Monsieur, le Président, vous êtes libre de rejoindre la mouvance présidentielle, mais s’il vous plait, ne nous insultez pas !
Vous êtes vraiment libre de rejoindre Macky Sall, mais vous ne pouvez pas dire une chose et son contraire. Or vous aviez, au lendemain des élections présidentielles, rejeté les résultats ; vous aviez donc prononcé le caractère illégitime du Président Macky Sall. Aujourd’hui, vous qui aviez juré ne plus jamais accepter un poste par décret présidentiel, avez décidé d’accepter une nomination par décret à un poste que vos compatriotes jugent inutile.
Vous avez avoué que depuis quinze à dix-sept mois, vous étiez en pourparlers avec Macky, mais vous justifiez votre participation au gouvernement par la crise induite par la Covid 19. Soit, vous êtes anachronique, soit vous voulez nous mystifier, car la pandémie a touché notre pays en mars.
Vous avez été résolument contre le troisième mandat de Wade, aujourd’hui, vous participez à un gouvernement d’un président à qui on prête la volonté d’avoir un troisième mandat : avez-vous discuté de cette question ? Quelle est votre position là-dessus ?
Vous avez été soutenu par Khalifa Sall dont les droits et libertés ont été confisqués par Macky Sall : avez-vous discuté avec votre nouvel allié de ce sujet ? Savez-vous que votre présence dans le gouvernement pourrait conforter Macky dans son obsession à éliminer Khalifa et Karim : pensez-vous en tirer un quelconque dividende politique ?
Pour terminer, avez-vous remarqué que la promotion d’Antoine Diome (un des bourreaux de vos adversaires politiques les plus redoutables) au ministère de l’intérieur, est non seulement une récompense, mais une volonté sourde de légitimer une forfaiture politique à venir.
PS. Les Sénégalais n’ont pas compris votre référence aux décès d’hommes politiques qu’on vous a annoncés depuis longtemps. Je trouve particulièrement déplacé un tel propos dans le contexte actuel
Alassane K. KITANE