Il faut ignorer totalement la constitution si nous voulons régler le problème du troisième mandat en Afrique. ( Par Falilou Cissé)

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La constitution, on n’en disconvient pas, est indispensable pour renforcer le commun vouloir de vie commune. Mais que vaut une constitution en Afrique ? C’est quoi une constitution en Afrique ? C’est le refuge que nos chefs d’Etat ont trouvé pour s’engouffrer diaboliquement dans les failles qu’ils y ont sciemment crées. La constitution en Afrique c’est un fourre-tout.

Ici, chez nous, la constitution est souvent dénaturée, instrumentalisée, déconsidérée et dépréciée. C’est ce qui explique que depuis les temps immémoriaux, l’Afrique s’embourbe dans les interprétations et contre interprétations des constitutions selon le propre intérêt de ses leaders. Alors que même un élève de CM2 est capable d’écrire une constitution qui ne fait l’objet d’aucune interprétation possible à plus forte raison des constitutionalistes de renom. A chaque fois qu’un dirigeant irresponsable et qui n’a que du mépris pour son peuple veut s’éterniser au pouvoir, il se tourne vers la constitution pour la déchiqueter et prendre les morceaux qui l’intéressent. Sur ce plan, on a fini de tout voir en Afrique. Ce qui est en train de se passer sous nos cieux dépasse l’entendement.

Jetons un coup d’œil en Guinée et en Côte d’Ivoire où des brigands d’Etat qui n’ont aucun respect pour leur peuple et qui pensent que de leur époque, ils sont les seules personnes aptes à diriger leur pays se sont réveillés un bon matin pour imposer un troisième mandat. L’un a marché sur des milliers de cadavres pour arriver au pouvoir l’autre a en plusieurs dans ses placards. Pendant ce temps, ici au Sénégal, on assiste à un calcul très savant qui laisse apparaître clairement les intentions « sataniques » de Macky. Ça et là on évoque la constitution, c’est-à-dire un texte qui a été élaboré par un groupe de personnes qui ont choisi d’y mettre, à dessein, des tournures qui rendent tous les scénarios possibles, notamment pour ce qui concerne une troisième candidature. Quel mépris pour le peuple ! Quel titanesque défi ostentatoirement lancé aux jeunesses africaines !

A nous africains de relever ce défi. Personne ne le fera à notre place. On a même entendu parler d’un président dont la possibilité de se présenter à un nouveau mandat a été freinée par la limite d’âge, dire qu’il s’est trompé sur le nombre d’années qu’il possède et qui, brusquement, est devenu inférieures à celui qu’il a toujours déclaré et sur la base duquel il a étudié, eu ses diplômes et a été élu et réélu. Non franchement le ridicule ne tue pas en Afrique

Enseignement à tirer de ce diagnostic qui illustre le mépris, le manque de respect et de considération des dirigeants que nous avons choisis à notre égard : Il faut une sévère réponse du berger à la bergère. C’est-à-dire qu’il ne faut plus jamais évoquer la constitution pour valider ou invalider une troisième candidature à la présidentielle. Désormais, il faut considérer que le premier article de toutes les constitutions africaines stipule : Article 1 : constitutionnelle ou pas, il n’existera plus jamais de troisième mandat en Afrique. Alinéa 2 : Désormais il est formellement interdit d’évoquer la constitution pour justifier une candidature à un troisième mandat.  Il faut être ferme sur ce point-là. Je lance un vibrant appel aux jeunes qui doivent s’approprier de ce combat historique pour apaiser leur avenir  

 Chaque jour que Dieu fait, la honte et l’humiliation rongent le peu de fierté qui reste à tout africain. Partout dans le monde, les africains marchent en rasant les murs, tête baissée. Ce qui se passe en Afrique ne se passe et ne peut se passer qu’en Afrique. On ne rencontre nulle part dans les couloirs de nos républiques le sens de l’honneur et de la sagesse comme si l’africain a été crée pour être la risée du monde. Les africains doivent apprendre à se faire respecter.

Obama disait : « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais des institutions fortes ». Alors, messieurs les présidents, nous avons fait de vous ce que vous êtes devenus. Vous avez fait ce que vous avez pu. Merci d’avoir essayé et d’avoir pensé en un moment de votre vie que vous pouviez donner à nos vie une trajectoire plus heureuse. Nous vous avons donné deux mandats, deux chances. Maintenant, vous devez comprendre que vous n’êtes pas indispensables. De grands noms qui vous ont précédé à ce stade suprême et qui, en un moment donné de leur vie ont poussé l’arrogance et la suffisance au point de se croire indispensables dorment aujourd’hui dans le silence des cimetières.

Alors constitution ou pas, plus jamais de troisième mandat en Afrique !

  Falilou Cissé conseiller en développement communautaire

 A Bamako, tel 00223 94 20 66 87

Email : [email protected]

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