XALIMANEWS : Sa sortie était attendue de tous. Le professeur Iba Der Thiam, sous les feux des projecteurs depuis la parution des premiers tomes de l’histoire générale du Sénégal est revenu sur la polémique.
Invité de l’émission le Jury du dimanche, le Pr Iba Der Thiam, fait son mea culpa. « Dieu Seul sait tout. Notre travail n’est pas parfait. Je ne suis pas moi-même quelqu’un qui est imbu de la science. Dieu Seul connait tout. Il y a des choses que je sais, d’autres que je ne sais pas. Certaines erreurs m’ont échappé comme par exemple là où nous disons que Limamou Laye, né en 1843, est plus jeune que Cheikh Ahmadou Bamba, né en 1853. Recueillir tout ce qui a été fait comme critiques justes et fondées. D’autres, procèdent de malentendus dans l’interprétation des termes. Le français n’est pas notre langue maternelle. Ce projet doit se poursuivre parce qu’il intéresse le Sénégal. Ce projet comble un vide pour notre pays qui a été l’objet d’un processus de domination coloniale, d’exploitation économique et d’aliénation culturelle. Dans cette aliénation culturelle, le rôle joué par l’histoire a été essentiel. Notre intelligentsia et notre jeunesse sont soumis à un matraquage, et à un formatage intellectuel et psychologique, qui en fin de compte, les empêchent de retrouver leur propre conscience, d’être décomplexés, d’avoir des références à opposer à ceux qui leur proposent leur propre vision », a-t-il dit.
L’ancien ministre a également annoncé qu’une médiation est ouverte avec les familles religieuses, citant Mbagnick Ndiaye, ancien ministre de la Culture, auprès de la communauté scientifique du Sine, et Mame Mactar Gueye, le vice-président de l’ONG Jamra, qui a effectué des démarches auprès de la famille Layène. En outre, le Khalife de Thierno Mountaga Tall, Thierno Madani, accompagné de trois de ses collaborateurs, est venu chez lui pour lui apporter ses encouragements, et ses prières. Une, parmi tant d’autres marques de soutien de personnalités.
Pour ce qui est de la réaction de Touba, Iba Der Thiam déclare : » Dieu sait que je me suis déplacé jusqu’à Touba pour aller les informer de notre volonté de travailler sur la vie et l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. Nous avons, dans le travail que nous avons fait, consacré des pages à Mame Mor Anta Sally, qui sont des pages de gloire, de succès, de sainteté, de responsabilité, ne serait-ce que parce qu’il a été le père d’une des figures les plus marquantes de notre histoire, et parce qu’il a joué un rôle important. Même quand nous parlons des périodes pendant lesquelles il a été placé sous les ordres d’un certain nombre d’autorités temporelles, nous le disons avec suffisamment de précaution pour ne gêner personne. Nous avons tout simplement dit que le fait qu’il s’occupait quotidiennement des problèmes de la communauté, et qu’il soit obligé d’avoir son centre d’enseignement, le plaçait dans une situation où il ne pouvait pas passer tout son temps à l’enseignement. J’estime que c’est une situation que n’importe qui peut comprendre. Cela ne veut pas dire qu’on dit qu’il n’avait pas le temps d’enseigner. C’est juste pour montrer le contexte dans lequel les gens évoluaient, ce n’est pas un jugement de valeur. Il nous a laissé un legs, un fils dont la dignité, la sainteté, le courage, le sacrifice que moi-même j’ai présenté comme celui qui a le plus souffert, plus que Nelson Mandela, de la domination coloniale. Il a fait 32 ans de vie sans liberté ».
Iba Der Thiam : « Certaines erreurs m’ont échappé… «
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