Entré, de son vivant, dans l’histoire et la conscience collective du Sénégal, comme l’homme du refus, Mamadou DIA, ce cadeau que le Fouta et le Sine ont offert au Cayor, partage ce rang avec le terroir qui l’a vu naitre.
Pour autant, l’on ne saurait réduire les multiples facettes de l’homme à cette posture du refus qui convoque autant le courage que la rigidité, car Mamadou DIA est aussi et surtout l’emblème du visionnaire éclairé et lucide, du patriote engagé et intègre, du citoyen modèle.
Un modèle pour le citoyen d’aujourd’hui.
Mais par delà sa figure politique, dessinée par les enjeux et les combats de son époque, Mamadou DIA, le politique qui détestait la politique, était la simplicité, la générosité et la sagesse.
Il n’éprouvait aucune rancune pour les adversaires que son destin lui avait choisis et qu’il considérait aussi comme ses compagnons de vie et ses témoins.
Il partage encore cette particularité, ce paradoxe, avec la région de Thiès, accueillante et imprenable, jalouse de ses remparts et carrefour du Sénégal, profondément attachée à sa tradition et résolument ouverte à la modernité.
Mamadou DIA est un homme dont la vie, j’allais dire les vies, est une leçon qui nous enseigne, non pas les contradictions du paradoxe, mais le sens de la rupture.
Une leçon commencée dix années après le début du siècle dernier et terminée dix années après le début de ce siècle, simple comme un trait d’union et nécessaire comme un pont robuste, qui s’apprend et s’arpente aujourd’hui.
Cette cérémonie n’a pas la prétention de l’hommage ; elle n’a pas l’inertie du souvenir et elle n’a pas une vocation posthume ; mais, pour reprendre les mots et l’esprit d’une sagesse africaine, c’est :
« Une leçon d’hier, destinée à demain, transmise à travers aujourd’hui ».
Mamadou DIA, l’instituteur-thiessois, acteur et artisan de l’indépendance du Sénégal, est lui-même cette leçon qu’il enseigne, cette graine qu’il a tant cherché à féconder.
Un enseignement et une semence sûrs, que nous serons inspirés d’apprendre et de cultiver afin que la graine ne meure.
Talla SYLLA
Le grand Maodo. Q’allah SWT l’acceuil dans son paradis FIRDAWS. Un garand regret