XALIMANEWS- Le Secrétariat de HSF, Tamsir Ousmane Ba, a réagi dans un communiqué reçu à la rédaction de Xalima suite à l’arrestation de Boubacar Seye. Voici l’intégralité du document: » L’organisation internationale des Migrants, Horizon Sans Frontières a été informée de l’interpellation de son Président ce matin du vendredi 15 janvier 2021 à sa descente d’avion en provenance d’Espagne. En effet, le Président de HSF avait été contacté par les services de la DIC pour référer à une convocation sur des déclarations qu’il aurait soutenues. Le Président de HSF, Boubacar Sèye s’est mis d’accord avec le responsable de la DIC qu’à son retour de voyage, il se rendrait lui-même dans leurs locaux pour répondre à la convocation. HSF est profondément préoccupée par les méthodes indignes et de persécutions utilisées contre son Président au Sénégal, interpellation et arrestation opérées sur la personnalité morale de HSF comme s’il s’agissait d’un malfaiteur en fuite ce qui viole les principes du respect de la dignité humaine.
Cette situation est d’autant plus inquiétante du fait que les agents de la DIC du Sénégal ont eu à discuter en amont avec Monsieur Boubacar Sèye, Président du HSF.
HSF considère ces actes comme de sérieuses atteintes au droit à la dignité, à l’intégrité morale et à la liberté d’opinion et d’expression.
HSF considère que ces actes n’ont pour but que de museler les personnes qui luttent contre la mauvaise gouvernance et surtout la mauvaise gestion du phénomène de l’émigration clandestine au Sénégal ;
HSF condamne fermement ces actes d’intimidation, d’arrestation, d’interpellation arbitraires et de traitements inhumains de son Président ;
HSF exhorte les autorités Sénégalaises à prendre toutes les mesures nécessaires pour la libération immédiate et sans conditions de Monsieur Boubacar Sèye, Président de HSF ; En outre, HSF exhorte les autorités Sénégalaises à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre
fin à tous les actes de harcèlement et d’intimidation sur la personne de Boubacar Sèye, Président de HSF;
HSF lance un appel au Gouvernement du Sénégal à respecter et à garantir le droit à la dignité et à l’intégrité morale, les droits à la liberté d’opinion, la liberté d’expression et enfin à la liberté de circulation;
HSF, ne ménagera aucun effort pour contribuer à la lutte pour un état de droit dans un Sénégal démocratique ».
C’est grave ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays, dont les dirigeants semblent s’inscrire dans une nouvelle ère de dictature. L’autoritarisme, la propension à faire taire toute opinion qui n’est pas du gout du pouvoir en place, sont érigés en mode de gouvernance. Les forces de sécurité, la justice sont utilisées à des fins politiciennes, à dire vrai on est entrain d’imposer une terreur à ceux qui veulent s’opposer aux désidératas du chef.
Petit à petit ce dernier pose ses jalons dans le sens de renforcer ses pouvoirs, on assiste de plus en plus à une sorte de « monarchisation » de l’état. La dernière loi sur l’état d’urgence passée comme lettre à la poste au niveau de l’assemblée nationale est assez révélatrice dans ce sens. Apparemment rien ne semble arrêter ce régime et son chef, disposés à gérer ce pays selon leur bon vouloir en faisant fi des règles démocratiques, d’élégance et d’éthique républicaine.
Après avoir neutralisé une frange de l’opposition réduite à sa plus simple expression selon le terme utilisé, le chef et ses sbires profitent amplement de la pandémie, mais aussi de la relative passivité du peuple.
Dans sa conception de l’état traduite par sa démarche, il est évident que ce régime et son chef se livrent à un jeu politique dangereux susceptible de mener à un vrai chaos dans le pays. Au regard de leurs postures, il apparait clairement que ces gens là n’ont rien appris de l’histoire politique récente du pays dont la plupart furent des acteurs de premier plan.
Contre toute forme de forcing visant l’accaparement du pouvoir, les sénégalais y opposeront certainement une riposte appropriée, opportune. De haute lutte, on en est arrivé à des acquis démocratiques permettant de libérer le peuple de toute contrainte aboutissant à des alternances démocratiques. Il faudrait que nos dirigeants sortent de leur torpeur et de leur cécité intellectuelle engendrées par leur boulimie du pouvoir.
Ils devront plutôt s’élever en œuvrant dans le sens du respect des règles du jeu démocratique et des lois républicaines, qui leurs ont justement permis d’accéder au pouvoir en toute légitimité et légalité. Autrement le risque est grand et il serait dommageable qu’ils sortent par la toute petite porte en laissant à la postérité une histoire indigne de notre nation.