Les anciens militaires invalides, qui avaient décidé d’abréger leur vie par immolation les jours à venir, ont encore de beaux jours devant eux. Le khalife des mourides les a dissuadés de poser un tel acte après qu’une bonne volonté leur a remis, au nom du chef de l’Etat, trois ha de terrain à hauteur de Diamniadio.
(Correspondant) – Les militaires invalides avaient promis le 18 février prochain pour certains de marcher à travers les rues de Dakar et pour d’autres de s’immoler tout court, après avoir en vain couru derrière une audience avec le président de la République. Audience au cours de laquelle, les anciens militaires invalides voudraient s’expliquer avec Me Abdoulaye Wade sur leurs difficultés actuelles. En effet, soutient El Hadj Fallou Thioune, chargé de communication des anciens militaires invalides, ‘depuis notre dernière audience en 2007 avec le président de la République au cours de laquelle ce dernier avait reconnu la légitimité de leurs revendications relatives à l’application de la loi 64-42, il n’y a eu aucune avancée’. Aussi, ajoute-t-il, ‘La vie est chère et le point d’indice des pensions doit bouger au même titre que les salaires des fonctionnaires en activités’.
Reçu en audience, hier, par Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, khalife général des mourides, le bureau exécutif de l’Association nationale des anciens militaires invalides du Sénégal a décidé de surseoir à son mouvement d’humeur dans la capitale. Toutefois, ils n’ont pas manqué, face à la presse, de décrier le laxisme des ministres en charge de leurs dossiers. ’Il y a un manque de volonté d’exécution manifeste au niveau de tous les ministres en charge de nos dossiers’, soutient Ousmane Sène, chargé de l’organisation de ladite association.
Une sorte de marginalisation face à laquelle une bonne volonté de la trempe de Cheikh Ibrahima Diop, Président-directeur d’entreprise générale de commerce et de promotion immobilière a tenté de mettre un terme en octroyant à ces anciens militaires, au non du chef de l’Etat, trois ha de terrain à Diamniadio. Un geste qui semble relancer leur plan de lutte en veilleuse depuis leur dernière audience en 2007 avec le président de la République. Et, fera remarquer El Hadj Fallou Thioune, le point d’indice des pensions doit bouger au même titre que les salaires des fonctionnaires en activités du fait du contexte particulier de la vie, devenue chère.
‘Nous sommes de paisibles citoyens, des républicains qui avaient choisi la voie des armes pour servir la nation sénégalaise et qui, au cours de leur carrière, ont été invalides et laissés aujourd’hui pour compte’, se désole-t-il. Le guide des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, sensible au sort de ses hôtes du jour, leur a remis une enveloppe financière dont le montant n’a pas été révélé par les récipiendaires.
Abdoulaye Bamba SALL
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