C’est une maman perdue et désespérée qui s’est confiée à nos confrères de L’Observateur. Son fils, Pape Samba Ndiaye, est la proie d’un djinn depuis son enfance. Il exécute tous les ordres à lui donnés par ces créatures invisibles. La médecine moderne n’ayant rien donné, elle s’est tournée vers les marabouts. Voici un extrait du récit poignant de Ndèye Sow.
D’après la vieille dame, l’enfant a eu une crise 15 jours après son sevrage. Emmené à l’hôpital de Diourbel, le médecin leur a dit que Pape Samba se portait bien. De retour à la maison, les crises ont repris de plus belle. Ces dernières survenaient chaque jour à la même heure : à l’approche de la prière du crépuscule. « Mes voisins m’ont alors conseillé d’aller voir du côté de la médecine traditionnelle. C’est ainsi qu’un marabout m’a dit que mon fils est possédé par un djinn et qu’il exécuterait tous ses ordres. Nous avons vécu ainsi jusqu’à ce qu’il ait l’âge de huit (8) ans. Entre temps, il s’était calmé. Mais, à l’aube de sa huitième année, alors que je pensais avoir enfin vu le bout du tunnel, il s’est un jour réveillé vers minuit, a ouvert la porte de sa chambre, a escaladé le mur et s’est retrouvé dans la maison de nos voisins. Il est allé directement sauter dans un puits qui se trouve dans la cour de nos voisins. Alertés, les sapeurs-pompiers sont venus l’extirper du puits pour le conduire à l’hôpital. Il a refait la même chose le lendemain et le surlendemain et à la même heure », a narré Ndèye Sow.
Mais l’état de Pape Samba Ndiaye s’est aggravé depuis, d’après sa mère. « Il est devenu plus violent. Il a commencé à se déchirer le corps à l’aide d’objets contondants. Il a à maintes reprises tenté de se donner la mort par pendaison. On m’a dit qu’il agissait sous l’emprise du djinn. Dès fois, il lui arrive de creuser et d’enterrer une partie de sa tête. Parfois aussi, quand je cuisinais, il arrivait qu’il vienne enlever la marmite et qu’il se mette à se brûler avec les braises. Les sapeurs-pompiers de Diourbel qui sont très compréhensibles m’aidaient à chaque fois à le transporter à l’hôpital (…) Nous sommes à trois rendez-vous. Et à chaque fois, il criait, se cognait contre le mur et se vidait de tout son sang. Lorsque l’un des docteurs est arrivé à le maîtriser, il m’a demandé s’il agissait ainsi tous les jours, j’ai répondu par l’affirmative. Il m’a alors dit que la médecine ne pouvait rien pour soigner mon fils et qu’il serait plutôt mieux que j’aille voir du côté des marabouts, puisqu’il n’a décelé aucune maladie chez lui. Le jeudi passé, il a recommencé à se couper le corps. Il ne fait pas de mal aux autres. Même quand on essaie de l’arrêter, il jette l’objet tranchant pour ne pas blesser les autres », a dit cette mère éprouvée par la maladie de son fils.
Aussi, cette dame est-elle angoissée à l’idée de voir son fils mettre fin à ses jours, car, dit-elle, il a des envies suicidaires. Pape Samba Ndiaye, lui-même, avoue ne pas savoir le pourquoi de ses actes. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il y a quelqu’un qui lui parle, mais qu’il ne voit pas. Ndèye Sow a essayé de voir du côté de sa famille si la maladie n’est pas héréditaire mais son fils est le seul membre de sa famille qui en souffre.
Leral