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Halte au Président revanchard !

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C’est un truisme de le dire, le Sé­négal va mal. Le maître de céans, Macky Sall, en qui les Sénégalais avaient fondé beaucoup d’espoir en pensant, de bonne foi, qu’il ferait mieux que son mentor et prédécesseur Abdoulaye Wade, a désillusionné tout son monde.
Prônant la rupture mais singeant passablement l’ancien régime, proclamant urbi et orbi une gouvernance sobre et vertueuse mais se faisant tous les jours éclabousser par les fastes et les bling bling, chantant «la patrie avant le parti» mais agissant en réalité comme un chef de clan, l’Apr, Macky Sall a bouclé le 1/5e de son mandat avec un bilan d’étape particulièrement désastreux.
La République sous Macky Sall, c’est la violation permanente des libertés individuelles et collectives. Demandez tout simplement aux étudiants bacheliers non-voyants de Thiès qui, en septembre 2012, ont osé organiser une manifestation pour des préinscriptions à l’étranger. La répression policière brutale qui s’est abattue sur ces pauvres citoyens sénégalais en a heurté plus d’une âme sensible.
Plus récent encore, les élèves du Centre national de formation des techniciens en agriculture et génie rural de Ziguinchor qui ont voulu marcher de la Casamance à Dakar n’ont jamais pu arriver dans la capitale sénégalaise car leur procession a été stoppée à hauteur de Tivaouane-Diacksao où ils ont été sévèrement matés par la soldatesque de Macky Sall.
La République sous Macky Sall, c’est l’Ecole et l’Université sénégalaises à la dérive avec une jeunesse laissée pour compte, sans repères, ni perspectives.
La République sous Macky Sall, c’est le réchauffement du front social avec les syndicats sur pied de guerre et prêts à en découdre avec un Etat qui fait dans le dilatoire face à leurs revendications. Et ce ne sont pas les nominations récentes de patrons de centrales syndicales au Conseil économique, social et environnemental qui vont faire illusion.
C’est connu, les structures syndicales jouissent d’une réelle démocratie interne qui fait que c’est la base qui y est le véritable dépositaire du pouvoir.
La République sous Macky Sall, c’est le Palais présidentiel qui est transformé en officine de l’Apr.
La République sous Macky Sall, c’est le népotisme érigé en mode de gestion des affaires de l’Etat avec l’omniprésence de la dynastie des Sall-Faye qui fait aujourd’hui la pluie et le beau temps au Sénégal.
La République sous Macky Sall, c’est l’acharnement et la chasse aux sorcières avec comme principales victimes les dignitaires de l’ancien régime dont l’actuel chef de l’Etat s’est juré d’avoir la peau pour assouvir son sournois dessein de vengeance, aidé en cela par les cerbères Mimi Touré et le procureur très spécial Alioune Ndao préposés au sale boulot.
La République sous Macky Sall, c’est la traque, non des biens dits mal acquis, mais des héritiers du Président Wade qui a pourtant fait de l’actuel chef de l’Etat ce qu’il est devenu aujourd’hui en guidant ses premiers pas dans la politique et en le nommant à chaque fois aux plus hautes fonctions dans la sphère étatique.
La République sous Macky Sall, c’est la gestion crypto-personnelle de l’Etat avec des querelles de borne fontaine qui voit, par exemple, le chef de l’Etat répondre au coup pour coup et avoir des réactions épidermiques comme cela a été le cas pour le Dr El Hadji Abdourahmane Diouf du parti Rewmi, limogé de son poste de directeur de la Sones, parce que Macky Sall est allergique aux critiques de Idrissa Seck.
La République sous Macky Sall, c’est le manque de vision doublé de populisme mal mesuré (gouvernement de 25 puis de 30 ministres) qui trône au sommet de l’Etat avec un pilotage à vue faisant que douze mois après sa mise à flot, le navire Sénégal tangue dangereusement dans des eaux furieuses, houleuses et tumultueuses. Une situation aggravée par l’incurie et l’incompétence du capitaine qui a le gouvernail et qui s’est révélé incapable de redresser la barre.
La République sous Macky Sall, c’est l’Etat du Sénégal qui voit son prestige et sa respectabilité internationale s’éroder dangereusement avec le désaveu et le rappel à l’ordre dont notre pays vient de faire l’objet de la part de la Cour de justice de la Cedeao, relativement à la prise d’otages, pardon, l’interdiction de sortie du territoire national des responsables du Pds.
La République sous Macky Sall, c’est un ministre renégat dans l’attelage gouvernemental, une députée resquilleuse siégeant tranquillement à l’Assemblée nationale à côté de son homonyme (affaire des deux Aminata Guèye), un premier ministre blanchisseur d’argent sale, un assassin qui a lui-même revendiqué son forfait, qu’on fait sortir de prison pour le faire investir et élire sur la liste des députés de Benno bokk yaakaar.
La République sous Macky Sall, c’est le mensonge d’Etat dans toute sa splendeur avec cette parodie de justice qui entoure cette affaire de traque des biens supposés mal acquis qui est en fait une comédie recouverte de voile pudique (enquêtes, mise en demeure, etc.) pour mieux dorer la pilule et donner un semblant de légalité à la procédure, mais sans tromper personne.
La République sous Macky Sall, c’est le banditisme d’Etat en action avec les méthodes expéditives qui n’ont rien à envier à celles des narcotrafiquants des cartels de Medellin ou de Cali ou de la Camorra sicilienne.
A preuve, les rapts dont ont été victimes Me Ousmane Ngom et Karim Wade cueillis manu militari respectivement à Kolda le 20 juin 2012 et au Point E à Dakar le 15 avril 2013. Pour Ousmane Ngom, son arrestation est digne d’un film western avec une trentaine d’éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) héliportés depuis Dakar, encagoulés, armés jusqu’aux dents et appuyés par les éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) en service à Kolda.
Toute cette escouade policière a fait irruption dans un hôtel du Fouladou pour «enlever» un seul homme comme s’il s’agissait d’un bandit dangereux, alors que ce dernier était tout simplement en campagne électorale pour les Législatives.
Pour Karim Wade, à peine le document de 3 000 pages étayant les preuves de l’origine licite de ses biens déposé sur le bureau du Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite que ce dernier, ne jugeant pas utile d’éplucher ou d’examiner ledit document qu’il avait pourtant lui-même «commandité», l’a tout simplement mis de côté car la sentence avait été programmée à l’avance. L’arrestation de Karim Wade était décidée par Macky Sall depuis belle lurette. Il restait tout simplement à édulcorer les formes à travers un semblant de procédure légale. Personne n’est dupe à ce propos.
Alors qu’une simple convocation aurait suffi pour que Karim Wade rapplique illico presto à la Section recherches de la gendarmerie de Colobane dont il connaît maintenant bien le chemin avec ses allers et retours incessants, Macky Sall qui a une dent envers le fils du Président Wade a préféré l’humilier à travers une mise en scène avec le déploiement de toute la puissance publique.
Maintenant, si Macky Sall pense qu’en mettant Karim Wade en prison il pourra faire diversion et détourner l’attention des Sénégalais de l’essentiel, il se fourvoie. Les Sénégalais l’attendent au tournant sur les questions cruciales de la demande sociale. Si Macky Sall pense que les Sénégalais vont mordre à l’hameçon en se disant qu’avec l’argent hypothétique qui serait récupéré des biens dits mal acquis leurs problèmes seront réglés, et que cela allait d’une part tempérer les ardeurs des gens et susciter un soutien de leur part, c’est peine perdue.
A dire vrai, les Sénégalais lucides sont conscients et convaincus que dans cette affaire de la traque des biens dits mal acquis, Macky Sall a fait choux blanc et que, craignant de perdre la face à la face du monde il a usé de toutes sortes de subterfuges désespérés comme la médiation pénale avec la fameuse quotité 80% à l’Etat du Sénégal et 20% au mis en cause. Il reste que jusqu’à la fin de son mandat et même jusqu’à l’extinction du soleil, Macky Sall ne pourra apporter la moindre preuve des accusations qu’il a faites contre Karim Wade.
La raison fondamentale de cette ruade sur le fils de son prédécesseur, c’est maintenant un secret de Polichinelle, Macky Sall nourrit un grand complexe vis-à-vis de Karim Wade en qui il trouve un potentiel, sérieux et dangereux adversaire pour la Présidentielle de 2017.
Aussi, pour liquider Karim Wade, Macky Sall ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins. Ni les démentis cinglants de Dakar port world ni le camouflet infligé par la Cour de justice de la Cedeao encore moins les preuves apportées par Karim Wade à la suite de sa mise en demeure ne feront renoncer Macky Sall sur son projet «mackyavélique» de solder les comptes avec les Wade père et fils. Seulement, Macky Sall semble ignorer que Karim Wade en prison, c’est une patate chaude entre ses mains qui l’empêchera de dormir du sommeil des justes.
Paradoxalement, avec cet emprisonnement, c’est le destin présidentiel de Karim Wade, un temps chahuté par l’avortement du «projet de dévolution monarchique du pouvoir», qui est en marche.
Sans le vouloir, Macky Sall est en train de tracer la voie à son «ennemi» à qui il a ouvert un grand boulevard dans le cœur des Sénégalais qui ont fini de flairer le parfum de la vengeance sordide et qui abhorrent l’injustice par-dessus tout.
Objet de toutes les attaques du temps de sa splendeur, Karim Wade placé aujourd’hui en situation de victime, cristallise dès lors des ondes de sympathie qui lui jalonnent la voie royale vers le Palais présidentiel.
Qui sait, contrairement à Karim Wade qui s’est donné la peine d’apporter ce qu’il considère comme des preuves de son innocence, Macky Sall n’a toujours pas daigné bouger le plus petit doigt pour éclairer la lanterne des Sénégalais sur l’utilisation des 7 milliards de francs Cfa du Fonds taïwanais. Pas plus qu’il n’a édifié les Sénégalais sur sa fortune colossale estimée à plus de 8 milliards de francs Cfa en 8 ans de régime de l’alternance.
Cela vaut bien l’ouverture d’une enquête portant sur l’enrichissement illicite que ne manquera certainement pas de faire le prochain régime, et qui pourrait envoyer tout bonnement Macky Sall à Reubeuss une fois qu’il sera déchargé des fonctions de président de la République.

Pape SAMB
[email protected]

2 Commentaires

  1. Votre texts n’engage que vous.
    Le peuple a voté la rupture et forcément il y a des mecontents comme vous qui feront usage de leur plume pour jouer à l’intello-calomnieur.
    Le peuple n’est pas dupe, 12 mois ne suffisent pas pour renverser cette situation macabre dans laquelle le regime PDS a plongé le Senegal. Et vous le savez. Continuez donc vos mensonges et manipulations, il n’ ya pas de revanche, juste une justice qui ne vous arrange point!!! A moins que la majorité des Senegalais soit revancharde.
    Pfffff….

  2. je suis entièrement en phase avec lui, je suis de ceux qui avaient votées macky et combatut wade . Mais depuis avant hier j’ai commence à découvrir ce caractére revanchard dee Macky . Après réflexion je découvre en lui un tricheur du début à la fin.

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