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« J’affirme, tu confirmes, il dément ! »

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Jetez les cauris, rien ne va plus ! Autant maintenant confier notre destin à la voyante Selbé Ndom (que Dieu nous en préserve), tant il y a un vide dans la prise en charge de l’explication du pourquoi et du comment de ce qui se déroule sous nos yeux et que nous racontent nos médias. Neuf Talibés meurent dans un incendie, mais personne n’a vu venir. Comme « Le Joola ». Comme les 29 morts sur la route du Magal de Touba ou encore les évanescentes tragédies humaines qui se déclinent en immolations, suicides inexpliqués, noyades dans les bassins de rétention. Et on oublie !

L’oubli, cette capacité à passer l’éponge, est une vertu –ou un défaut- sénégalaise. On oublie qu’il n y a pas plus d’un an, on jetait aux orties, un régime pour dénoncer son indifférence à la demande de transparence, donc de communication claire. Les médias vont s’intéresser aux prédictions d’une astrologue à propos du verdict d’un combat de lutte plus qu’aux causes de la baisse systématique, comme si on était entré dans une logique suicidaire, du quantum horaire dans nos écoles. C’est grave, c’est triste, mais on s’en délecte.

Par contre, on ne rit plus quand c’est au niveau de la com’ de ceux qui nous dirigent. Comment comprendre ce qui se joue ? Une situation quasi abracadabrantesque qui sonne comme la conjugaison d’un élève du primaire : « j’affirme, tu confirmes, il dément ». Voilà comment en quelque sorte, on peut résumer le spectacle qui se déroule sous nos yeux.

Une sorte d’armée mexicaine dont on sait où les dégâts commencent, mais pas où ils s’arrêteront. Parce qu’au fond, si on parle d’armée régulière pour utiliser la comparaison, c’est bien parce que qu’il y a des soldats, des sous-officiers, des officiers et des généraux. C’est cela qui permet d’assurer la discipline et de permettre à chacun soldat de tenir son rang.

L’autre jour, en ce l’an 1 de grâce du « Yonnu Yokouté », le ministre d’Etat, Mbaye Ndiaye, demande au socialiste Khalifa Sall d’intégrer les rangs de l’Alliance pour la République, s’il veut conserver son poste de maire de Dakar, alors que le pays bruissait de la polémique autour de la durée du mandat présidentiel. Tenez, parlons en de ce mandat de 7 ans…

Ce cher Jean Paul Dias, celui que des policiers avaient poursuivi jusque dans la Cathédrale de Dakar, a défendu bec et ongles que Macky Sall doit de toute façon faire ses 7 ans, comme si c’était lui, le secrétaire général du très grand parti, le Bcg, qui avait été élu. « El Pistolero » Moustapha Cissé Lô, le sémillant, ou disons plutôt l’autre électron libre de l’Apr, marchera sur ses traces avant que Macky Sall lui-même, le concerné, ne les le désavoue sur France 24 chez l’ancienne puissance coloniale, comme pour donner des gages en Hexagone, où on cherche toujours à passer pour le bon élève.

Rebelote, mais cette fois ci l’histoire se passe entre le gouvernement et la présidence, disons au cœur de l’Etat. Premier à entrer en scène, le truculent juriste El hadji Diouf, conseil de l’Etat un jour, avocat contre l’Etat (et pour Hissène Habré), un autre jour. Avec lui, les médias s’en pourlèchent les babines. Sacré El Hadji Diouf, le bien nommé, en tant qu’avocat de l’Etat dans la traque des biens mal acquis, il a émis l’idée d’encaisser 80 pour laisser 20% des montants dérobés, confirmé en cela par Abdou Latif Coulibaly, tout porte- parole du gouvernement qu’il est, avant qu’Abou Abel Thiam, porte-parole du Président de la république, ne démente. Dans quel pays se trouve-t-on ? Quel gouvernement ! Comment peut-on arriver à un tel niveau de désaccord ?

Dans un Sénégal encore traumatisé par le « Wakh Wakhète », ce fameux retournement de veste de Me Wade, – ce qui a d’ailleurs accentué sa…veste de mars 2012-, cela fait assurément désordre. Ne ce sont pas ces gens là qui ont théorisé la plus grande alliance politique au Sénégal ? Comment peut-on vouloir garder intacte une telle alliance, alors qu’on n’arrive pas à accorder les violons au sommet de l’Etat où ce sont clarté, cohérence et cohésion qui doivent être de rigueur.

N’a-t-on pas fini que les politiques confirment que rien ne plus. Il y a Ousmane Tanor Dieng, sur la Rfm, qui soutient que Me Wade doit au moins être entendu ; que si Mbaye Ndiaye (décidément) demande au maire Khalifa Sall de rejoindre l’Apr c’est qu’il ne s’est pas regardé dans son miroir ; que, finalement, tout le monde pense à la prochaine élection.

Abdoulaye Bathily, dans « Enquête », a expliqué que le maire de Dakar traduisait au mieux « l’esprit Benno » dans sa manière de gérer la collectivité locale. Ambiance. Parle-t-on là de majorité présidentielle ? Ce n’est plus de la cacophonie, c’est pire qu’une sarabande de la fanfare de l’armée bissau-guinéenne, mais des gammes sénégalaises bien basses.

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