Depuis quelques années, le Sénégal s’est engagé dans une nouvelle ère qui va changer les activités sportives et répondre aux besoins du mouvement sportif qui a pendant longtemps réclamé l’érection de stades et salles adéquates à la pratique sportive dans différentes disciplines. L’érection de la future arène nationale et du Palais des sports, ajouté au vaste projet de rénovation et de réhabilitation des stades régionaux, dans le cadre de la coopération chinoise, a nettement contribué à réduire le gap du désert infrastructurel au Sénégal. Mais en sommes-nous aujourd’hui en ce début d’année 2016 ?
La réhabilitation des stades régionaux et le lancement des trois phases qui touchent successivement les stades Alassane Djigo de Pikine, Ely Manel Fall de Diourbel, Massène Sène de Fatick, Caroline Faye de Mbour, Lamine Guèye de Kaolack, Alboury Ndiaye de Louga, des stades de Kolda et de Tamba, mais aussi les stades de Matam, Médine de Saint-Louis et Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor a ouvert une nouvelle ère à la politique infrastructurelle de l’Etat du Sénégal. Ces infrastructures qui ont été réhabilités entre 1,200 milliards et 1,800 milliards de F Cfa chacune, ont depuis quelques années réussi à résorber de façon significative le déficit criard et corrigé la disparité qui a longtemps existé entre les différentes zones du pays. Force est toutefois de s’interroger sur l’état des lieux de nos équipements sportifs. Ils ont pour maux surexploitation, détérioration de l’aire de jeu, manque d’assainissement, défaut d’entretien, autres. La déliquescence des installations de la salle de basketball de Marius Ndiaye, le cas de l’inondation de l’ère de jeu du stade Amadou Barry, réhabilité à hauteur de 600 millions, celui du stade Babacar Sèye de Saint-Louis, rendu impraticable par les eaux pluies, illustrent amplement l’état des équipements sportifs à travers le pays. Un tour d’horizon à travers les différentes zones et dans les différents stades régionaux, nous donne ainsi un large aperçu sur l’état des infrastructures. Il révèle, au-delà de l’amélioration de l’existant, le défi de la préservation et du maintien des installations sportives dans le pays.
DIOURBEL : Le Baol noyé dans un désert infrastructurel
L’actuel stade Ely Manel Fall était un terrain de football avec une tribune qui servait d’hippodrome. C’est l’ancien président de l’Iaaf, Lamine Diack, alors secrétaire d’Etat chargé du Sport qui avait procédé à la pose de la première pierre de ce stade en 1975, comme le raconte Ibrahima Dacosta directeur technique de la ligue régionale de football et témoin oculaire. «C’est le président Diack qui avait tenu à la main, la brique pour la pose de la première pierre», confie-t-il, nostalgique.
Ce seul joyau est inauguré le 4 avril 1977 par le Président Léopold Sédar Senghor. Mais la pelouse gazonnée et les installations ont été rénovées plusieurs fois sous le régime du Président Abdou Diouf. Ce stade omnisport a finalement été réhabilité dans le cadre du projet chinois et inauguré le 2 février 2009, sous l’ère Wade. Le gazon naturel cédait ainsi la place au gazon synthétique. Aujourd’hui, le stade ne dispose pas les moyens de son entretien, ni de budget de fonctionnement, sans occulter la surexploitation avec quatre matches par jour durant la période des «navetanes» pour une durée de 4 mois. Les séances d’entrainement de l’équipe de la Suneor de Diourbel, les séances de lutte, l’athlétisme et l’entrainement des vétérans ont fini de plonger l’infrastructure dans une phase d’agonie. Le directeur du stade, Bounama Fall qui fait le constat, propose d’ailleurs «la fermeture du stade afin de procéder à la réhabilitation totale de la pelouse et des gradins» qui, selon lui, «comportent actuellement des risques».
«Les pylônes manquent d’ampoules. Au niveau des toilettes, c’est le minimum qu’on gère en fonction des faibles ressources additionnelles que nous avons à travers les navétanes. Sans le mouvement navetane, on ne pourrait pas tenir. Les participations journalières au niveau du championnat national populaire et de l’équipe de la Suneor, sont symboliques car les tarifs appliqués à Diourbel sont trois fois moins chères que ceux des autres régions. Ils sont de l’ordre de 15.000 F Cfa par jour pour le championnat national populaire et 25 000 F Cfa pour la Suneor », souligne t-il.
Pour Demba Guèye, ancien arbitre international, plus connu sous le nom de Peul Guèye, les infrastructures sportives sont tout simplement inexistantes dans cette localité du Baol.
«Nous avons un seul stade au niveau de Diourbel. Le maire de Diourbel doit chercher des partenaires pour construire un stade municipal qui pourrait prendre en charge le basketball, le handball. Il n’y a qu’un seul terrain de basketball, aucun terrain de handball et un seul terrain de football praticable. On devrait avoir trois stades de Basketball, trois terrains de handball et deux autres stades de football. Il y avait de l’espace où l’on pratiquait les courses hippiques mais il a été affecté à un industriel. Ce déficit d’infrastructures sportives a un impact négatif sur le développement des disciplines sportives. Il faut rappeler que la Suneor est la seule équipe ayant accédé à l’élite», se désole t-il
Pour le randonneur Dr Ousmane Sow, membre de Baol fitness club et médecin de l’équipe fanion de Diourbel, le stade Ely Manel Fall demeure la seule infrastructure pour les sportifs de la ville. «Nous, randonneurs, on se retrouve ici avec l’équipe de la Suneor et les autres formations. Alors que nul n’ignore l’état de dégradation du stade», se plaint-il, avant de solliciter les autorités pour la réhabilitation de l’infrastructure.
«Nous demandons aux autorités du pays de réparer la pelouse en dégradation très avancée. Je suis le médecin de l’équipe, mais nous avons tellement de blessés à cause de la qualité de la pelouse. On est même en train d’étudier la possibilité d’aller à Fatick pour jouer le reste du championnat», ajoute-t-il.
La lutte quasi impraticable
En ce qui concerne la lutte, il faut souligner que la seule arène municipale qui existe au niveau de Diourbel, n’abrite plus de combats de lutte depuis quatre ans.
Bambèye plus loti mais encore…
A l’opposée de Diourbel, la ville voisine de Bambey peut toutefois se prévaloir de son stade municipal qui a fait l’objet de plusieurs travaux de réhabilitation notés sous le magistère du maire Pape Diouf et ensuite de la mairesse Aida Mbodji. On peut ainsi remarquer l’aménagement de la grille de protection, de la toiture et surtout l’équipement du stade en projecteurs. Le manque de gazon naturel ou synthétique constitue cependant une difficulté majeure pour le développement du football. Il faut toutefois relever que la transformation de l’arène municipale de Bambey en stadium par l’ancienne mairesse de Bambey et Présidente du conseil départemental, Mme Aida Mbodji favorise la pratique des disciplines comme le basketball et le handball.
Mbacké, un seul stade… non réglementaire
Au niveau de Mbacké, il n’y a que le stade Nelson Mandela. Mais qui n’existe que de nom puisqu’il est loin de répondre aux normes internationales. En dehors d’une petite tribune couverte dont la capacité d’accueil est de 300 personnes, l’infrastructure est presque hors d’usage. D’où le cri du cœur des sportifs qui éprouvent toutes les peines pour s’adonner à leurs disciplines.
AMADOU BARRY DE GUEDIAWAYE : L’assainissement et l’entretien, un défi permanent
Le stade Amadou Barry de Guédiawaye est une des infrastructures qui répond aujourd’hui, au mieux aux besoins des sportifs de la banlieue. Malgré l’indisponibilité d’Alassane Djigo de Pikine, les équipes de l’AS Pikine, Teungueth FC, du Duc, de l’Asfa, du Port Autonome de Dakar entre autres équipes des Ligues 1 et 2, ont toutes élu domicile dans ce stade inauguré depuis les années 1970 et réfectionné à deux reprises, en 2008 et en 2012.
Mais pour la dernière réfection, seul le gazon synthétique du stade a été rénové à coup de 700 millions F CFA. Avant la mise en place en 2008 des stations des drainages pour l’évacuation de l’eau de pluie. Comme bon nombre de stades, Amadou Barry n’échappe toutefois pas aux problèmes d’entretien ou encore sur ses installations.
« L’installation de l’électricité est un peu archaïque. Avec les inondations, l’électricité est instable à Amadou Barry. Parce que l’eau avait atteint un niveau et touchait pratiquement les files électriques. C’est un problème d’installation et on est obligé de tout refaire», confie le directeur du stade.
Le manque d’entretien : une plaie
L’instabilité de l’électricité, à cause des fréquentes baisses de tensions, préoccupe le directeur du stade. Ce, en dépit de la mise en place des groupes électrogènes qui devraient prendre le relai en cas de panne électrique.
Comme pour ne rien arranger, le manque d’assainissement et de propreté, dû au mauvais comportement des supporters, au cours des rencontres de football, est aussi une plaie pour le stade Amadou Barry. Comme le démontre ainsi les gobelets et autres matières plastiques jonchant le sol durant les rencontres et qui, à terme, obstruent les tuyaux d’évacuation. «Si chaque personne qui vient en stade garde en tête que c’est à lui de préserver l’infrastructure, cela va être facile pour tout le monde mais aussi pour l’administration», plaide le directeur du stade Khalifa Guèye. Il n’en préconise pas moins la mise en place de matériels capables d’assurer l’entretien. «Rénover les stades est une bonne initiative, mais il faut aussi prendre en compte ce qu’il faut pour mieux l’entretenir. Une centaine des millions pour la réfection sans le suivi est un problème qu’il faut résoudre », fait remarqué M. Guèye.
SEDHIOU : Le terroir incubateur mal en point
Ces dernières années la région de Sédhiou met sur le marché des sports des acteurs assez distinctifs de par leurs talents qui débordent les frontières : Papis Demba Cissé, Sadio Mané, Moussa Seydi en football, Balla Gaye II et Lac De Guer II en lutte pour ne citer que ces quelques célébrités. Et paradoxalement, c’est l’une des régions les plus dépourvues en infrastructures sportives.
Etat des lieux atterrants !
Le stade municipal appelé comme tel n’a rien qui lui confère ce titre tant le dénuement est quasi-total. Seuls les poteaux de gardien de but permettent de rappeler qu’il est des temps où les jeunes s’efforcent à rouler le ballon dans l’espace. Dans le reste des quartiers de la commune, les jeunes déblaient des espaces verts appartenant à des tiers pour y exercer leurs activités sportives, de football en particulier. Très nostalgiques aux projecteurs après des séjours dans les grandes villes, les jeunes du quartier Julescounda ont aménagé un espace à côté de la famille Biaye avec des semblant de projecteurs accrochés à même sur des branchages d’arbre. Peut-être, ignorent-ils aussi les risques d’électrocution sous l’emprise du désir de satisfaire un besoin réel dans un cadre virtuel relevant même du rêve, le rêve de s’épanouir dans un cadre adéquat.
Quant au volleyball, il est méconnu de la population de Sédhiou tout comme le tennis, le javelot et autres disciplines en athlétisme en raison d’une absence de cadre et/ou de promoteur es-qualité. De là à comprendre que les personnes en situation de handicap ayant longtemps réclamé leur portion des périmètres de jeu, vont devoir et encore patienter pour disposer de ce privilège à remuer leur organisme en handisport. Le handball est toute même quelque peu servi avec l’unique terrain à côté du CDEPS, le basketball aussi a un léger mieux avec quelques deux rayons vétustes (stade municipal et Amadou Mapathé Diagne).
Ces insuffisances en matière d’infrastructures sportives dans la région de Sédhiou ont fait l’objet de très vives contestations de la part des jeunes. En octobre 2011, ils avaient détruit par voie d’incendie les crintins (palissades) qui servaient de grille de protection du pseudo stade municipal en représailles aux multiples promesses sans lendemain. Cet acte leur a valu un séjour carcéral et le mépris du maire d’alors Amadou Tidiane Bâ rétorquant que ces «jeunes gâchaient» sa politique auprès du président de la République d’alors, Abdoulaye Wade avec des risques de perdre son poste de ministre.
Les promesses du conseil des ministres décentralisé à Sédhiou
Le conseil des ministres délocalisé à Sédhiou le 25 février 2015 avait décidé, par la voix du chef du gouvernement, Mahammad Boun Abdallah Dionne, de la construction du stade municipal de Sédhiou sur son ancien site à hauteur de 200 millions de FCFA avant fin décembre de la même année puis, de la construction dans quatre ans d’un stade régional multifonctionnel à Sédhiou. Certes, la pose de la première pierre est faite le jeudi 11 juin par le ministre Matar Bâ annonçant la durée des travaux pour sept mois, mais 33 jours après l’expiration de ce délai, l’on constate que les travaux sont hélas à l’arrêt malgré la mise en place d’un comité de suivi qui allait souvent sur le terrain constater l’évolution des travaux.
Nos tentatives pour joindre l’entrepreneur sont restées vaines. La carte sportive de la région de Sédhiou est nue et le non-respect de ces engagements pourrait être une autre source de contestations des jeunes même au prix de la prison mijote-t-on dans les rues de la capitale du Pakao.
STADE LEOPOLD SEDAR SENGHOR : La seule infrastructure majeure
Inauguré par le président Abdou Diouf le 31 octobre 1985, le stade Léopold Sédar Senghor portait tout d’abord le nom de Stade de l’Amitié. Il fut rebaptisé en 2001 Léopold Sédar Senghor pour rendre hommage au poète et à l’homme d’Etat sénégalais disparu la même année. Ce stade le dernier en date qui a été construit sur le territoire national demeure l’infrastructure sportive majeure du pays.
Le premier but de l’histoire du stade fut inscrit par l’ancien international Moussa Ndao lors d’une rencontre JA – Jaraaf avant d’accueillir en 1992, l’unique Coupe d’Afrique senior de football. Le stade LSS a tout de même également abrité le meeting international d’athlétisme de Dakar en 2005 ainsi que la coupe d’Afrique des nations junior en 2015 et le CAN -23.
Dans une architecture rappelant vaguement une soucoupe volante le stade a une capacité de 60 000 places (11ème place ex aequo en Afrique).
Outre le football, sport le plus pratiqué, on y pratique aussi la lutte sénégalaise, l’athlétisme, le volley, le Basketball, le tennis de table, l’escrime, la gymnastique, la boxe, le karaté, le Judo, et pour finir le taekwondo.
Et en à croire un des responsables du stade, M.Aliou Kandji, l’antre des « Lions » répond aujourd’hui parfaitement aux normes internationales. Il regrette toutefois qu’un pays comme le Sénégal ne possède qu’une seule enceinte de ce standing et que par conséquent ne puisse plus accueillir une compétition continentale majeure : « avec le passage à quatre poules de quatre équipes le pays n’est plus en mesure d’organiser une CAN senior, étant donné qu’il faut quatre stades référencées aux normes », fait t-il remarquer.
L’état actuel du stade reste cependant assez correct, avec une pelouse d’une bonne qualité des tribunes en bon état dont le toit fait l’objet d’un désir de couverture totale et non plus partielle comme actuellement.
MATAM : Une région sans infrastructures adéquates
Malgré le nombre important des sportifs, dans les disciplines que sont le football, le basketball, les arts martiaux, les villes et villages de la région de Matam ne sont dotées pour la plupart, d’infrastructures adaptées pour une bonne pratique du sport. Sur la liste de ces disciplines sportives, on peut aussi ajouter le volleyball, l’athlétisme, la lutte et surtout la natation qui ne jouit d’aucun cadre adapté. La région de Matam dans sa globalité ne dispose que d’un stade aux normes référentielles qui se trouve dans la ville de Matam, la capitale régionale qui dispose d’un stade municipal en forte dégradation. Le stade régional qui jouit d’un plateau multifonctionnel avec un terrain de football pourvu de gazon, construit, il y a cinq ans, attend d’être inauguré. Même si paradoxalement, il n’est toujours pas réceptionné, il abrite des manifestations sportives à envergure départementale ou régionale.
A Ourossogui, dans la commune économique, il n’existe qu’un seul stade municipal sans gazon, sans éclairage, avec une petite tribune pour pas plus de 2000 spectateurs, une piste d’athlétisme sablonneuse et un terrain de basket. La situation est la même dans les grandes communes que sont Kanel, Agnam et Thilogne. Les autres communes partageant jusque là l’inconvénient de dérouler leurs manifestations sportives sur des terrains vagues (peu dispose de clôture) sans garantie de sécurité lors des matchs de football à haut risque. La commune de Ranérou qui ne dispose pour l’heure que d’un terrain clôturé se singularise de plus en vue dans la pratique du volley-ball au niveau de la région. «Cette discipline en plein développement qui compte beaucoup de sportives jouit de l’accompagnement d’une ressortissante du coin qui est professionnelle en France», note une autorité des sports. Avant de poursuivre, «Là, on voit que le volleyball est en train de devancer l’athlétisme dans cette zone sylvo-pastorale où les populations sont très endurantes et très rapides.»
Le département du Ferlo ne dispose pas d’infrastructure apte à développer l’athlétisme, tout comme le basket et le handball. Bon nombre de collectivités rurales n’échappe pas d’ailleurs à cette cruelle réalité qui est cependant moins ressentie au niveau des zones urbaines.
Dans certaines villes, les adeptes du basketball ou du handball, profitent la plupart des installations construites pour les lycées, collèges ou l’enseignement technique, suivant la disponibilité toutefois du réceptif. La région qui comptabilise plusieurs adeptes du taewondo, du judo et du Kung Fu ne dispose d’aucune salle implantée dans une infrastructure référentielle. Hormis le CDEPS, les entrainements se font pour la plupart dans des espaces privés aménagés sommairement. Il en est ainsi pour la gymnastique et la lutte pratiquées sur des espaces vagues.
Les boulistes et les pratiquants du tennis partagent cette même réalité de ne pouvoir disposer d’un terrain ou d’une salle aménagée pour une bonne pratique de leur discipline.
TAMBACOUNDA : Seul un stade pour des milliers de sportifs
Dans la région de Tambacounda, seul le stade régional fait office d’infrastructure sportive digne de ce nom que se partagent des milliers de jeunes sportifs. Pour les pratiquants d’arts martiaux et autres sports de maintien, la Sodefitex a créé une salle ultra moderne, tout comme la coopération coréenne, qui a construit et équipé un dojo de Taekwondo. La conséquence logique de ce manque criard d’infrastructures sportives est que les clubs battent de l’aile.
N’eut été la coopération chinoise qui a réhabilité pour le compte de l’Etat du Sénégal le stade régional de Tambacounda, les sportifs de la région allaient avoir du mal à se livrer à leur sport favori. Même si une omerta entoure les coûts d’une telle infrastructure, il y a lieu de dire qu’elle permet à des centaines de jeunes d’y pratiquer le sport, dans des disciplines aussi diverses que le football, l’athlétisme, le basketball, le handball et le volleyball.
En effet, le stade régional de Tambacounda dispose d’une pelouse synthétique, d’une piste d’athlétisme, d’une tribune couverte, d’un premier plateau multifonctionnel de basket, de handball et de volleyball avec une petite tribune et des projecteurs tout comme d’un second plateau de handball et de volley-ball. Ce joyau initialement destiné aux compétitions est utilisé pour les entrainements, faute d’autres infrastructures. Cette situation est vivement déplorée par les sportifs qui avanceront que des efforts doivent être fournis par les collectivités locales en termes d’infrastructures sportives, d’autant plus que le sport est une compétence transférée. «Elles ne pensent qu’à des équipements marchands qui leur génèrent des revenus», se sont écriés les jeunes.
Un autre stade évolutif, celui départemental de Bakel, attend de bénéficier d’un plateau multifonctionnel, d’une pelouse, d’une piste d’athlétisme et d’une tribune.
Dans les autres départements de la région, il n’y a pas l’ombre d’un stade. Goudiry et Koumpentoum ne disposent que de terrains de football et les sportifs attendent que les équipes municipales puissent s’investir dans ce sens. Et comme conséquence logique de ce manque d’infrastructures sportives, les clubs de la région, dans les différentes disciplines sportives végètent et peinent à rejoindre l’élite, exceptée l’équipe féminine du «Baobab».
Dans le domaine des arts martiaux et autres sports de maintien, la Sodefitex a suppléé les collectivités locales en construisant et en équipant une belle salle dans son site. Il s’y ajoute la coopération coréenne qui a aussi construit et équipé en faveur de la ligue de Taekwondo, un dojo.
ALASSANE DJIGO DE PIKINE : L’infrastructure fait peau neuve
En chantier depuis Aout 2015, le stade Alassane Djigo sera bientôt à la disposition de la population pikinoise. C’est du moins ce que démontre l’état d’avancement des travaux entamés dans le cadre de la rénovation des stades nationaux engagée par le ministère des sports. Un détour dans cette infrastructure de la banlieue indique que l’infrastructure offre, pour le moment, toutes les commodités pour abriter des rencontres lors de la prochaine saison de football. En dehors de la tribune couverte déjà en place, une autre tribune de 2000 places en cours de construction est prête à 50%.
A côté des vestiaires qui ont été retouchés, l’éclairage du stade a aussi été refait avec la remise en marche des projecteurs. La réhabilitation de ce stade de Pikine s’élève à 1 milliard de F CFA et couvre la réfection des gradins, la pelouse et l’éclairage. Au-delà de cette rénovation, le ministère des sports a mis sur pied un certain nombre de mesures pour l’entretien qui constitue aujourd’hui un souci majeur.
50 millions prévus pour l’entretien
En ce qui concerne l’entretien du stade Alassane Djigo, le directeur du stade Abdoulaye Ndiaye souligne que des techniciens ont déjà été formés pour mieux l’entretenir. Ce sont des agents de la ville de Pikine. Et dans le dernier budget de la ville de Pikine, une somme de 50 millions de FCfa sera octroyée pour l’entretien du stade.
KOLDA : Un seul stade digne de ce nom
La région de Kolda reste un désert infrastructurel et le sport n’y échappe pas. Un seul stade régional digne de ce nom dans Kolda commune, le reste, des espaces ou les sportifs se débrouillent. Combiné à l’insuffisance de personnel technique d’encadrement. Kolda commune possède un stade régional et six plateaux multifonctionnels, fruit d’un combat des jeunes du Fouladou.
Le président Wade avait marqué de son empreinte ses réalisations. Comme son nom l’indique les plateaux peuvent servir pour les arts martiaux, le handball, le volleyball, le basketball et la lutte. Aujourd’hui, le stade réalisé grâce à la coopération chinoise est une fierté pour les sportifs avec un terrain de basketball pouvant aussi servir pour le handball. Les athlètes ont aussi une piste. Voila tout pour la région de Kolda en termes de structures dédiées au sport. Le reste est constitué d’aires de jeu sommaires aménagés par les sportifs ou quelques rares écoles possédant des terrains pour l’éducation sportive. Le président de l’Odcav de Kolda, Yaya Baldé, reconnait cette situation et énumère les besoins pour la région. «Nous avons besoin d’un second stade municipal et de salles pour les arts martiaux», indique-t-il.
Kolda commune, a des plateaux sportifs multi fonctionnels grâce au financement pour la célébration des fêtes de l’indépendance en 2006 mais un sérieux problème de gestion se pose. La municipalité doit revoir la gestion et chercher des conseillers sportifs pour une animation dans ces infrastructures. Pour Médina Yéro Foulah, la situation est plus difficile. Il n’y a rien dans le département dont le potentiel est encore sous exploité dans des disciplines comme la lutte et autre cyclisme. Sans infrastructures et de techniciens pour impulser le sport dans ce vaste département. Seule la commune de Pata dispose d’un terrain avec une clôture sommaire.
Yaya Baldé explique que avec le besoin d’aires de jeu évolutives tout est à faire. «Les espaces sont disponibles mais il n’y a aucun projet de réalisations d’infrastructures sportives. Les collectivités locales trouvent des partenaires car le sport est une compétence transférée mais il faut que l’Etat nous vienne en aide pour les grands travaux. Les élus ne doivent pas simplement s’arrêter à acheter des maillots et autres ballons. Ils doivent se battre pour les infrastructures. Il y a des disciplines qui peuvent valoir à Kolda de bons résultats mais sont encore pas bien organisées. A l’image du cyclisme car, le vélo étant un des moyens de transport des plus utilisé ainsi que la marche. Mais aussi et surtout la lutte », soutient-il.
STADE IBA MAR DIOP DE DAKAR : Une infrastructure en sursis
Construit en 1973 et niché en plein quartier de la Médina, le stade Iba Mar Diop est doté d’une capacité de 5000 places, il comprend une piste d’athlétisme et les sièges des fédérations du handball et d’athlétisme mais aussi l’Inseps. Il est également utilisé pour les rencontres du championnat de football de division 2 et sert de terrains d’entrainement au Jaraaf et à l’Us Gorée.
Sans compter la lutte qui partage depuis toujours le stadium avec le Handball. Mais, cette infrastructure vielle de 43 ans souffre de délabrement avancé. A côté de son éclairage plus que défectueuse, on relève une pelouse en gazon naturel en sursis du fait du manque d’eau pour bien entretenir son gazon devenu, au fil du temps, un champ de patates. Malgré une dernière rénovation qui date de 2003, par l’ancien président de l’IAAF, Lamine Diack, la seule tribune couverte se retrouve avec des fissures de tous les côtés.
Pis, l’utilisation abusive en période de «navétanes» a fini par rendre le stade Iba Mar Diop dans un piteux état. Il est pratiquement en sursis.
Sud Quotidien