Interview exclusive : Lamine Guirassy, PDG HADAFO MÉDIAS« La presse guinéenne se porte très mal…»

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Président directeur général du groupe Hadafo Médias, un groupe de presse guinéen basé à Conakry, doté de deux chaînes de télévision (Espace TV et Kalac TV), trois radios à Conakry, Lamine Guirassy aborde avec Xalima plusieurs sujets. De l’élection présidentielle au rôle des médias en passant par la situation de la presse en Guinée, il y va sans langues de bois.

Le Sénégal vient de passer une alternance apaisée. Qu’est-ce que cela vous inspire de l’extérieur?

C’est une grande leçon pour la démocratie africaine. Le Sénégal est l’un de ces pays où il n’y a jamais eu de coups d’état. Un pays où se sent en sécurité. Cette élection prouve, une fois de plus, la solidité des institutions du pays. C’est une façon de montrer que l’espoir est permis aussi.

Beaucoup estiment que la presse a joué un rôle primordial dans ce processus?

Absolument. La presse quand elle est professionnelle et indépendante, est une des sentinelles de la démocratie. J’ai vu que la licence d’une télévision a été retirée par l’ancien pouvoir. Toute la corporation s’est mobilisée. C’est une belle leçon pour les autres pays et pour les nouvelles autorités.

Justement quels regards jetez-vous sur la presse africaine, en tant que patron de presse ?

Je pense que c’est une presse qui a besoin d’être aidée sur toute la ligne. C’est à dire qu’elle ne doit pas dépendre que du gouvernement. Mais le contexte est compliqué parce qu’il n’y a pas assez de publicités. Dans les pays développés, c’est les grands patrons qui détiennent les groupes de presse. En Afrique, c’est le contraire.
Mais je demeure convaincu qu’avec le courage et l’union, il est possible de faire bouger les lignes. Le nerf de la guerre c’est l’argent. Si on arrive à être fiable, il n’y a pas que les banques soutiennent derrière.

Comment se porte la presse guinéenne ?

Elle se porte très mal. Très très mal. Si je prends l’exemple de notre groupe, nous sommes les plus indépendants en Guinée. Mais ce que nous subissons c’est digne d’un film d’horreur. Cela fait plus de quatre mois que notre fréquence radio est brouillée à Conakry. La télé ESPACE TV enlevée du bouquet Canal+. Ça dure depuis le mois de novembre, on dit que c’est pour des raisons de sécurité. C’est un gros préjudice. Il y a deux autres médias qui sont concernés. Malheureusement, c’est le prix à payer quand on est un média indépendant.

Mais malgré tout, on est la radio la plus écoutée, le premier média du pays. Nous allons bientôt lancer une nouvelle télévision dédiée au théâtre le 29 avril. Nous comptons également nous déployer dans d’autres pays en Afrique en ouvrant des antennes. Nous osons espérer que, pour l’intérêt du pays, cette situation va bientôt être derrière nous.

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