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Ibrahima Sène du PIT : «On n’acceptera plus des salaires et des avantages non proportionnels aux réalités économiques du pays»

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Ibrahima Sène est convaincu que le vécu des Sénégalais peut s’améliorer. Toutefois, il suggère des préalables. Dans cet entretien, le secrétaire chargé des questions économiques au Parti de l’indépendance et du travail (Pit), estime que l’Etat doit entamer une large concertation pour la réforme du système de rémunération des agents de l’Etat. Car, il n’est pas possible de continuer à accepter des salaires et des avantages non proportionnels aux réalités économiques du pays.

La situation économique du Sénégal n’est pas encore rose. Qu’est qui l’explique selon vous ?
Oui, il faut bien reconnaitre que la situation économique et sociale du pays est difficile. Les chiffres du premier trimestre 2013 le montrent éloquemment. Parce que l’indice général d’activité publié mensuellement pour le premier trimestre 2013 montre que le secteur secondaire au Sénégal est vraiment en crise. Le premier trimestre a enregistré une baisse de plus de -5% d’activité par rapport au premier trimestre de 2012.
Qu’est-ce qui l’explique ?
Le secteur secondaire, ce sont les Btp et l’industrie. Pour l’industrie, c’est le retour des délestages, la baisse de la demande et enfin, il y a la contrefaçon. Au niveau des Btp, le problème s’appelle le non recouvrement des créances de l’Etat, conjugué avec le non-respect des normes de concurrence. Le troisième point mis en avant par les Btp, c’est aussi la baisse de la demande.
Que faut-il faire alors ?
Il faudrait, le plus rapidement possible, que le gouvernement paye intégralement les créances publiques et qu’il y ait une concurrence qui implique les petites et moyennes entreprises dans ce secteur. Pour le secteur industriel, la fourniture de l’électricité devra être véritablement stabilisée pour permettre à notre industrie de s’en sortir.
Est-ce que l’Etat a les moyens de faire ces recouvrements ?  
Non seulement c’est une obligation légale, mais aussi les ressources fiscales de ce pays n’ont pas fait défaut. Dans le premier trimestre par exemple, les recettes fiscales sont de 346 milliards de Fcfa et elles ont augmenté par rapport au premier trimestre de 2011 de plus de 10%. Mais, malheureusement il y a un problème de dépense dans la masse salariale. Car, le ratio de dépense sur les recettes fiscales est de l’ordre de 36%, donc supérieur aux 35% maximum autorisés. Ce qui pose la nécessité d’ouvrir une large concertation pour la réforme du système de rémunération des agents de l’Etat. Il n’est pas possible de continuer à accepter des salaires et des avantages non proportionnels aux réalités économiques du pays. C’est un système qui a été initié par Wade.
Vous parlez des directeurs généraux de sociétés publiques ?
Ce ne sont pas seulement les directeurs. Il y a aussi les magistrats, les Pca. Dans les institutions, ils ont des avantages qui ne s’expliquent pas par rapport aux capacités contributives des citoyens sénégalais. Et tant que leurs salaires et avantages  ne sont pas revus à la baisse, de manière significative, ces gens-là, qui décident des prix des denrées de première nécessité seront insensibles aux situations de détresse des populations. Parce que quel que soit le prix, ils ne le sentent pas.
Justement, qu’est-ce qui ne marche pas au point que l’attente de l’homologation des prix parait si longue ?
Le Sénégal a une loi qui date depuis la dévaluation qui organise les prix et la concurrence. Cette loi dispose de deux régimes de prix : celui la liberté des prix où c’est l’offre et la demande qui fixe le prix et celui de l’homologation des prix où c’est l’Etat qui négocie avec les partenaires pour déterminer le niveau de prix acceptable. Wade avait utilisé ce mécanisme d’homologation entre 2008 et 2009 quand les prix ont flambé au plan mondial. Après, il a laissé le libre cours reprendre.  Quand Macky est venu, il s’est adressé d’abord  à l’Unacois pour lui demander d’aider à baisser les prix de certaines denrées. En diminuant leur marge bénéficiaire. Ce que l’Unacois a fait. Mais, une baisse insuffisante. Il faut aussi que les banques qui financent les importations diminuent les taux d’intérêt. Par le biais de l’homologation, Macky aura la possibilité de demander aux banquiers aussi de diminuer les taux d’intérêt. Et si ce n’est pas suffisant, l’Etat doit dégager de ses ressources propres de quoi subventionner. Je suis étonné de ne pas voir sur la liste de ces denrées le lait qui est un produit de consommation courante, nécessaire et vital pour la petite enfance. Ne pas homologuer le prix du lait, c’est vraiment oublier la situation nutritionnelle difficile dans laquelle se trouve l’écrasante majorité des populations du Sénégal. La baisse des prix découle d’une possibilité qu’offre la loi et ne dépend que de la volonté du pouvoir d’appliquer cette disposition de la loi.
Pourquoi ça tarde à être appliqué ?
Macky a décidé le1er mai et a donné instruction au Premier ministre de réunir les partenaires pour ça. Mais, si les populations, particulièrement les syndicats ne se mobilisent pas pour soutenir l’action du gouvernement, la résistance des industriels, des banquiers et mêmes des commerçants va faire foirer l’opération.
Vous appelez donc les populations à se mobiliser ?
Oui, nous appelons les populations à soutenir cette volonté d’homologuer les prix concernés. Pour que l’Etat se rende compte qu’il n’est pas isolé dans la mise en œuvre de cette politique.
Des condamnations ont fusé de partout quand le Pds a été interdit de marche dans la banlieue. Vous êtes du même avis ?
C’est malheureux que des gens aient une appréciation pareille. Parce que tout le monde connait le Pds et sa culture de marche. Macky en premier.
C’est quoi cette culture ?
C’est une culture de violence et de provocation. Quand le Pds qui a fait ses retrouvailles depuis Paris avec les Thiantacounes veut aller marcher dans la banlieue, tout le monde sait que les conditions d’affrontement avec les forces de l’ordre vont être réunies. Si c’était autorisé, le Pds aurait créé des provocations difficilement contrôlables. Les forces de l’ordre seraient débordées. Il y aurait affrontement  et pourquoi pas mort d’homme. Et en ce moment-là, le Pds, sur le plan international, pourra mener une propagande de dénigrement du régime. C’est ça que Wade pense être la voix de salut pour son fils. Gouverner, c’est prévoir. Ce n’est pas un refus de priver le Pds de son droit de marche. C’est un refus de lui permettre de créer des conditions de provocation aux forces de l’ordre. Si vraiment le Pds veut exercer son droit à la marche, qu’il demande de marcher à Dakar. C’est sûr et certain qu’il sera autorisé. Si le Pds veut juste jouir de son droit à la marche, qu’il vienne à Dakar qui est plus maitrisable au plan sécuritaire. Et il sera très difficile cette fois-ci pour le Pds et les Thiantacounes de faire ce qu’ils avaient fait du temps de Mbaye Ndiaye.
Aujourd’hui, il est surtout question de marche pour la libération de Karim Wade. Qu’est-ce que cela vous inspire comme réflexion ?
Non seulement c’est indécent par rapport aux autres du parti qui sont dans les mêmes conditions, mais aussi c’est peine perdue parce que ce n’est pas par la rue qu’ils parviendront à faire pression sur le pouvoir judiciaire pour libérer Karim. Sinon, ce serait la fin de l’Etat de droit.
Son avocat français est même intervenu pour cela….
Wade a certainement pensé que les avocats sénégalais de Karim ne sont pas à la hauteur. Voilà pourquoi il s’est référé au bâtonnier de Paris pour venir prendre la défense de son fils. Mais, il faut reconnaitre que le discours de cet avocat est un discours anachronique. Il se croit être dans un pays conquis. Il n’a aucun respect vis-à-vis des institutions de la République. J’espère qu’il ne va pas continuer à tenir un langage pareil parce que s’il continue vraiment exhorté le gouvernement à l’expulser comme un malpropre parce que on ne piétine pas les institutions de notre pays.
On commence à trop parler d’expulsion au Sénégal après Koukoï Samba Sagna et le journaliste Makaila Nguébla
C’est différent ! Personnellement, j’ai souhaité l’expulsion de Samba Koukoï depuis de longue date. Parce que Samba est un adversaire politique redoutable de Jammeh. Or, le Sénégal n’a pas à abriter sur son sol des opposants engagés contre les régimes de nos pays limitrophes. Figurez-vous que ces pays font la même chose pour le Sénégal.
C’est la même chose pour le journaliste tchadien refugié au Tchad ?
Non, le journaliste n’est pas un homme politique. Il relève des organisations d’organisation des droits humains. Je ne comprends pas le droit que ce sont donné les gouvernements d’expulser des étrangers dans un autre pays outre que le leur. L’expulser vers un autre pays est inacceptable.
Il y a toujours des voix discordantes à Benno. Qu’est-ce qui ne marche pas ?
Pourquoi voulez-vous qu’il y ait une pensée unique à Benno ? Benno est une organisation plurielle où chacun a sa vision. Idrissa Seck a le droit de dire que le pays ne va pas. Nous n’avons pas la même vision. Ce que nous avons en  commun, c’est d’amener le gouvernement à résoudre les problèmes des Sénégalais et ne pas être complaisant.
C’est en bonne voie ?
Il est de l’espoir que ça puisse s’améliorer….
Aujourd’hui encore ce sont des otages qui sont entre les mains de rebelles. C’est quoi le problème ?
Le véritable problème c’est d’abord, que César Atoute avait averti qu’il y avait une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir. Si l’Etat estime devoir franchir, il fallait mettre des moyens de sécurité pour ces gens-là. S’ils ne l’ont pas fait et qu’on prenne des gens en otage, je le blâme. Et si les démineurs sont allés vers cette ligne rouge sans avertir l’Etat, la faute leur incombe. Il faut que l’Etat sache qu’avec ces gens-là, il faut savoir prendre toutes les mesures pour pouvoir s’asseoir avec eux et discuter…
 Source : La Tribune

 

1 COMMENTAIRE

  1. État de droit, gouvernance vertueuse, transparence, etc. à l’épreuve des faits.
    « Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. »

    Un recteur qui ignorait royalement l’autonomie des structures et les lois du Sénégal, avec une gestion hors norme tant décriée par les syndicats et des citoyens de tous bords se retrouve nommé Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche, sans autre forme de procès. Les faits avérés qui lui sont reprochés sont d’une telle gravité qu’il ne doit certainement son « salut » (c’est temporaire, car un jour chacun rendra des comptes, ces anciens amis du PDS ne diront pas le contraire) que grâce la transhumance du PDS à l’APR à la 25ème heure. Les « amis » avant la patrie.

    Sauvons nos universités publiques du naufrage.
    (leral.net 9 oct. 2012 de Citoyen)

    Malgré les moyens substantiels mis à la disposition de l’enseignement supérieur de notre pays, les résultats sont qualitativement et quantitativement loin des normes de l’UNESCO. Nos instituions d’enseignement supérieur ont surtout un problème de management ([b]mal gouvernance, corruption, népotisme, dépenses de prestige, gestion solitaire en lieu et place de la gestion démocratique et légale, non respect des lois et des règlements, etc.[/b]) avec la complicité active ou passive de la communauté universitaire ([b]avantages indus, intimidations, etc.[/b]), des autorités étatiques qui, jusqu’à présent, feignent de ne rien savoir (n’ont-ils pas les moyens de savoir ce qui se passe ?) pour éviter la confrontation avec ceux (les amis politiques !) qui sont nommés à la tête de ses structures et qui agissent parfois comme des monarques en gérant la chose publique à leur guise.

    Face à la démission de l’État, nos universités croulent sous le poids de dettes dues aux créanciers (banques, hôpitaux, Sonatel, Senelec, SDE, fournisseurs divers) et chaque corporation s’évertue à demander toujours plus pour « améliorer ses conditions d’existence » et parfois au détriment des intérêts de la communauté. Ainsi donc, la crise est donc une conséquence logique de l’inaction de l’État.
    En effet quand les dirigeants (nommés par les autorités) gèrent la chose publique en dehors des normes établies sans être inquiétés le moindre du monde (pour ne pas dire promus à des stations plus juteuses), les syndicats demanderont des chosent hors normes et c’est le début du CHAOS.
    A l’État de faire l’état de la gestion de ceux qu’il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d’étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.

    L’État ne peut continuer à protéger et promouvoir ceux qui mettent à genoux nos institutions d’enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.
    Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je proposent des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d’être juge et parti.
    Il n’est jamais trop trad pour bien faire un devoir citoyen.

    ———————-kathior, 24 novembre 2012 00:18 de nettali —————-
    DÉCLARATION SAES

    La section SAES-UGB s’est réunie en AG ce jeudi 11 octobre 2012 en vue d’évaluer la situation qui prévaut en interne au sein de notre institution universitaire.
    Devant le constat :
    d’une situation générale de mal gouvernance,
    de non fonctionnement des structures et directions démultipliées,
    de non respect des textes universitaires,
    de mauvaise gestion des deniers publics alloués à l’UGB,
    de la dégradation des conditions de travail,
    de recrutements massifs et clientélistes de personnels non prévus dans le budget en cours,
    de retard dans le paiement des salaires et de retenues sur salaires non versées.
    L’Assemblée Générale de Saint-Louis condamne avec la dernière énergie le mode actuel de gestion du Recteur Mary Teuw Niane….

    L’Assemblée générale, note avec indignation, désolation et amertume que le Recteur de l’UGB n’a respecté aucun des engagements qu’il avait pris lors de ses dernières rencontres avec le bureau de la section SAES.
    Ainsi, l’AG exige :
    le respect des textes en vigueur sur le recrutement de personnels enseignants non titulaires,
    le paiement sans délai de toutes les sommes dues :
    Heures Complémentaires du second semestre,
    perdiem de voyage d’études aux ayant droits restants,….
    le versement effectif des prélèvements opérés sur les salaires des enseignants au profit de certaines institutions financières,
    le paiement effectif des sommes dues aux institutions sanitaires,
    L’AG regrette la lecture partielle ou contextuelle que le Recteur fait des textes qui nous régissent. Elle insiste sur l’urgence de la situation désastreuse dans laquelle se trouve l’UGB et interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité d’auditer les fonds alloués.
    Nous restons mobilisés pour la sauvegarde et la défense de notre institution.
    Vive l’Université sénégalaise, vive le SAES.

    Fait à Saint-Louis le 12 octobre 2012.
    L’Assemblée Générale
    ————-
    SYNTUS (Syndicat des travailleurs de l’UGB de Saint louis).
    Saint Louis, 22/06/2012.

    APPEL A LA COMMUNAUTÉ CONTRE LES DÉRIVES D’UNE GESTION SOLITAIRE.

    Depuis quelques années la gestion solitaire, le subjectivisme, le népotisme et les règlements de compte sont monnaie courante a l’UGB. Dans la vie des établissements ( UFR LSH, CCOS…) comme dans la gestion des ressources humaines (recrutement, traitement salarial, nominations) les exemples ne se comptent plus. Retraits de prérogatives, mises en quarantaine et tentatives d’humiliation sont le lot de ceux et celles qui qui refusent de marcher au pas et qui ont osé faire face.

    LE SYNTUS FERA FACE COMME PAR LE PASSE.

    Nous avons toujours préfère le dialogue social constructif a la confrontation. C’est pourquoi depuis la tentative avortée de licenciement dont certains de nos camarades ont été victimes en 2010 et toutes les tentatives vaines de déstabiliser notre syndicat, nous avons voulu rester sereins et positifs.
    Seulement la récidive dans l’irrespect et le manque de considération à l’ endroit des travailleurs y compris certains de ces collaborateurs attitres, du Recteur, mettent gravement en péril la gestion démocratique et la justice sociale.
    C’est pourquoi sentinelle au service exclusif de l’institution, le SYNTUS est résolu a faire face pour réinstaller la confiance et la joie de travailler ensemble toutes composantes confondues au développement concerté de l’UGB.

    VIVE LES SYNTUS, VIVE L’UGB.
    L’Assemblée générale
    _

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