Hanté par le « spectre » des Turcs, Wade interdit à Aminata Niane de faire moins de 48h

CRÉATION D’ENTREPRISES EN UNE HEURE COMME AU RWANDA

Même s’il est prématuré de l’affirmer, l’idée de création d’un guichet unique pour permettre la naissance d’entreprises en moins de temps comme le veut Aminta Niane (elle avait émis l’idée lors de la rencontre de l’Ams au Ministère des collectivités locales), n’est pas pour plaire au président de la République. Et ce n’est la publicité faite autour de la toute nouvelle démarche trouvée par le Rwanda (la création d’entreprises en seulement une heure) qui y changera quelque chose.

« Aminata, je t’interdis de faire moins de 48 h ». C’est en ces termes que le président de la République a mis fin, avant-hier, au débat ouvert sur une possibilité de créer des entreprises en une heure. Ayant, selon ses dires, été au bon endroit, au bon moment dans l’affaire du milliard 500 millions d’euros miroité par des hommes d’affaires turcs, Wade estime devant les plénipotentiaires du Conseil présidentiel sur l’investissement (Cpi) qu’il est impensable que le Sénégal veuille faire comme le Rwanda, en terme de créations d’entreprises. Parce que ne faisant de la concurrence à personne. « Regardez, dit-il, ce qui s’est passé dans l’affaire du milliard 500 millions d’euros des Turcs. Si je n’avais pas été là, si je n’étais pas vigilant, ils allaient facilement réussir. Je pense que si c’est pour créer des entreprises en une heure, autant aller à Sandaga. Il y a beaucoup de gens qui ont de l’argent, pour investir au Sénégal. Seulement, je n’accepterai pas qu’on fasse n’importe quoi. Tant que je serai-là, on se conformera aux procédures mises en place. D’ailleurs, Aminata, je vous interdis de faire moins de 48 h », a martelé Me Abdoulaye Wade, en réponse au représentant de la Banque mondiale, M Kagamé, qui a soulevé la question.

Celui-ci, dans un réquisitoire sans complaisance, confiait quelques minutes auparavant que dans le cadre des contraintes, certains acteurs du secteur privé perdent 25 % de leurs chiffres d’affaires du fait d’une mauvaise fourniture en électricité. Pire, de réelles difficultés subsistaient, notamment pour ce qui est des tracasseries sur l’axe Dakar-Bamako. Sur le territoire malien, explique-t-il, « c’est 4 arrêts sur 100 km, alors que pour le Sénégal, c’est 26 pour 100 km. Aussi, indiquit-il : « comment voulez-vous que le Sénégal soit un modèle politiquement fort dans ce sens, nous suggérons qu’au-delà des textes, les lois soient mises en œuvre. Car des pays comme le Rwanda créent une entreprise en une heure, grâce à une dématérialisation des procédures ».

Madou MBODJ
Lasquotidien.info