Installation de la 12eme legislature: Rupture ou continuité ?

Elus depuis le 1er juillet dernier, les nouveaux députés vont effectuer leur rentrée aujourd’hui. Une rentrée très attendue par les populations qui souhaitent que cette assemblée ne soit plus une chambre d’applaudissement et d’enregistrement mais un lieu d’impulsion de la politique nationale.
Les députés de la 12 éme législature vont siéger à partir d’aujourd’hui 30 juillet. Une rentrée très attendue d’autant que cette assemblée risque d’être différente de la dernière législature qui était entièrement acquise à la cause du président déchu. La nouvelle assemblée a pour ambition d’incarner la rupture. C’est à un Parlement assez coloré que les Sénégalais auront droit eu égard à la diversité des élus. Avec l’instauration de la parité, soixante quatre femmes vont y siéger, il y aura aussi l’entrée des religieux tels que Mansour Sy Djamil, fervent défenseur des Assises nationales, le Mrds de Imam Mbaye Niang, le Pvd de Modou Kara Mbacké seront aussi de la partie. De même que le Pds avec ses 12 députés et les dissidents de Bokk Guis Guis avec leurs 4 députés qui ne voudront pas se contenter de faire la figuration. Sans compter la présence de Djibo Ka, Me El Hadj Diouf, Mamadou Lamine Diallo et tous ceux qui ont pu décrocher un siège grâce aux plus forts restes .Toujours est il que cette nouvelle législature va enregistrer la présence de novices mais également de beaucoup d’hommes d’expérience, ce qui ne fera que hausser le niveau des débats. Donc cette assemblée sera à maints égards, différente de celle de ces dernières années qui avait vu l’opposition boycotter le parlement pour le grand bonheur du parti au pouvoir qui n’a pas hésité à faire passer des lois plus scélérates les unes que les autres sans état d’âme. C’est du moins ce qui se dégage en apparence. Même si la mouvance présidentielle s’est taillée la part du lion avec 119 députés, la tâche du président Macky Sall n’est pas aisée pour autant car son parti n’en compte que 65, d’où l’obligation de privilégier la concertation et les compromis avec ses alliés. Cette union est d’autant plus nécessaire qu’Ibrahima Séne, a affirmé qu’il sera très difficile de gouverner le pays si Benno Bokk Yaakar vole en éclats. Pour le moment les ambitions sont nombreuses pour ce qui est de la répartition des postes. Le poste de président de l’Assemblée avait suscité beaucoup de convoitises de la part de Cissé Lô appuyé par des partisans de Macky Sall. Ce qui a failli miner la cohésion de la coalition, il a fallu que le Président Sall tape sur la table pour que la sérénité revienne. Donc sauf retournement de dernière minute, Moustapha Niasse qui a conduit la coalition au triomphe va trôner au perchoir. Moustapha Diakhaté quant à lui est pressenti pour être le président du groupe parlementaire de la coalition Bby. Cependant la question qui s’impose est de savoir si Niasse acceptera de diriger l’Assemblée avec un mandat d’un an renouvelable. A moins qu’il ait reçu des garanties comme quoi le mandat de 5 ans sera rétabli. Ce qui ne sera que justice d’autant que le mandat d’un an renouvelable a été instauré dans le seul but de solder des comptes personnels.