C’est désormais officiel, il y aura pour la première fois en Guinée un second tour à l’élection présidentielle pour désigner le Président de la République. Il opposera deux poids lourds du paysage politique national aux talents et tempérament totalement différents.
Il s’agit du candidat de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, connu dans les carcans de l’administration guinéenne depuis sa sortie universitaire. Il a mené toute sa carrière dans le pays en occupant différents postes dont plusieurs départements ministériels et la primature, sous l’ère Lansana Conté.
Il doit officiellement son arrivée en politique au doyen Bâ Mamadou qui n’a pas hésité en 2007 à lui céder la présidence du parti.
L’autre candidat, est l’opposant historique du Général Conté et leader du RPG. Alpha Condé qui a fait ses armes à l’étranger est plus connu pour ses luttes politiques contre les régimes défunts qui l’ont condamné d’abord par contumace (sous Sékou Touré) puis jeté en prison (par Conté en 1998). Sa particularité est son refus d’appartenir à aucun gouvernement dans le passé.
Ce matin, notre reporter a effectué un tour dans les sièges des deux leaders où leurs militants et sympathisants relayaient des messages de soutien.
Tout de même au RPG, quoique la presse n’est pas la bienvenue, la désolation est lisible sur tous les visages et le simple visiteur est taxé facilement de suspect.
La cause, le mauvais score du professeur par rapport à son rival, Cellou Dalein qui a compilé le double et failli faire le plein dès le 1er tour.
Pourtant, Alpha qui a évolué dans un environnement médiatique très favorable depuis toujours, ne savoure pas vaincu.
Au siège de l’UFDG tout comme au domicile de Cellou Dalein Diallo, l’ambiance est plus festive par contre même si certains signes laissent apparaître quelques inquiétudes, notamment celles de voir l’adversaire du jour rallier plus de candidats « malheureux » pour le second tour.
Mais le Président de l’UFDG est confiant « nous allons gagner, même si ça va être difficile, mais nous allons gagner », a t-il lancé, sous un tonnerre d’applaudissements, à ses nombreux militants.
Déjà le défilé des grandes personnalités commence de part et d’autre et l’espoir de nouer plus de contacts et d’alliances avec les autres « perdants », habite chacun des deux camps.
Contrairement, au niveau des autres formations non qualifiées pour le second tour, l’atmosphère est morose même si l’esprit de fair-play est largement dominant. C’est le cas de l’UPR où des militants se sont réunis par petits groupes dès le matin au siège, entraient de discuter des causes de l’échec et de projeter sur d’éventuelle alliance.
Même constat au domicile du Président de l’UFR, Sidya Touré, dont la cour est complètement envahie de militants et de sympathisants. Certains encore sous le choc de l’annonce des résultats qui privent leur candidat de poursuivre sa course, ont du mal à réprimer leurs larmes.
Mais cela fait partie aussi du combat politique, conclut calmement un responsable de l’UFR.
Et l’information la plus partagée au niveau de tous ces partis politiques est l’ampleur de la fraude pendant ce premier tour de ce scrutin. A ce niveau, l’on se demande bien qui est le coupable entre la CENI et les autres acteurs impliqués et surtout que fera la justice pour redorer le blason du pays?
Abdoullah Balde, Aminata.com