XALIMANEWS : L’ONG Human Rights Watch a indexé jeudi dans un rapport des abus dont les filles sont victimes dans les écoles secondaires, principalement de la part des enseignants et responsables des établissements concernés. Le rapport publié ce jeudi par l’ONG est intitulé « +Ce n’est pas normal : Exploitation sexuelle, harcèlement et abus dans les écoles secondaires au Sénégal + ». « Des enseignants abusifs et d’autres membres du personnel scolaire exploitent, harcèlent et abusent sexuellement des adolescents dans les écoles secondaires du Sénégal », selon l’ONG.
Le rapport documente « les violations commises à l’encontre de filles dans les collèges, principalement par des enseignants et personnels des écoles », a dit Eli Martinez, chercheuse auprès de la division Droits des enfants à Humant Right Watch et auteure du rapport. « Le rapport a révélé que dans certaines écoles, il y a des enseignants et des chefs d’école qui exploitent sexuellement les élèves », a-t-elle ajouté lors de la présentation de ce rapport de 98 pages. Le rapport est basé sur des recherches menées en juin, août, octobre et novembre 2017, et en juillet 2018, dans les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, ainsi que dans la capitale, Dakar, et ses environs. Human Rights Watch explique avoir choisi ces régions « parce qu’elles présentent les taux de grossesses chez les adolescentes les plus élevés du pays, ainsi que des taux élevés de mariage d’enfants, et un faible taux de maintien dans l’enseignement secondaire, selon les chiffres des Nations Unies et du gouvernement ».
L’ONG a mené des entretiens avec 42 filles et jeunes femmes âgées de 12 à 25 ans et a mené des discussions de groupe auprès de 122 élèves du secondaire, dont la plupart ont fréquenté 14 collèges et 8 lycées dans différentes régions du pays. « On a choisi de se concentrer dans la région de Sédhiou, Ziguinchor, Kolda mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de cas de violence dans les écoles des autres régions », a expliqué l’auteur du rapport. Elle a souligné que « le Sénégal a de manières louables reconnu que la violence sexuelle est un problème sérieux dans ses écoles ». Mme Martinez a par ailleurs relevé que « les tabous et les stigmatisations ont réduit au silence de nombreuses filles et jeunes femmes victimes de ces pratiques ». « On invite les acteurs des médias ainsi que le Gouvernement du Sénégal à faire des recherches pour comprendre ce phénomène qui affecte les filles pour que des solutions puissent y être apportées », a-t-elle lancée.