C’est peu dire que le jeu de yoyo entretenu par Wade et Idy ne répond plus aux attentes du maire de Thiès. Las d’attendre une «providence» qui lui donnerait l’appareil libéral sur un plateau d’or, Idrissa Seck a donc décidé d’appuyer sur l’accélérateur. L’objectif est clair : se lancer dans la course à la présidentielle, dès la semaine prochaine !
Le temps ne joue plus en sa faveur, à dix mois d’une élection qu’il risque de manquer, s’il se confine encore dans l’ambiguïté. Une donne que le maire de Thiès a bien prise n compte. Ainsi, entamera-t-il une tournée nationale, à partir de la région nord du Sénégal, dès la semaine prochaine. De sources concordantes, cette tournée sera le «premier jalon» posé par l’ancien président de «Rewmi» en direction de la présidentielle de 2012. Idrissa Seck reniera ainsi sa parole donnée, lors de l’officialisation de ses dernières retrouvailles avec Wade, de ne plus se présenter face à celui-ci. Et, s’il compte «en arriver à cette option», c’est que l’ancien Premier ministre «est conscient qu’il lui est impossible d’être le candidat du Pds», révèlent nos sources. Ainsi, en attendant de dessiner la meilleure formule sous laquelle il se présentera, il compte entamer une tournée nationale qu’il va démarrer dans le nord du pays, et qui le mènera un peu partout au Sénégal.
Par ailleurs, cette volonté de participer à la prochaine présidentielle n’est guère nouvelle chez Idrissa Seck. Au contraire, tout serait déjà fin prêt. Et, fort de nombreuses promesses de soutien à l’intérieur du Pds, l’homme que l’on dit riche à milliards, ne compte pas lésiner sur les moyens. Idrissa Seck ambitionnerait de dégager un budget encore plus colossal que celui de sa campagne de 2007. Sur le plan humain, ses taupes insoupçonnées dans l’attelage gouvernemental ont entamé le travail depuis longtemps déjà : «Débaucher les plus «politiques» du Pds». Dans cette optique d’ailleurs, «un groupe de députés a pris langue avec lui, récemment», renseignent d’autres sources. Toutefois, à la bande à K.D venue lui rendre visite, Idy aurait répondu : «Je prends acte. Mais, pour le moment, soyez prudents, jouez le jeu et évitez de vous faire remarquer avant qu’il ne vous arrive quelque chose». Mais, cette réponse est loin d’être gratuite. Au contraire, le sens de la «protection» dont semble faire montre Idy cache mal un calcul politique qui dépasse ses visiteurs : «Le groupe était, en grande partie, composé de novices qui ne peuvent pas lui apporter grand chose», affirment nos interlocuteurs. Tout compte fait, malgré son mutisme, entrecoupé de quelques rares déclarations, le maire de Thiès était en train de préparer sa participation à la prochaine élection présidentielle. Après avoir vainement attendu une «providence» qui lui offrait l’appareil du Pds sur un plateau d’or, il compte emprunter un autre chemin, avant qu’il ne soit «encore trop tard». Car, ses démêlés avec ses détracteurs, et sa guerre lancée contre Karim Wade et la Génération du concret ont beaucoup retardé le maire de Thiès, qui devra rattraper le travail des autres présidentiables sur le terrain. Aujourd’hui qu’il décide de s’engager, «Idy a ainsi abdiqué dans son combat interne, entamé pour hériter de cet appareil (Pds) sur lequel il comptait s’adosser pour demander le suffrage des Sénégalais», rappellent nos interlocuteurs. C’est dire que l’ancien maire de Thiès semble disposer d’une seule et ultime option : aller à nouveau à l’aventure présidentielle.
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