle, d’un avion Conakry – Bruxelles. Fodé et Yaguine avaient laissé une lettre adressée aux dirigeants européens, une lettre devenue tristement célèbre.
« Messieurs les membres et responsables de l’Europe. Nous sacrifions et nous exposons notre vie, parce qu’on souffre trop en Afrique et qu’on a besoin de vous pour lutter contre la pauvreté ».
Le 2 août 1999, ces mots écrits par deux adolescents guinéens sont retrouvés aux pieds de leurs corps inanimés. Fodé Tounkara, quinze ans, et Yaguine Koïta, quatorze ans, s’étaient engouffrés clandestinement dans le train d’atterrissage d’un avion de la Sabena, l’ancienne compagnie aérienne belge, en direction de Bruxelles.
Leur lettre, émouvante, fut d’abord relayée par la presse belge et puis dans le monde entier. Les jeunes justifiaient leur tentative désespérée d’émigration par la guerre, la maladie, le manque d’éducation et d’enseignement dans leur pays et surtout le désir d’étudier en Europe.
Quinze ans plus tard, en 2015, les Guinéens n’étaient pas dans le top dix des ressortissants étrangers arrivant en Europe. Aujourd’hui, ils représentent la première nationalité en France parmi les mineurs non accompagnés.