« Toute opinion est indifférente aux ambitieux, pourvu qu‘ils gouvernent », affirmait Bernardin de Saint Pierre.
Idrissa Seck vient d’en administrer la preuve à l’ensemble du peuple sénégalais. En homme du passé, ce révisionniste en puissance a réécrit son histoire pour se réinventer une carrière politique exemplaire, mais au lieu de faits objectifs qui valident son autoglorification médiatique, il en est réduit aux jugements de valeur sur des personnalités qui ont contrairement à lui atteint leurs objectifs et touché le graal, alors qu’il est resté bloqué dansl’antichambre de l’histoire, victime de sa précipitation déraisonnée à servir son ambition cupide, ce qui a accéléré sa déchéance et fait basculer son destin dans un drame existentiel dont l’homme peine à se remettre, au point de ne plus discerner la réalité de ses lubies.
« La possession du pouvoir, quelque immense qu’il puisse être, ne donne pas la science de s’en servir » constatait Balzac. Idrissa Seck a touché le pouvoir et s’est énivré de son parfum jouissif au point de se sentir intouchable. L’hubris l’avait saisi et emporté à des niveaux de puissance où il en était arrivé à sesentir plus puissant même que celui de qui il tenait son pouvoir et à propos duquel il disait qu’il était l’incarnation humaine à dimension variable au caractère aussi impétueux qu’imprévisible.
Idrissa Seck, cet ange déchu tombé dans la fange de la dure réalité de la déchéance politique qui se souvient des cieux du pouvoir qui lui sont depuisinaccessibles n’a plus que son profond ressentiment envers Me Abdoulaye Wade auquel il a voulu succéder à peine arrivé à la magistrature suprême, sa détestation profonde des tenants du régime actuelqu’il juge illégitimes car ils lui auraient piqué « sa »place, lui le dauphin autoproclamé, et un mépris profond envers le peuple sénégalais qui ne l’a pas plébiscité, lui le génie de Sciences PO, Princeton et Price Waterhouse né pour être président !
Notre ISNOGOOD senegalensis ramène le débat à la hauteur de la petitesse de son existence sans épaisseur faite de dépits et de frustrations qui ont engendré en lui une aigreur pitoyable qu’il n’arrive malheureusement pas à exorciser par la parole, un art que ce tribun maitrisait bien, au point de rouler son monde qui sait désormais à quoi s’en tenir avec lui.
Idrissa Seck restera à jamais l’homme du passé au destin inaccompli qui reproche à ses concitoyens d’avoir réussi là où il aura échoué : l’accession au pouvoir.
Il est au bout du rouleau. Et il vient d’abattre sa dernière carte. Reste à savoir avec qui, et contre qui il joue !
Le Président Macky Sall quant à lui reste maitre du jeu. « On ne se méfie jamais assez des ambitieux qui gravitent autour d’un chef. Bien souvent, ce sont eux qui infléchissent ses actions et qui, à force de le protéger, finissent par l’isoler dangereusement » avertissait un grand analyste politique.
Il est désormais l’heure pour lui de compter ses amis, et, surtout, de compter sur ses véritables amis. Ceux qui partagent avec lui son idéal de la Républiquequ’il s’efforce depuis douze ans de construire, pour mettre le Sénégal sur les rails de l’émergence économique et social !
Idrissa Seck pour ce qui le concerne a fini de démonter éloquemment en quelle estime il tient le peuple sénégalais, et la vanité des principes qui guident son engagement politique démontre à souhait que l’homme fait peu cas d’être fidèle à un quelconque serment, dès lors qu’il est en contradiction avec ses desseins personnels. Il ignore en effet que « le véritable Homme d’Etat est celui qui s’institue arbitre impartial entre ses ambitions personnelles et l’intérêt général » ainsi que le disaitFirmin Van den Bosch.
Sa rupture avec Benno Bok Yakaar est consommée. Connaissant l’homme qui est un spécialiste des processus inachevés, gageons qu’il ne tirera pas de lui-même les conséquences de sa posture sans élégance.
Au Président Macky Sall de séparer la bonne grainede l’ivraie.
2024, c’est aujourd’hui !
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R