L’adolescente de 17 ans, devenue une icône de la résistance contre l’occupation israélienne, a été libérée dimanche après huit mois derrière les barreaux. Face à une foule de reporters, elle a promis de continuer le combat.
Un accueil de star”, pour The Times of Israël, et d’“héroïne” pour le Jérusalem Post : plus d’une centaine de journalistes et une foule de supporteurs avides de selfies ont afflué dimanche 29 juillet dans le village de Nabi Saleh, en Cisjordanie, pour assister à la conférence de presse d’Ahed Tamimi. Cette Palestinienne de 17 ans, devenue icône de la résistance contre l’occupation, venait tout juste d’être libérée après huit mois passés en prison pour avoir giflé deux soldats israéliens. Elle avait été arrêtée le 19 décembre 2017, quelques jours après avoir été filmée dans une vidéo devenue virale.
Long cheveux bouclés fauves lâchés, Ahed Tamimi s’est présentée – hormis le keffieh noir et blanc qui lui recouvrait les épaules – “tout de noir vêtue”, relate The Times of Israel, “de son t-shirt à son legging, jusqu’à son vernis”. “Mais la couleur de sa tenue ne semblait pas refléter son humeur, alors qu’elle lançait des sourires à ses amis et des voisins (…) qu’elle n’avait pas vus depuis décembre.”
Encadrée d’un côté par son père, et de l’autre par sa mère – elle aussi emprisonnée après l’incident et libérée dimanche – l’adolescente a évacué quelques “amabilités”, raconte le quotidien, remerciant “tous ceux qui (l)’ont soutenue” pendant son incarcération. Puis “a commencé à réciter une longue liste de messages qu’elle souhaitait adresser aux Palestiniens” et au monde.
“La résistance continuera jusqu’à la fin de l’occupation
Celle que la droite israélienne surnomme “Shirley Temper”, comme le rappelle le Jerusalem Post, pour ses apparitions répétées dans des vidéos virales la montrant se confrontant à des soldats, a promis de poursuivre le combat. “La résistance continuera jusqu’à ce que l’occupation prenne fin”, a-t-elle assuré. La jeune fille a par ailleurs lancé un appel à l’unité nationale, pour que les Palestiniens puissent combattre plus efficacement pour la libération de leurs prisonniers. “Al-Quds (nom arabe de Jérusalem) était et restera la capitale du peuple palestinien”, a-t-elle ajouté. Interrogée sur son avenir, elle a expliqué étudier le droit pour pouvoir défendre “la cause palestinienne”. Elle a cependant refusé de répondre aux questions des médias israéliens, accusés d’avoir ”constamment diffamé (s)a famille et (leur) combat”.
Ha’Aretz relève pour sa part qu’Ahed Tamimi “s’est abstenue de dire si elle frapperait de nouveau un soldat israélien”. Et rappelle que la nouvelle figure emblématique de la résistance a par le passé appelé à mener des “attaques-suicides” pour “libérer la Palestine”.Après sa conférence de presse, elle s’est rendue à Ramallah, où elle a déposé des fleurs sur la tombe du dirigeant palestinien Yasser Arafat et a rencontré le président Mahmoud Abbas. Celui-ci l’a prise dans ses bras, raconte le Jerusalem Post, et l’a reçue à côté de lui, “dans un fauteuil d’ordinaire réservé aux chefs d’Etat”.
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Israël. Libération d’Ahed Tamimi, la jeune Palestinienne détenue pour avoir giflé des soldats
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