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Il court, il court Idrissa Seck

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Idrissa Seck ne s’imagine pas d’autre station que le palais présidentiel. Ce n’est pas pour rien qu’il est le maire de la cité restée célèbre sous le nom de « la ville aux deux gares ». A sa manière, il a « fêté  » le premier anniversaire d’une ambition décalée.

Communicant hors pair et pourtant membre de la coalition au pouvoir, les banderilles qu’il a plantées, vont faire remuer comme un taureau dans une arène. Pourtant, il n’a pas tort. Il exprime ce que beaucoup de Sénégalais ressentent. Et comme il n y a jamais deux comme lui pour caricaturer, bonjour les dégâts !

A l’instar d’un conducteur de locomotive, il a donc actionné le sifflet avant l’heure et, pour peu, il y aurait eu déraillement au sein de la majorité présidentielle. Invité-surprise de la Rfm ce lundi 25 mars, Idrissa Seck a fait mieux que le Pds, pourtant incarnation de la nouvelle opposition. Il a littéralement étalé le Premier ministre Abdoul Mbaye et son management.

D’emblée, il a déclaré que « les choses n’ont pas bougé et il est temps que le pays se mette au travaiI !  » Il a expliqué que le gouvernement est dirigé par des banquiers (le Pm et le ministre de l’Economie) qui ne se connaissent pas en finances publiques. Ensuite, Idrissa Seck que la seule traque des biens mal acquis, ne saurait constituer un « pipe-line » pour un gouvernement qui se veut de rupture.

« Aujourd’hui, la vie reste chère, l’emploi n’a pas décollé, des entreprises sont en difficulté, mettent la clé sous le paillasson et licencient ; les délestages ont repris et la question de l’énergie n’est pas encore correctement prise en charge. Au niveau macro-économique, on nous parle de mettre de l’ordre dans le profil de la dette, plutôt que d’aller chercher l’argent nécessaire aux gros investissements et aux gros travaux que Macky Sall doit entreprendre », analyse le déjà candidat à la prochaine présidentielle.

Pourtant, Pape Diouf, responsable « rewmiste » à Bambey ; Oumar Guèye, son alter ego à Sangalkam et dans le département de Rufisque, sont au gouvernement. Ils sont des responsables de premier plan du parti de l’ancien dauphin de Me Wade. Abdourahmane Diouf, ex porte-parole de « Idy 4 Président » en 2012, est maintenant le directeur général de la Sones, sans oublier quelques strapontins accordés ça et là.

Bien sûr, comme Amath Dansokho (président d’honneur du Pit), le président de « Rewmi » ne siège pas lui-même en conseil des ministres. Bien sûr comme Ousmane Tanor Dieng (patron du Ps) ou Abdoulaye Bathily (secrétaire général de la Ld), il n’accompagne pas le chef de l’Etat dans ses déploiements diplomatiques. Mais, pour la première fois depuis la chute de Me Wade, le malaise s’installe.

Comment aurait-il pu en être autrement ? C’est une guerre des egos qui refait jour. Au fond, il semble que le maire de Thiès, en s’attaquant aussi violemment au Premier ministre Abdoul Mbaye, cherche avant tout à s’adresser au président Macky Sall. Il se pose également en alternative crédible et renouvelle de manière subtile sa volonté de contrôler tôt ou tard le Pds, lui qui s’est défini « l’actionnaire majoritaire » du parti fondé par Me Abdoulaye Wade en 1974. Idrissa Seck dit à peu près ceci : « certes, je suis arrivé en cinquième position au premier tour de la présidentielle, mais je suis maintenant le challenger le plus crédible ! »

On lui reprochait sa morgue, sa suffisance ; il a pleuré et cela, les Sénégalais y sont sensibles. Pour la première fois, il envoie un message d’humilité. Il envoie surtout un message à l’actuel président de la République qui est de facto son adversaire « objectif » pour 2017. Le compte à rebours a commencé. Idrissa Seck, chef de l’opposition ?

nettali

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