«Ila Touba» n’enchante pas les Diourbellois qui, même s’ils sont d’accord avec le projet ne veulent pas du tracé. Ils espèrent que le Président Macky Sall va instruire les services techniques pour qu’ils revoient le tracé afin que «Diourbel ne meurt pas»
Le chef de l’Etat va procéder aujourd’hui en compagnie du khalife général des mourides Cheikh Sidy Moctar Mbacké, à la pose de la première pierre de l’autoroute à péage Thiès-Touba. Macky Sall lancera officiellement les travaux de cette infrastructure. Mais le tracé de cet ouvrage n’agrée pas les populations de la ville de Diourbel qui y voient une volonté des pouvoirs publics de «tuer» la commune. C’est pour cette raison que les populations, sous la houlette du mouvement de défense des intérêts de Diourbel, ont battu le macadam hier, en espérant que le président de la République va être sensible à leur unique et seule doléance : «Revoir le tracé de l’autoroute qui va contourner Diourbel sur un espace de 18 kilomètres».
De l’avis de Abdou Kafor Kandji du mouvement «Y en a marre», «c’est un projet qui, qu’on le veuille ou pas, va participer à la mort de Diourbel, qui déjà était à l’agonie.» Même son de cloche de la part de Serigne Cheikh Fall, coordonnateur du mouvement Diourbel D’abord : «Sur la question relative à l’autoroute à péage, le Mouvement exhorte les autorités à prendre davantage en compte les préoccupations légitimes des citoyens Diourbellois dans un projet d’infrastructure aussi important, en ne ‘’tuant’’ pas Diourbel qui est déjà très agonisant. Et pour cela, le Mouvement retient de défendre les intérêts exclusifs de la ville dans tout projet public comme l’y invite son rôle de veille et d’alerte citoyenne.»
Des personnalités comme Modou Fall du parti Degg Mo Woor ne décolèrent pas parce qu’à leurs yeux, «aujourd’hui, on nous parle de l’autoroute Thiès-Touba qui doit passer à 15 km de Diourbel commune. Ce qui laisse voir qu’économiquement, Diourbel va souffrir du fait que les points d’escale de la cité ouvrière, de la mairie et Médinatoul, vont voir leurs activités très réduites. Le petit commerce qui se fait de l’entrée à la ville vers usine Suneor jusqu’à l’usine Water à la sortie de Médinatoul, risque de disparaître et laissera certainement un trou noir dans les poches de ces vulnérables Baol-Baol. (N‘oublions pas qu’il existe déjà le contournement de Kaolack et que seuls les véhicules allant vers Touba et environs passent par Diourbel centre.) L’idée de construire cette infrastructure est salutaire et doit être très appréciée par les populations habitant entre Lambaye, Sarème sérère, Lappé, Sambé et Darou Khafor, même si le trajet est projeté à des kilomètres de leurs localités.»
A côté de ces contestateurs du tracé de «Ila Touba», d’autres s’érigent en défenseurs. C’est le cas de la présidente du Conseil départemental de Bambey. Aïda Mbodji avait mis à profit la tenue de la session d’orientation budgétaire du conseil pour demander à toutes les populations de soutenir ce projet d’autoroute à péage. Toutefois, il faut noter que l’enveloppe du projet a augmenté. Annoncé dans un premier temps à 400 milliards, il se stabilise finalement à 406 milliards selon des déclarations officielles. D’ailleurs lors de l’audience publique d’information sur le projet tenue tout dernièrement à Diourbel, le coordonnateur du projet Bocar Malick Mbow a annoncé : «Il y a eu les études et la réalisation des travaux, la mise en place des équipements d’exploitation, une aire de service et de repos, un poste de gendarmerie, un système de vidéo surveillance, un garage mécanique etc.» Les populations dont la majorité est composée de producteurs, voulaient savoir à combien elles seront indemnisés.
A propos de cette indemnisation, le coordonnateur du projet a confié «Le processus est enclenché. Nous sommes au stade de matérialisation et de réalisation de l’enquête foncière. Après, un rapport sera remis au préfet qui est le président de la Commission de recensement et d’évaluation des impasses. Tout cela sera fait dans un rapport et sur cette base, on aura les indemnités à payer aux ayants droit.»
Ce projet qui va générer environ 7000 emplois va durer 45 mois. Lors de cette rencontre, les inquiétudes des populations qui pensaient que le projet va enclaver Diourbel parce que l’autoroute va contourner la ville à 10 kilomètres, ont compris après qu’avec les échangeurs qui seront mis en place, il n’y aura pas de problème majeur. L’autoroute Thiès-Touba a bénéficié selon le coordonnateur, d’un quitus environnemental. Ce qui reste maintenant, c’est la mise en place des fonds pour permettre au comité régional de suivi de l’environnement, qui est actuellement bloqué faute de moyens de pouvoir travailler. Au cours de cette rencontre, les différents responsables qui se sont prononcés ont rassuré les chefs de village et autres élus locaux présents. C’est ainsi que les points de passage des animaux qui ont été prévus, seront revus à la hausse.
L’autoroute Thiès-Touba longue de 114,952 kilomètres va disposer de 5 échangeurs, de quatre passages supérieurs sur les routes nationales et départementales, de 20 passerelles pour les piétons et les véhicules non motorisés, de 12 passages supérieurs sur pistes rurales, de deux postes de péage pleine-voies et 3 postes de péage sur les bretelles d’insertion et de sortie de l’autoroute de Thiès jusqu’à Touba.
Le Quotidien
…manifester pour qu’une autoroute traverse Dioubel ..qu’elle idée..il n’y aurait que des impacts négatifs (saucissonnement des quartiers., bruit, risques d’accidents, etc) .sur une autoroute on ne s’arrette pas les gars pour acheter quelques oule, gerté diaff et consorts….on roule….même si l’autoroute passée à l’intérieur de la commune quelles en seraient les retombées à part les taxes éventuelles… la réflexion f…le camp dans ce pays..