Le bilan de l’incendie survenu mercredi au « Daaka » (retraite spirituelle) de Médina Gounass s’est alourdi à 29 décès et près de 70 brûlés, a annoncé samedi 15 avril, la ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Pr Awa Marie Coll Seck.
« Le bilan évolue. Il y a d’après les dernières statistiques, 29 décès pas seulement dans des structures, mais des personnes trouvées sur place », a-t-elle dit aux journalistes au terme d’une visite à l’hôpital Principal où est admis un des brûlés de cet incendie meurtrier.
La ministre de la Santé et de l’Action sociale a informé que les blessés ont été évacués grâce à un appui du SAMU national.
« Je suis là, pour rendre visite aux brûlés à qui j’avais déjà rendus visite à Tambacounda et à Medina Gounass. Certains ont été évacués à Dakar et parmi eux, deux sont décédés, quelques heures après leur arrivée », a-t-elle renseigné.
« C’est ainsi que deux sont restés à Kaolack, car leur situation de santé le permettait et leur prise en charge s’est faite correctement. Les plus graves sont arrivés à Dakar », a-t-elle ajouté.
Selon elle, « une cinquantaine de fidèles ont été brûlés en dehors de ces personnes trouvées sur place et évacuées et qui sont au nombre de 20?. Awa Marie Coll Seck a rassuré que « deux blessés sont sortis de l’hôpital de Tambacounda ».
« C’est une évolution à la minute près, et nous allons faire le point dans les 48h pour avoir une idée précise du nombre pour ne pas faire de doublon », a-t-elle promis, saluant le professionnalisme du personnel qui s’occupe des brûlés. La ministre de la Santé est aussi allée rendre visite au deuxième malade hospitalisé à l’hôpital Le Dantec.
lignedirecte.sn
AU DELÀ DU DAAKA, IL URGE DE REPENSER TOUTES LES GRANDES CÉRÉMONIES RELIGIEUSES (MAGAL, MAOULOUD, ETC.) !!!
Indiscutablement, il y’a eu beaucoup de failles dans l’organisation du “daaka” ; ce qui a été, indéniablement, à l’origine de ce drame, mais au-delà de toutes ces considérations, la communauté religieuse de Médina Gounass doit faire une introspection, pour tirer tous les enseignements de ces catastrophes récurrentes qui la frappent (1986, 1991, 2010, 2017).
En vérité, la responsabilité de l’homme est toujours engagée dans les malheurs qui le frappent – et très souvent, le fait de son comportement ; oui, le Coran est très explicite :
(79) Tout bien qui t’atteint vient d’Allah, et tout mal qui t’atteint vient de toi-même. Et Nous (Allah) t’avons envoyé aux gens comme Messager. Et Allah suffit comme témoin. (4. Les Femmes : 79 – An-Nisâ’) … (30) Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis (oeuvré). Et pourtant Il (Dieu) pardonne beaucoup. (31) Vous ne pouvez pas échapper à la puissance d’Allah sur la terre ; et vous n’avez en dehors d’Allah, ni maître ni défenseur. (42. La Consultation : 30 – Ach-Chûrâ’) … (22) Et nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé … (57. Le Fer : 22 – Al-Hadîd)
Au vu de la récurrence de ces catastrophes (incendies meurtriers), n’est-il pas temps de repenser l’organisation du ‘’daaka’’, dans une perspective de décentralisation, d’allégement et de facilitation, conformément à l’enseignement du Prophète Mouhammad (PSL) ? En effet, il faut toujours garder à l’esprit que l’Islam est une religion dynamique par essence et par excellence, qui s’adapte donc à tous les contextes ; oui, à chaque époque, le Prophète (PSL) nous a donné, par anticipation, la réponse la plus adaptée (la moins contraignante et la moins onéreuse) ; le Hadith est très explicite :
Abû Hurayra rapporte ces paroles de l’Envoyé de Dieu – sur lui la grâce et la paix – : « Vous êtes dans une époque où celui qui aura négligé le dixième de ce qui lui a été ordonné périra. Mais viendra un temps (fin des temps) où celui qui aura fait le dixième de ce qui lui a été ordonné sera sauvé ». (Tirmidhî) … « La religion n’est que facilité, quiconque la rend difficile en sera la victime ». (Bukhari) … « Facilitez les choses et ne les rendez point difficiles ; annoncez la bonne nouvelle et ne faites pas fuir (les gens) ». (Bukhari).
Et c’est dire qu’on pourrait légitimement discuter sur la pertinence d’une retraite spirituelle collective de dix jours, en pleine brousse, en cette ‘’fin des temps’’ (akhirou zaman) où la pratique religieuse est particulièrement difficile. En tout cas, cela n’est point conforme avec l’esprit de la Tidjaniya qui est inscrite dans une perspective ‘’christique’’ (Mission du Mahdi) – et donc d’allégement et de facilitation, permettant à ses adeptes de vivre pleinement leur spiritualité sans rompre avec la modernité.
Oui, nous persistons à croire, comme beaucoup d’Oulémas avant-gardistes, que l’organisation des grandes cérémonies religieuses (Gamou, Magal, etc.) qui constituent actuellement un véritable casse-tête, tant pour les autorités temporelles que spirituelles, doit être repensée ; indéniablement, elles présentent actuellement beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages, tant au plan financier que de la qualité des prestations religieuses. Et assurément, leurs promoteurs ne le voulaient pas ainsi. Actuellement de plus en plus d’injustes et autres pervers profitent de ces grandes cérémonies pour commettre des turpitudes inimaginables et toutes sortes de forfaits (ivresse, prostitution, vols, agressions, etc.), comme en témoignent leur progression significative dans les rapports annuels de la police et de la gendarmerie. Un vrai problème de sécurité se pose !!!
En vérité, toutes les tares observées dans la religion riment avec le grand nombre ; oui, le Coran enseigne que “… la plupart des gens ne savent pas” (34. Les Saba’ : 36 – Saba’) ; “la plupart d’entre eux ne connaissent pas la vérité et s’en écartent” (21. Les Prophètes : 24 – Al-Anbiyâ) ; “la plupart des gens s’obstinent dans l’incrédulité” (17. Le Voyage Nocturne : 88-89 – Al-Isrâ’) ; “… la plupart des gens ne sont pas croyants” ; “… la plupart d’entre eux sont menteurs” (26. Les Poètes : 103 … 223 – Ach-Chu’arâ) “… la plupart d’entre eux ne sont pas reconnaissants” (7. Al-Araf : 17 – Al-Arâf). Oui, le grand nombre riment presque toujours avec l’ignorance et l’incrédulité – pouvant faire encourir une sanction divine.
Et finalement, si on se place dans la perspective inéluctable de dépérissement des ‘’villes dites saintes’’, en rapport avec l’avènement du Mahdi (retour de Jésus fils de Marie), on conçoit aisément le manque de pertinence des gros investissements pour y faciliter le pèlerinage (exemple “ilaa Touba”); en vérité, la priorité des ‘’capitales religieuses’’ devrait être l’assainissement, les infrastructures et la sécurité. En vérité, la résolution des difficultés du peuple devrait être une préoccupation essentielle de nos chefs religieux, mais hélas, la plupart d’entre eux ne sont préoccupés que par les mallettes et autres privilèges distribués dans les ‘’cérémonies officielles’’ devenues de véritables tribunes de campagne électorale !!! Et comment pourraient-ils servir à la fois Dieu et l’argent ?
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