« Jerry John Rawlings: une grosse perte Africaine… » (Par Adama Gaye)

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« Choc et stupeur. Je viens d’apprendre son décès à l’hôpital Korle Bu d’Accra. Le défunt ancien Président du Ghana était une figure connue et reconnue de toute l’Afrique. Il était une icône. Il fut le transformateur du Ghana, pays où ses interventions militaires, d’abord en 1979, puis en 1981, ont remis de l’ordre dans un bordel politicien généralisé.
Ses hommes du 4 Juin 1981, le mouvement qu’il mit sur pied ensuite, avaient exécuté certains des dirigeants autoritaires et corrompus, tel le Général Acheampong. Ce qu’on lui reprocha plus tard.
Il sût cependant faire une douce transition d’un statut de militaire à celui de civil à partir du milieu des années 1990.
Venu réaliser un dossier spécial pour le compte de Jeune Afrique, intitulé Ghana is Back, le Ghana est de retour, je devins son grand ami.
Par la suite, partout où nous nous retrouvions, de Glasgow à Greenwich, il ne faisait jamais de discours public sans m’identifier et m’appeler à ses côtés.
Il m’avait invité à voyager avec lui pour me présenter à Khaddafi sous sa tente à Tripoli. Et à chacun de mes voyages à Accra, tout président qu’il était, il m’invitait à partager son repas servi dans des gamelles de militaires.
Il m’accueillait toujours avec enthousiasme, par une formule de la langue locale Gha, de la région d’Accra, que je finis par mémoriser. “Minua, mé paathioo”, “mon frère, prends place!”.
Puis, comme ici, c’est à pied qu’il m’accompagnait jusqu’à la sortie du Castle, le siège de la présidence du Ghana.
À Londres ou à Amsterdam, et ailleurs, quand nos chemins se croisaient, nous partions souvent dans des restaurants locaux et les Ghanéens que nous rencontrions étaient toujours interloqués.
Jerry John Rawlings, JJ, ou Junior Jesus, était un africain passionné par l’indépendance et la dignité de l’homme noir, l’intégrité et le sens des missions.
C’est un grand Monsieur dont je me flatte d’avoir été l’un des plus grands amis. Sa mort qui avait été faussement proclamée il y a deux ans semble hélas être une vraie tragédie ce jour.
A l’ami qu’il fut, je tiens à saluer sa mémoire. A lui dire: Merci pour ta confiance. Repose en paix.
A Nana, ta charmante épouse, à tes enfants, dont Amina, je présente mes condoléances les plus attristées.
C’est toute l’Afrique qui a perdu un Grand Africain. »

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