Comment ne pas s’indigner de la proposition consistant à faire du Magal de Touba un jour férié, chômé et payé ? Seul un Etat qui travaille peu, et qui ne cherche pas à trouver du travail à sa jeunesse peut faire l’apologie de l’oisiveté et du chômage, à l’heure où la santé des finances publiques n’est pas très enviable. Si seulement l’Etat commençait par donner aux jeunes des raisons de se lever très tôt le matin, et non les encourager à compter les poteaux dans les rues. De nos jours, dans nos républiques où l’amalgame est constant entre politique et religion, un fourre-tout où n’importe qui dit n’importe quoi, il est possible d’être président de la République sans être père de la nation, car un père de la nation n’a ni appartenance politique, ni religieuse ni confrérique. On ne gère pas un Etat sur des improvisations et sautes d’humeur. Les populations sénégalaises, dans leur ensemble, se sont bien accommodées du Magal de Touba sans que cela porte un préjudice réel au bon fonctionnement de leur administration. Parce que les Mourides, dans leur
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J’emprunte à Stéphane Hessel le titre de son best-seller invitant ses compatriotes à trouver mille et une raisons de s’indigner. Au Sénégal, nombreuses sont les raisons qui font que chaque Sénégalais, quelle que soit sa sensibilité politique ou religieuse, trouvera sans chercher des motifs à son indignation.