Immigration: Cahier pour un retour au pays natal.

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A travers cette contribution, je voudrais dire une chose qui me tient à cœur et j’espère qu’elle tombera dans des oreilles attentives, et qui sait, peut-être dans des oreilles responsables et décisionnaires.
Loin de moi l’idée de paraitre prétentieux en m’appropriant cette idée, car je sais que beaucoup l’ont déjà évoquée. Mais je voudrais ici, relancer le long débat sur l’immigration et reposer ces questions : N’est-il pas temps de mettre en place un véritable plan qui organisera le retour massif des émigrés qui le souhaiteront ? N’est-il pas dans l’intérêt de notre cher Sénégal que l’Etat aille dans ce sens afin de faire participer ces compatriotes de la diaspora haut combien expérimentés, aux efforts de développement de notre jeune nation ? N’est-ce pas là, un moyen de les aider véritablement en leur proposant une alternative aux conditions qu’ils vivent actuellement ?
C’est un secret de polichinelle que de dire que les émigrés africains, et parmi eux les sénégalais de l’extérieur, rencontrent beaucoup de difficultés en ce moment, et que l’immigration, n’est plus ce qu’elle était. Relater ici les nombreux problèmes prendrait trop d’espace. D’ailleurs, ce ne serait que répétition car tout le monde en parle ou en a parlé : journaux, télévisions, radios, les médias en général et même le monde artistique à travers les films, les chansons et autres théâtres et manifestations. Ce dont on ne parle pas assez, c’est de savoir s’ils peuvent s’en sortir dans le contexte géopolitique et économique mondial actuel, et ce que nous pouvons faire réellement pour les aider.
Depuis quelques années maintenant, nous le savons tous, la crise économique et financière a fait et continue de faire beaucoup de dégâts en occident. Nos chers compatriotes émigrés n’ont logiquement pas été épargnés par cette crise, et il faut dire que les choses ont du mal à s’arranger. Certains spécialistes annoncent même qu’avec la monté des pays émergents comme les BRICS, c’est le système occidental qui est à bout de souffle. Le plus grave, c’est qu’aujourd’hui, nos compatriotes sont lâchement assassinés un peu partout en Europe et aux Etats Unis.
Je sais qu’il y a encore énormément de jeunes sénégalais qui rêvent de s’expatrier sous d’autres cieux, mais je peux vous dire sans risque de me tromper, que l’écrasante majorité des émigrés ne rêvent eux que de rentrer définitivement au pays.
Il est évident que tous ne rentreront pas. La décision de revenir au pays est un choix personnel et le devoir de l’Etat , mais aussi des populations, est de les aider à faire ce choix.
C’est que revenir au Sénégal n’est pas aussi simple, d’abord parce que la plupart de ces émigrés soutiennent des familles entières au pays, et ces dernières l’imaginent seulement, mais ne savent pas quels sacrifices font leurs bienfaiteurs, ensuite rentrer sous-entend faire une activité sur place. Voilà donc la vie de La plupart des émigrés, qui vivent au jour de jour pour soutenir leur famille restée au pays, avec un avenir très incertain, mais qui ne peuvent rentrer à la maison car ils n’ont aucune activité, aucun travail à faire une fois sur place.

QUE FAIRE ?
Il y a quelques années, le Président Abdoulaye Wade avait lancé le Plan REVA (Retour des émigrés vers l’Agriculture). Personnellement, je pense que c’était une bonne idée, mais c’était du Wade. Je veux dire par là que notre cher Président Wade avait parfois de bonnes idées dont lui seul en avait le secret, car la plupart était prise sur des coups de tête, pour répondre à une situation du moment. Le plan REVA faisait partie de ces coups de tête, car c’était une réponse au phénomène « Barça ou Barsax ». Le problème c’est que Wade ne murissait pas ses idées car ses concertations étaient très limitées, du coup leurs applications sur le terrain posaient des problèmes.
« Les grandes décisions ne doivent pas être prises par un seul Homme. » (Tradition Bouddhiste remontant au XIème siècle et Constitutionnalisée au Japon en 1215). Et « Tout Système d’autorité doit reposer sur la consultation » (Hadith du Prophète Mohamed PSL selon Allawi).
Je crois que le retour des émigrés ne doit pas seulement se faire vers l’Agriculture, mais dans tous les autres secteurs de l’économie. Beaucoup de ces sénégalais de l’extérieur ont fait de grandes Etudes, dans divers domaines. D’autres, par contre, n’ont pas étudié, mais ont acquis des grandes expériences à travers leur vécu, expériences qui peuvent beaucoup servir notre pays. Comme on dit en Wolof, « Tukki bofa dieuléwul xamé fa » (En voyageant, on apporte de la richesse matérielle ou du savoir).
Cela veut dire tout simplement que certains de ces émigrés peuvent très bien travailler pour l’Etat ou encore pour de grandes Entreprises du Pays. Il faudra toutefois que ces Entreprises acceptent de les payer selon leur capacité et leur rang, étant entendu que pour l’Etat, les salaires sont bien définis. Il faudra aussi que ces émigrés de retour dans leur pays ne soient pas très gourmands et tiennent compte du pouvoir d’achat des sénégalais.
Mais le plus important, ce serait d’aider ces sénégalais de l’extérieur à entreprendre chez eux en mettant en place une activité génératrice de revenus. L’Etat du Sénégal peut, et doit mettre en place un plan qui organisera les émigrés qui désirent rentrer au pays et qui leur permettra de créer des entreprises, de faire des activités qui généreront beaucoup d’emplois, ce qui augmentera forcement notre PIB.
Il suffit pour cela d’avoir une réelle volonté politique et de chercher des solutions aux vrais problèmes qui empêchent les émigrés, et les sénégalais en général d’entreprendre. A mon avis, ces problèmes sont aux nombre de trois :

1 . L’accès aux financements
C’est évidemment la première difficulté des émigrés et même de tous les sénégalais qui veulent entreprendre. Ils ne trouvent pas toujours les ressources de financement adéquates, et ne peuvent par conséquent pas investir comme ils le souhaitent. Il faut dire la plupart d’entre eux ne savent même pas à qui s’adresser pour obtenir une aide financière. Il existe certes des structures de financement dédiées aux sénégalais de l’extérieurs porteurs de projets, mais quand on se rapproche d’eux, les émigrés sont encore confrontés aux conditions, mais surtout au deuxième des trois problèmes.

2 . Trouver une idée pour une activité
Cela parait étrange mais la plupart n’ont pas d’Idées et ne savent pas ce qu’ils peuvent faire au Sénégal. En réalité, ils ne savent faire que du commerce, de l’immobilier et du transport, et ces trois secteurs dans la plupart des cas ne sont pas éligibles aux financements.

3 . La Gestion et le management d’une activité.
Nombreux sont les émigrés qui commencent une activité et qui se heurtent tout de suite à la réalité des choses. Il faut gérer son entreprise, avoir un esprit de manager et un leadership qui permettront de résoudre les problèmes de sa structure. Malgré beaucoup de courage, la plupart n’ont pas fait de longues études, encore moins une formation pour affronter la vie de l’entreprenariat. Il y a bien des modules de formation qui existent, mais sont-ils suffisants ?

Je terminerai s en évoquant un autre problème qu’ont les émigrés, et les sénégalais en général et qui selon moi, constitue un très grand frein à l’entreprenariat : il s’agit de ce manque de culture d’union et de regroupement. Malgré leur grand esprit de solidarité et d’entraide, il est très rare de voir des sénégalais s’unir pour monter une activité. Chacun « se la joue solo » et préfère voler de ses propres ailes. Du coup, il est plus facile d’échouer seul qu’ ensemble. On le répète très souvent, mais on ne l’applique pas : « L’union fait la force » et je suis sûr que les sénégalais gagneraient beaucoup à s’unir pour monter quelque chose.
Je reviendrai certainement dans un autre article pour donner mes modestes propositions dans le but de résoudre des difficultés, en attendant vos avis m’intéressent et intéressent les sénégalais.

Karou
[email protected]

9 Commentaires

  1. je croix lire un article,qui doit ATTIRE l’attentions de tout les senegalais,plus particulierement les autorites senegalais,car l’auteur de cet article sais bien le probleme que vive les senegalais de la diaspora…la PEUR des immigres tout cours.une est sure si l’etat senegalais savais le potentiel que les senegalais de l’exterieur peuve apporter pour le pays,ils ne resterons pas les bras croiser,il faux une politique de retour,et comme ils disais l’auteur de cet article,une grande CONSERTATIONS…et basta la politique,politicienne…les immigres sont confronter a des tueries sens lendemain et ya une grande resposabilite,de l’etat senegalais,qui ne dit rien consent.merci a l’auteur de cet article

  2. je crois que il y a bien de senegalais en europe qui n’on
    pooi in besoin de financement, le Senegal doit aceuillir les
    bras ouvert pour ceux qui peuvent le faire. il n’y a aucun
    respect pour nous, imagine toi que tu viene avec des gens
    pour travailler de espagnoles ou qui que ce soit, une fois
    que le bateau arrive toute la celule de la pauvre douane le
    sait, tu paie les taxes qu’il faut, mais n’empeche qu’ils te suivent jusqu’a ta maison, ou ils te vigilent, en passant et repassant. donc la les etrangers qui sont avec toi pensent que vous allez repartir ses biens avec ces charognards de douaniers, mais pas de leurs fautes ils on toujour vecu comme ça. maintenant nous colaborons avec les ivoiriens, maliens et Conakry, le al será toujour en queue.

  3. Merci pour cet article, cest brillant! Le retour des i migres est souvent compris par leur entourage.
    Tu es adulte et tu passes des annees en europe, tu en parles avec ta famille, mais la premiere chose que tu entends cest, faut pas repeter ca ici cest difficile! Ben cest cetait pas difficile en europe aussi taurais pas pense retourner. Ensuite, ta famille ne te facilite rien du tout pour revenir.
    Ils continuent de mettre la pression sur toi en te demandant encore plus et toujours.
    Moi jai enfin trouve la solution. Avant, je repondais a toutes les soliicilations de la famille, je travais pour eux, je metais oublie. Maintenant, quand je donne cest uniquement quleque chose dessentiel comme la bouffe, le reste je cherche des voies et moyens de mettre mon argent quelque part.
    Il faut aider sa famille quand tu peux mais faut aussi soccuper de sois et jai decide de rentrer au senegal car jai epargne un peu dargent qui me permetter de me preparer.

  4. l’italy en est arrivèe à ce niveau ,(3e economie europèenne et 7 e mondiale)grace en partie au retour de ses immigrès qui ont investi dans divers secteurs.Mais ils auraient beneficiès ossi de l’assistance de leur etat mais surtout de leur famille respective.Contrairement au galsen,pour un aspirant entrepreneur ,si tu es vrèmen chanceux tu te retveras avec les mains vides.,sinon…

  5. Il est quand meme bizard de constater que quand on parle de politique, de viol et d’homosexualité, il y a des gens qui envahissent le forum et donnent leurs avis sur tout et sur rien, alors quand on parle de choses plus sérieuses, ces gens ne réagissent pas.
    Les émigrés sont des sénégalais qui jouent un role immense dans ce pays, ils font rentrer plus de 400 milliards par an. Beaucoup de familles sénégalaises dépendent d’eux. Alors discuter des problèmes de ces compatriotes est à mon avis beaucoup plus important que parler de Karim Wade et autres Idrissa Seck qui se sont déjà enrichis (on ne sait d’ailleurs comment), ou bien encore du viol de Cheikh Yérim ou des homosexuels (nous savons tous que c’est un faux débat car cette dépénalisation ne passera jamais).

  6. Bonsoir mes frères et soeurs, je suis l’auteur de cette contribution et je voudrais remercier tous ceux qui ont réagit à cet article.
    Comme l’a dit Mamadou, il faut se concerter par rapport à cette question et trouver des solutions, et l’Etat a un grand role a jouer. Mais il faut que les émigrés prennent leur responsabilité comme l’a dit Doro et refusent ce que j’appelle l’escalavage moderne qu’ils subissent dans leurs pays hotes mais surtout de la part de leur famille et amis restés au pays(J’y reviendrai dans une prochaine contribution).
    Doxondem a évoqué le cas de l’Italie et il a parfaitement raison. Da 1861 à nos jours, le nombres d’immigrés italiens à travers le monde est estimé à plus de 30 millions. D’ailleurs, vous trouverez en Amérique du Sud (surtout en Argentine et au Brèsil), aux Etats Unis et un peu partout en Europe beaucoup de personnes avec des noms italiens. L’actuel Pape François en fait partie car il est d’origine italienne.
    Mais il faut dire que parmi ces 30 millions d’italiens emigrés, environ 20 millions sont rentrés chez eux et ont investi dans leur pays. C’est pour cela qu’en Italie le secteur privé est très puissant et c’est ça qui a fait qu’elle soit aujourd’hui la 3ème économie de la zone euro et la 7ème mondiale.

  7. tres interessante l’article comme la dit karou des gens comme sadaga ne participera pas a ce debat il son faut alors basta on parle de karim ilse mette a insulter tous le monde .je dis que le gouvernement a sa part de responsabiliter ils doivent reagire ou les immigres vont prendre leur resposabiliter comme l’ont fait au paravant ,qui a elu mackz?

  8. Karou merci de votre contribution qui doit en fait etre un leitmotiv pour les senegalais de l’exterieur.Je prefere ce terme plutot qu’emmigres, car comme vous le savez mieux moi nous preferons noter cher Senegal plus que tout autre chose.Nous de l’exterieur devons a mon avis « descendre du piedestral » si retournant au pays ne pretendre a trop d’exigences,par acceptant de mettre la main a la pate et comprendre surtout que notre pays est jeune (en comparaison a ces pays qui se sont pendant des siecles). Nous savons nul n’est prophete chez soi et mieux il nous appartient nous SDE (senegalais de l’exterieur)de montrer la voie, et merci encore d’avoir reposer le debat.

  9. Merci Pape pour votre réaction. Vous avez raison de dire que les sénégalais de l’extérieur ne doivent pas prétrendre trop d’exigence pour un retour, mais je pense qu’il ne faut pas oublier qu’il y a un minimum: c’est-à-dire au moins la valeur du marché sénégalais.
    Abdou Khadre Samb (sur FB) a fait une proposition très intéressante: à savoir la création de PME dirigées par des émigrés. C’est exactement ce que j’ai dit dans ma contribution. Il faut cependant que ces émigrés puissent etre capables de diriger une entreprise, il faut un leadership, un esprit de management que malheureusement la majorité d’entre eux n’ont pas. Evidemment cela s’apprend, et à mon avis, il y a un moyen très efficace d’aller dans ce sens.

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