IRKAN [Par A. Aziz Mbacké Majalis]

Penche vers les portes du Palais de la République, m’ont-ils, dit afin d’obtenir des mallettes du Référendum qui te suffiraient pour toujours.

Dieu, Son Prophète et Serigne Touba me suffisent, ai-je répondu, et je me contente d’eux. Et rien ne me satisfait si ce n’est l’Adoration de Dieu, le Service aux créatures et la Recherche.

Je ne crains que le ROI des rois, le PRÉSIDENT de tous les présidents et ne porte mes espérances qu’en Lui. Car c’est Lui, le Majestueux Seigneur, qui Seul peut m’enrichir et me sauver en cette époque de perte de valeurs et de règne de la matière.

C’est de lui Seul, mon Créateur, dont j’escompte une Bénédiction et un Agrément supérieurs à tous les seurithias de la République pour ses imams.

Car je sais, avec une certitude ne souffrant d’aucune sorte de doute, que mon Généreux Seigneur demeure l’Assistant Suprême, de qui j’implore le Secours et la rémission de mes péchés le Jour du Rassemblement.

C’est Lui, le Détenteur de la Puissance Infinie qui crée comme Il veut tout ce qu’Il veut. S’Il veut susciter du bien en ma faveur, nul pouvoir terrestre ne pourra m’en priver. Et s’Il veut me châtier, nul homme politique ne pourra m’en sauver.

Comment disposerais-je donc mes affaires entre les mains des politiciens qui ne sont même pas capables de garantir leur futur sort, à l’instar des malheureux déchus de l’Alternance ?

Et comment la convoitise des 4×4, des passeports diplomatiques ou des mallettes indues m’inciterait-elle à vendre ma dignité, mon pacte envers Serigne Touba et mon honneur à ceux dont les palais sont les jardins de Satan !?

Au contraire, à chaque fois que j’éprouve une peine ou un besoin, je n’invoque que mon Seigneur Tout-Puissant, par la grâce de Serigne Touba. Tout en essayant de me contenter du modeste fruit de mon labeur et des dons sur la Voie de Dieu que me remettent ses talibés.

Ne devrais-je pas au moins tenter de me montrer digne de ces privilèges que je n’ai rien fait pour mériter et de ne pas entacher le manteau d’honneur qui me fut, dès ma naissance, accordé par Khadimou Rassoul ?

Par Dieu ! Comment pourrais-je troquer ce manteau étincelant de Ngor, de Diiné et de Téranga infinies contre d’insignifiantes miettes que j’aurai vite fait de consommer et qui ne pourront jamais combler le vide du déshonneur et de mon wax-waxeet ?

Comment pourrais-je oublier que le magistère dont je fus, à vie, gratifié par mon Créateur de toute éternité vaut infiniment mieux que les mandats présidentiels limités auxquels l’on s’accroche au prix de sa vie ?

Ne devrais-je pas plutôt me souvenir, en tout temps et en tout lieu, que mon statut n’est point un honneur mais une lourde responsabilité envers l’Islam et les hommes ? Une responsabilité qui, bien comprise, se révélera un Honneur supérieur à tous les ors et honneurs de la République.

O toi qui critique mes articles et mes posts sur Facebook ! N’exagère pas dans tes commentaires et cesse de me blâmer. Car je ne suis d’aucune faction et ne cherche que le bien de mes concitoyens, du mieux que je peux.

Et si mon seul défaut est mon affiliation exclusive au parti de la Religion et du Peuple sénégalais, eh bien, c’est là un précieux défaut dont je ne me sens nullement embarrassé !

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Inspiré du poème de Cheikh A. Bamba IRKAN (« Penche vers les portes des rois », m’ont-ils dit…) écrit durant sa jeunesse), lorsqu’il lui fut proposé de remplacer son père en tant que conseiller du Damel. Poème de
défiance envers aussi bien l’autorité temporelle que les marabouts
collaborant avec celle-ci pour des considérations, en général, crypto
personnelles ou traditionnelles, en dehors d’un intérêt prouvé pour l’Islam.